La Chine, une modernité ancestrale |
2016-06-20 16:45 |
QU Xing, le 14 juin 2016 Mme. La Présidente, M. Le président, Mesdames et Messieurs dans vos grades et titres, Mesdames et Messieurs les amis de la Chine, J'ai un grand plaisir de venir à Mouscron, sur l'invitation de Madame la Présidente Christiane Vienne, pour parler de la Chine. Madame la Présidente m'a suggéré d'organiser mes idées autour d'un axe qui est la modernité ancestrale de la Chine. Je trouve l'idée passionnante. Parce que, une « modernité ancestrale » conrrespond parfaitement à l'histoire et à l'actualité de la Chine. La Chine est effectivement le pays qui possède une civilisation ancestrale sans aucune discontinuité et qui se modernise à une envergure et à une vitesse que l'humanité n'a encore jamais connues. Parlant de la Chine, quelques mots-clés correspondant aux différentes périodes de la Chine me viennent à l'esprit, une Chine ancestrale de plus de 5000 ans, une Chine à l'époque moderne de 176 ans, une Chine de 67 ans de la République populaire, une Chine de 38 ans de réforme et d'ouverture, et une Chine du 21ème siècle depuis 16 ans. Le mot-clé pour la Chine ancestrale est la "civilisation". La civilisation chinoise est rayonnante et continue, "la fabrication du papier, l'imprimerie, la boussole et la poudre" en sont les symboles. Quand on parle de la Chine de 176 ans, c'est que depuis "la Guerre de l'Opium" en 1840 imposée à la Chine par le Royaume-Uni, la Chine était devenue semi-féodale et semi-coloniale. Pendant plus de cent ans, aucune décennie ne s'est passée sans une invasion étrangère ou une guerre civile, la capitale chinoise a été trois fois occupée par des armées étrangères accompagnées chaque fois des saccages et des masacres, donc le mot-clé pour l'histoire moderne de la Chine est "déclin et guerres". Depuis la fondation de la République populaire en 1949, ni l'invasion étrangère ni la guerre civile ne s'est plus jamais reproduite. Cependant, la Chine était parmi les pays les plus pauvres pendant les trentes premières années de la République populaire, la "pauvreté" était la plus forte impression que gardait le monde extérieur de la Chine de l'époque. En 1978, la Chine a entamé la réforme et l'ouverture, le pays a connu des changements profonds, la puissance globale du pays s'est renforcée, la vie de la population s'est améliorée, et son influence mondiale s'est accrue. Voilà pourquoi le mot-clé pour cette Chine de 38 ans est la "réforme et ouverture". Pendant les 16 ans du nouveau siècle, la Chine a organisé avec succès les JO de 2008 à Beijing et l'Exposition universelle de 2010 à Shanghai, elle est devenue la deuxième plus grande économie, le deuxième plus grand inverstisseur à l'étranger, et le plus grand pays du commerce extérieur du monde, le PIB par habitant est passé de 226 dollars US en 1978 à 8000 dollars US en 2015. L'an dernier, 120 millions de Chinois ont voyagé dans le monde. Quand on parle de la Chine d'aujourd'hui, le mot "succès" vient très souvent à l'esprit. Je pense que cela vous intéresserait de savoir comment la Chine est devenue telle qu'elle est aujourd'hui, quels sont les succès qu'elle a obtenus, quels sont les détours qu'elle a faits tout au long du chemin, quels sont les défis auxquels elle est confrontée, et quelle est l'approche qu'elle s'est adoptée pour relever les défis? Comme je viens d'évoquer, la Chine a créé dans l'histoire une civilisation splendide, mais en 1840 a commencé la période de déclin . La Chine a subi plusieurs défaites dans les guerres contre les envahisseurs étrangers. Qui dit défaite dit traité inégal, elle payait à chaque défaite un fort prix de sa souveraineté et l'intégrité de son -territoire. Après l'occupation par les Forces coalisées des huit puissances en 1900 connue en Occiendent comme la "guerre des boxeurs", la Chine était au bord du démembrement total. C'est à partir de ce moment-là que les élites chinoises ont commencé à transformer coûte que coûte le pays pour qu'il atteigne à la condition et à la puissance des peuples qui l'aivent opprimé. Les Chinois ont essayé toutes sortes des idées politiques comme monarchie constitutionnelle, capitalisme, nationalisme, anarchisme, unionisme, etc. Mais pendant toute la période de la fin de la dynastie des Qing et de la République de Chine(1912-1949), différents pays étrangers, en partant de leurs propres intérêts nationaux et profitant des pouvoirs frangmentés de la Chine, tiraient des ficelles derrière différentes forces militaires régionales en Chine, ce qui a donné lieu à une situation chaotique marquée par des invasions étrangères et des guerres civiles sans fin. En 1949, le Parti communiste dirigé par M. Mao Zedong a gagné la guerre civile, le Kuomintang sous l'égide du généralissime Chiang Kaï-chek s'est retiré à Taiwan suite à sa défaite sur le continent chinois. L'histoire a remis un territoire de 9,6 millions de kilomètres carrés ravagé par les guerres et une population de 450 millions extrêmement pauvre aux mains du PCC. Comme parti au pouvoir, le PCC devait répondre aux attentes de la population. Alors quelles sont les plus grandes aspirations de la population chinoise en 1949? D'abord c'est la paix. Après avoir subi les invasions étrangères et les guerres civiles pendant plus d'un siècle, les Chinois souhaitaient pouvoir désormais vivre dans la paix à l'abri de toute guerre et trouble. Ensuite c'est la démocratie. Si le peuple a suivi le PCC pour la révolution, c'est pour gagner plus de droits démocratiques. Enfin c'est le bien-être, 450 millions de Chinois aspiraient à vivre dans la sérénité et aisance. Voici la première tâche pour le PCC qui est passé d'un parti révolutionnaire à un parti au pouvoir: éviter envahissement étranger, séparation du territoire, conflits interethniques et troubles sociaux, assurer plus de droits démocratiques au peuple, redresser l'économie nationale et rendre une vie meilleure à la population. Pour en finir avec l'intrusion étrangère, le PCC a pratiqué au lendemain de la proclamation du RPC une stratégie diplomatique d'alliance, c'est l'alliance avec l'URSS, la stratégie dite "pencher d'un seul côté". Si la Chine s'est mêlée à la guerre de Corée dans les années 50 et à la guerre du Viêt Nam dans les années 60, à part les préoccupations idéologiques, c'est princepalement dans le but de préserver la sécurité stratégique aux frontières dans le nord et dans le sud pour créer des conditions favorables à la construction pacifique du pays. Pour éviter la séparation du territoire, le gouvernement central a intégré les forces militaires locales pour que les pays étrangers n'arrivent plus à soutenir et à profiter du séparatisme régional. Ces mesures ont garanti l'unité des décrets politiques, militaires et affaires étrangères dans l'ensemble du pays. A partir de ce moment-là, les instructions du gouvernement central pouvait être mises en oeuvre dans tous les coins du pays. Dans le domaine de la politique extérieure, le gouvernement de la République populaire a établi le principe d'une seule Chine comme condition préalable à toutes ses relations diplomatiques avec pays étrangers, à savoir, il n'y a qu'une seule Chine dans le monde, le seul gouvernement légal de la Chine est celui de la République populaire de Chine, Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois. Pour mettre fin aux conflits interethniques, le gouvernement a mis en oeuvre le système des régions autonomes des minorités nationales, qui avait pour but de protéger les religion, culture, us et coutumes des minoritaires, tout en gardant l'intégrité territoriale. Selon la loi, les gouverneurs aux différents échelons des régions autonomes sont toujours élus des minorités ethniques. Les régions autonomes bénéficient de divers politiques avantageuses, et les actes et propos racistes sont strictement interdits et poursuivis par la loi. Ce système a non seulement garanti l'intégrité territoriale et l'harmonie interethnique, mais aussi assuré pleinement le développement et la continuité de langue, de culture, et de religion de chaque ethnie minoritaire. Pour éviter les agitations sociales, le gouvernement a fait des recherches pénibles pour maintenir l'équilibre entre équité et efficacité. Pendant les trois premières décennies de la République populaire marquées par la pénurie, le gouvernement a mis un accent particulier sur l'équité de la répartition, ce qui a même donné naissance à une pratique décrite par les médias comme "manger à la même marmite". Ce système a évité la rivalité sociale qui serait causée par le grand écart entre les riches et les pauvres, mais a freiné la dynamique économique. À partir de 1978, le gouvernement a commencé à préconiser les idées comme "laisser une partie de la population s'enrichir avant les autres", "donner la priorité à l'efficacité en tenant compte de l'équité". Cette politique a donné une impulsion à la croissance économique, ce qui est devenu un élément important de l'essor économique chinois. Cela dit, l'écart dans la répartition des revenus qui en découlait constituait un nouveau défi pour la stabilité sociale. Je reviendrai là-dessus. Outre les politiques économique et sociale, pour préserver la stabilité sociale, le plus important est de renforcer la démocratie et l'Etat de droit. En tirant les leçons de l'époque moderne, le PCC a mis sur pied un système d'élection et un système de partis politiques qui reflétaient les principes de la démocratie et de l'Etat de droit, mais correspondait aux caractéristiques fondamentales de la société chinoise. Il s'agit du système des Assemblées populaires et du système de la coopération entre les partis par la consultation politique. Dans le cadre du système des Assemblées populaires, chaque citoyen peut voter le représentant du peuple. Pour le vote dans ce système, il y a cinq hiérarchies évolutives, les assemblées populaires de base sont élues directement à travers un suffrage universel, celles aux échelons de district, de ville, de province et d'Etat sont élues par un vote évolutif, avec l'élection des officiels gouvernementaux à chaque échelon. Un candidat pour le représentant du peuple n'est pas jugé seulement par ce qu'il dit pendant la période d'élection, mais plutôt par le résultat qu'il a réalisé à son poste précédent. Un fonctionnaire à l'échelon du district qui n'a pas eu de succès ne saurait pas devenir candidat pour un poste à l'échelon régional, un fonctionnaire régional qui n'a pas eu de bon résultat ne saurait pas devenir candidat pour un poste au niveau de la province, de même qu'un fonctionnaire de province qui n'a pas eu de bon sccore ne saurait pas devenir candidat pour un poste au gouvernement central. C'est pourquoi l'élimination éléctorale commence dès le début et existe tout au long du processus. Si vous n'êtes pas meilleur que vos collègues, vous ne sauriez procéder à l'élection pour un poste supérieur. Afin de devenir candidat pour un poste supérieur, un fonctionnaire doit avoir travaillé à plusieurs postes dans la hiérarchie précédente pendant le temps requis. Les éditions aux différents niveaux de l'Assemblée populaire ont assuré une passation des pouvoirs pacifique dans l'ordre, sélectionné de fonctionnaires expérimentés, performants et connaisseurs du métier à des postes importants aux niveaux municipal, provincial et national. Ce qui a garanti un fonctionnement optimisé des pouvoirs locaux et des institutions centrales. La politique se réforme dans la continuité, la continuité s'améliore dans la réforme, ce qui fait que la gouvernance du pays évite le cycle vicieux de "négation de négation". Dans le système politique chinois existe une institution qui n'est peut-être pas bien connue des publics étrangers, c'est la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois. Cette conférence est la garantie institutionnelle de la coopération entre les partis et de la consultation politique sous la conduite du PCC. La conférence consultative politique est parallèle à l'assemblée populaire aux différents échelons, et elle est différente du sénat que l'Europe et l'Amérique connaissent bien. La CCPPC n'est pas élue par le vote, mais composée des membres présentés par les différents partis politiques, catégories sociales, groupements sociaux, ethnies et religions. Ce système assure que chaque membre de la CCPPC pourrait donner des conseils sur le travail du gouvernement qui seraient étudiés à temps par les services compétents. Les membres de la CCPPC, comme les membres de l'Assemblée populaire, bénéficient d'une immunité parlementaire. Avant de prendre une décision importante, le PCC doit consulter les autres partis politiques, la décision ne sera pas prise sans que le consensus soit obtenu. Dans un tel système politique, les relations entre partis politiques reposent sur la coopération et la consultation, et non sur un jeu à somme nulle. Il s'agit d'une "démocratie consultative" qui évite de mettre les intérêts du parti politique au-dessus des intérêts nationaux, d'empêcher la réforme à cause du jeu à somme nulle entre les partis politiques, et de rater les opportunités de développement. En recherchant un système politique adapté à la réalité chinoise, la Chine a fait aussi des détours. Par exemple, dans les années de la guerre froide, la Chine s'est alliée à l'URSS, ce qui a compromis sa politique extérieure indépendante et même sa sécurité nationale, et cette alliance s'est soldée en fin par la rupture entre la Chine et l'URSS. Et nous avons eu une progression économique aventureuse dite "le grand bond en avant" et la "révolution culturelle" qui était un chaos politique dans l'ensemble du pays, ainsi que le système dit "manger à la même marmite" qui a freiné la dynamique économique. Mais dans l'ensemble, la voie du socialisme aux couleurs de la Chine est un grand succès. C'était la première fois depuis l'époque moderne que la Chine n'était plus en proie ni à l'invasion étrangère ni à la guerre civile, que son économie a réalisé un développement sans précédent dans le monde, et que le niveau de vie de la population s'est considérablement élevé. Le PIB chinois est passé de 251 milliards de dollars US en 1978 à 10 mille milliards de dollars en 2015, soit multiplié par à peu près 40 fois de façon comparable. Selon les statistiques de la Banque mondiale et du FMI, la part de l'économie chinoise dans l'économie mondiale s'est élevée de 1,8% en 1978 à 14% en 2012, et estimée à 18% en 2016. Certes, nombreux sont les défis qui ont vu le jour avec le changement du monde et de la Chine. Les plus grands changements ces dernières années dans la communauté internationale sont la globalisation, l'expansion du modèle de la démocratie occidentale dans les pays en développement, la pression à la baisse sur l'économie causée par les crises financière et économique globales, la demande pour le développement durable avec une importante prise de conscience sur la protection de l'environnement, et les contraintes aux personnes au pouvoir engendrées par l'éveil des internautes sur leurs droits, et ainsi de suite. Pour son développement à venir, la Chine fait face à une série de défis, tels que la différence entre le système politique chinois et le modèle démocratique occidental, la forte dépendance de l'économie chinoise de l'extérieur, le lourd prix environnemental pour le développement, le vieillissement de la population, l'écart grandissant dans la répartition des revenus, l'accroissement des conflits sociaux, l'insécurité des produits alimentaires et pharmaceutiques due à une certaine défaillance de la gestion gouvernementale, et le phénomène de corruption grave dans certains domaines. C'est dans ce contexte que l'actuelle équipe dirigeante chinoise a fait le bilan des succès dans le passé pour analyser avec bon sens les défis à l'avenir. Le tandem Xi Jinping-Li Keqiang a avancé leur propre plan pour résoudre ces problèmes. L'idée fondamentale est d'attaquer les questions à cinq fronts, économique, politique, culturel, social et écologique, une construction à cinq dimensions pour faire avancer le développement scientifique du pays. D'abord, dans le domaine de la construction économique, la clé est la restructuration économique et la transformation du mode de croissance. Des mesures sont prises pour réduire la dépendance du commerce extérieur en stimulant la demande domestique et l'innovation, en faisant de ces dernières force motrice de la croissance. Le levier est l'urbanisation et l'intégration urbaine-rurale. Cette idée est fort opérationnelle. En général, le taux d'urbanisation des pays développés est supérieur à 75%, celui de la Chine est 51,5% en 2015. Pour arriver à la moyenne des pays développés, la Chine a encore à augmenter 25 points de pourcentage d'urbanisation, cela signifie la création des conditions de la vie urbaine pour 350 millions d'hommes, équivalent à 70% de la population de l'Union européenne, dans les 30 ans à venir. Pour ce faire, les chiffres de demande d'infrastructure comme bâtiment, transport, route, télécommunication, hôpitaux et énergie seront vertigineux. Cette demande va être non seulement la principale force motrice de la croissance économique, mais également un énorme besoin d'importation. Dans le domaine de la construction politique, la clé est de faire progresser stablement la réforme du système politique. Quand on parle de cette réforme, les observateurs euro-américains ont tendance à une compréhension inexacte, en considérant que le point de repère pour la réforme du système politique chinois est à quel degré elle correspond au modèle de la démocratie occidentale. Certes, la Chine ne nie pas les succès apportés aux pays occidentaux par leur modèle de la démocratie, la Chine a même la volonté d'apprendre de leurs expériences. Pourtant, elle ne pense pas que le modèle de la démocratie occidentale est universel pour résoudre tous les problèmes du monde. Franchement parlant, les Chinois gardent leur propres points de vue quant aux changements en URSS et en Europe de l'Est il y a 25 ans, quant à la démocratisation de l'Afghanistan et de l'Iraque il y a 13 ans, de l'Egypte, de la Libye il y a 4 ans et de la Syrie actuellement. Est-ce que ces changements ont rendu la vie meilleure aux peuples concernés, ou rendu la région plus stable? Comme l'a dit le Président XI Jiping lors de son discours à l'Institut d'État des relations internationales de Moscou, "seuls les pieds savent si les chaussures conviennent". Bien entendu, la Chine n'a aucune difficulté pour respecter le choix des peuples d'autres pays, et est prête à établir des relations amicales et coopératives avec les pays en question. Mais en ce qui concerne la construction de son propre système démocratique, les Chinois y procèdent selon leurs propres conclusions et les réalités nationales. Lors de la désintégration de l'ancienne Union soviétique, la Chine était également devant un choix d'importance majeure. En jetant un regard rétrospectif, si les Chinois avaient choisi la voie recommendée par l'Occident et acceptée par Mikhail Gorbachev, non seulement ils n'auraient jamais connu les succès d'aujourd'hui, en plus la région Asie-Pacifique constituerait propablement une autre source d'ennuis de plus dans le monde aujourd'hui. Dans ce contexte, comment la Chine va-t-elle procéder à la réforme du système politique? Les idées principales du tandem XI Jinping-LI Keqiang sont les suivantes: premièrement, renforcer le rôle de supervision de l'Assemblée populaire, les critères quantifiables sont par exemple l'égalité de représentation entre ruraux et urbains au sein des assemblées populaires, la baisse de pourcentage des fonctionnaires dans les représentants du peuple, l'augmentation du nombre de représentants à plein temps, une plus grande exigence sur le diplôme et une baisse de l'âge des représentants. Deuxièmement, améliorer la démocratie consultative, incorporer les consultations politiques entre partis dans le processus de prise de décision, placer les consultations avant et au sein de la prise de décision, renforcer l'efficacité de la consultation, transformer la consultation politique de quelque chose de "tout à fait normal" en "une obligation". Troisièmement, renforcer l'autonomie de la population à la base. Quatrièmement, faire appliquer globalement la gouvernance du pays par la loi pour renforcer l'Etat de droit, personne ne peut s'opérer au delà du cadre de la Constitution et des lois, y compris le PCC. Cinquièmement, renforcer la contrainte et la supervision sur les pouvoirs, rendre public le fonctionnement du pouvoir, appliquer le système de supervisions démocratique et juridique au sein du parti et de l'opinion publique pour punir et prévenir les phénomènes de corruption. Dans le domaine de la construction culturelle, il y a quatre aspects, le premier est la construction d'un ensemble de valeurs essentielles du socialisme aux couleurs de la Chine, à savoir prospérité, démocratie, civilisation, harmonie; liberté, égalité, justice, légalité; patriotisme, dévouement au travail, honnêteté et amitié. Le deuxième aspect est de rehausser la qualité morale des citoyens, à savoir vertus civiques, éthique professionnelle, valeurs de la famille et qualités personnelles. Le troisième est d'enrichir la vie culturelle du peuple, le quatrième est de renforcer la puissance globale et la compétitivité culturelles, et approfondir la réforme du système culturel pour libérer la force productive de la culture, promouvoir la prospérité de la cause culturelle et un développement accéléré de l'industrie culturelle. Le but essentiel de la construction dans ce domaine est de renforcer le soft power du pays et d'élargir l'influence de la culture chinoise dans le monde. Dans le domaine de la construction sociale, des mesures sont prises dans six domaines commençant par mener à bien l'éducation, la clé est d'assurer le budget et l'égalité dans ce domaine. Le budget pour l'éducation est fixé à 4% du PIB. Avec le développement rapide du PIB chinois, le budget pour l'éducation accroît aussi très rapidement. Le gouvernement veille à ce que les ressources éducatives se penchent vers la campagne, les régions reculées, pauvres et des minorités ethniques, et que les enfants des travailleurs migrants puissent profiter d'une éducation égale. Deuxièmement, mettre l'accent sur la création des emplois de qualité. Pendant les 5 dernières années, 58 millions d'emploi ont été créés, environ 50 millions de mains-d'œuvre des régions rurales se sont installées dans les villes. Rien qu'en 2015, 13 millions d'emploi ont été créés. Le taux de chômage dans les régions urbaines reste au dessous de 5,1%. Troisièmement, assurer que le revenu des habitants aille de pair avec la croissance économique du pays, et que l'augmentation annuelle du revenu des salaires ne soit pas inférieure à 7%. En lançant l'initiative dite "les résultats du développement profitent à l'ensemble du peuple", le gouvernement a décidé de réformer le système de la répartition pour réduire les différences des revenus. Quatrièmement, améliorer le système de protection sociale. En 2015, l'assurance médicale de base et l'assurance vieillesse couvrent à peu près toute la population du pays. Le système de protection sociale couvrira toute la population en 2020. Cinquièmement, renforcer la garantie des services médicaux et sanitaires, y compris l'amélioration des services médicaux du réseau des soins médicaux dans la campagne. Les capitaux privés sont autorisés dans l'ouverture des établissements médicaux. Sixièmement, perfectionner le système de contrôle de sécurité sur les produits alimentaires et pharmaceutiques. L'une des mesures importantes prises par la présente Assemblée populaire nationale est de mettre en place une administration nationale de contrôle sur les produits alimentaires et pharmaceutiques au rang supérieur, pour synthétiser les pouvoirs de supervision dispersés dans les différents services. Dans le domaine de la construction écologique, le gouvernement s'engage devant l'Assemblée populaire nationale à prendre les mesures suivantes: réduire l'émission de CO2 par unité de PIB de 40-45% en 2020 par rapport à 2005. Optimiser la structure énergétique, et augmenter la part des énergies renouvelables (hydraulique, héolienne, solaire, nucléaire etc.) d'environ 9% d'aujourd'hui à 15% en 2020. Augmenter le budget pour R&D qui est 2,2% du PIB maintenant à 2,5% en 2020. Accroître le taux de couverture forestière. Ce taux s'est passé de 18,2% en 2005 à 21,66% en 2015, il atteindra 23,04% en 2020. Maintenir fermement la superficie des terres arables supérieure à 120 millions d'hectares (1,8 milliards de MU). Quant à la politique extérieure, la Chine fait face à un défi, à savoir comment rassurer la communauté internationale devant le développement vertigineux de la Chine. Face aux inquiétudes des pays développés ayant des intérêts acquis, la Chine a lancé l'initiative d'établir "un nouveau type de relations entre les grands pays", l'essentiel est de briser la fameuse logique dans l'histoire des relations internationales dite "toute grande puissance poursuit l'hégémonie", et d'échapper au «piège de Thucydide», afin de réaliser le gagnant-gagnant à travers la coopération. Face aux soucis des pays voisins ayant disputes au sujet de la mer de Chine méridionale, la Chine invite depuis longtemps les pays concernés à s'asseoir autour de la table de négociation pour trouver une solution d'entente et de compromis. C'est justement à travers les négociations que la Chine a réglé 90% de litiges sur les frontières terrestres et que le problème de la délimitation maritime du Golf du Tonkin entre la Chine et le Vietnam a été résolu pacifiquement. Si les pays concernés ont la volonté de s'asseoir à la table de négociation, d'autres questions maritimes seront également réglées. Le Président XI Jinping parle souvent du "rêve chinois". Le rêve chinois comprend une signification à trois niveaux: nation, Etat et individu, c'est à dire le renouveau de la nation, la prospérité de l'Etat et le succès de l'individu. L'Etat garantit à chaque Chinois une chance égale à réaliser son succès. Quand chaque citoyen a ce type de chance égale, le rêve du pays et de la nation pourra être réalisé. La Chine est en train d'entreprendre une construction "à cinq dimensions", c'est dans le but de créer cette chance égale à chacun de son citoyen. Pour conclure, je voudrais vous raconter une petite histoire qui permet de connaître un grand secret. Lors de la visite d'Etat du Roi Philippe en Chine il y a juste un an, le Souverain a rencontré, en dehors de son agenda officiel, quatre entrepreneurs chinois, à savoir M. REN Zhengfei, le PDG de Huawei Technologies, M. WANG Jianlin, le PDG de Wanda Groupe, M. Jack MA, le PDG de AliBaba Groupe, et M. Li Shufu, le PDG du Geely Groupe. Ces quatre entrepreneurs représentent parfaitement les porteurs et réalisateurs du "rêve chinois". Ils ne sont pas issus de famille dignitaire. Ils étaient comme tout autre simple homme dans la rue il y a 30 ans. Mais en l'espace de quelques 20 années, grâce à l'égalité de chance et à leurs efforts, ils ont mis sur pied, à partir de zéro, leur empire commercial à l'échelle mondiale. Il faut savoir qu'en Chine, des centaines de millions de jeunes et de moins jeunes connaissent des succès dans la réalisation de leur rêve dans l'égalité de chance garantie par l'Etat. C'est là le secret des succès de la Chine. Je vous remercie de votre attention et j'aurai le plaisir de répondre à toutes vos questions. |