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Conférence de presse du 30 avril 2020 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Geng Shuang
2020-04-30 10:02

CCTV : Nous avons noté qu'à la deuxième réunion du mécanisme conjoint de coopération Chine-République de Corée sur le COVID-19, les deux parties ont annoncé la mise en place d'un accord de procédure rapide pour les déplacements dans le cadre d'activités d'importance majeure et d'urgence. Pouvez-vous nous donner plus de détails à ce sujet ?

Geng Shuang : Depuis la survenue de l'épidémie de COVID-19, la Chine et la République de Corée ont travaillé dans la solidarité et l'entraide. Conformément à l'important consensus réalisé par les deux Chefs d'État, la Chine et la République de Corée ont été les premiers pays à mettre en place un mécanisme conjoint de prévention et de contrôle synergiques, dirigé par les deux Ministères des Affaires étrangères et impliquant la participation de plusieurs départements compétents ; leurs efforts ont donné des résultats manifestes. Depuis la mise en place du mécanisme, la Chine et la République de Corée ont poursuivi leur coopération encourageante en termes d'assistance mutuelle en matière de matériels de prévention de l'épidémie et ont maintenu le record de zéro cas exporté dans l'autre pays. Cela a soutenu les efforts anti-épidémiques des deux pays et a donné un bon exemple de coopération internationale dans la lutte contre le COVID-19.

Hier, la Chine et la République de Corée ont organisé la deuxième visioconférence dans le cadre du mécanisme conjoint de coopération contre le COVID-19. Le résultat le plus important a été la mise en place d'un système de procédure rapide pour les déplacements dans le cadre d'activités importantes dans les secteurs du commerce, de la logistique, de la production et des services techniques. Je voudrais vous donner plus d'informations à ce sujet.

La Chine et la République de Corée sont de proches voisins et d'importants partenaires pour la coopération économique et commerciale. La mise en place de la procédure rapide vise à faciliter les déplacements de personnes pour la reprise de la production importante en Chine et en Corée du Sud afin de préserver la coopération économique et commerciale entre les deux pays, et maintenir le fonctionnement stable et sans à-coups des chaînes industrielles et d'approvisionnement des deux pays. Les deux parties estiment que la mise en place d'une procédure rapide aidera la Chine et la Corée du Sud à mieux coordonner la prévention et le contrôle de l'épidémie et le développement économique et social, ainsi que le fonctionnement stable des chaînes industrielles et d'approvisionnement régionales et mondiales.

La procédure rapide entre la Chine et la République de Corée a pour principe général la réciprocité et les avantages mutuels. Mais comme les deux pays ont des demandes différentes en matière de prévention et de contrôle de l'épidémie, les mesures adoptées par les deux parties sur le terrain ne sont pas exactement les mêmes. Plus précisément, la procédure rapide sera d'abord appliquée dans dix provinces et villes chinoises. Les entreprises sud-coréennes qui en ont besoin doivent présenter une demande et obtenir une approbation. Ensuite, les personnels concernés de la partie sud-coréenne pourront demander des visas d'entrée pour la Chine. Ils seront mis en quarantaine pour une période plus courte en Chine après avoir passé un contrôle sanitaire et un test de dépistage, et leur séjour en Chine sera efficacement géré conformément au principe de boucle fermée pour assurer la sécurité.

Les personnels chinois souhaitant passer par la procédure rapide doivent demander une exemption de quarantaine lorsqu'ils demandent un visa à l'ambassade ou aux consulats de République de Corée en Chine. Ceux qui remplissent les conditions d'approbation de la partie sud-coréenne et sont testés négatifs au nouveau coronavirus avant de sortir de Chine et après leur entrée en République de Corée seront exemptés de quarantaine et accepteront une gestion dynamique anti-épidémique de la partie sud-coréenne.

Alors que la prévention et le contrôle de l'épidémie ont été régularisés, la mise en place de la procédure rapide entre la Chine et la République de Corée représente une initiative inédite. Les deux parties renforceront la communication et la coordination et continueront de réajuster et d'améliorer les programmes concernés en tenant compte de la situation épidémique dans les deux pays et de leurs politiques en la matière.

À présent, les différents pays du monde doivent conjuguer leurs efforts pour lutter contre la pandémie. La Chine est prête à travailler de concert avec la communauté internationale, y compris la République de Corée, pour renforcer davantage la coopération anti-épidémique, contribuer activement pour vaincre le COVID-19 dans les meilleurs délais, préserver la sécurité sanitaire publique régionale et mondiale et stabiliser l'économie mondiale, dans l'objectif de construire conjointement un beau foyer harmonieux pour l'humanité.

Bloomberg : La Chine a-t-elle signé des accords similaires avec d'autres pays ? Si oui, de quels pays s'agit-il ?

Geng Shuang : J'ai parlé tout à l'heure des derniers développements de la procédure rapide entre la Chine et la République de Corée. Nous aimerions négocier la mise en place d'accords similaires avec d'autres pays, pour se prémunir résolument contre le rebond de l'épidémie, promouvoir la reprise de la production et le développement économique, tout en garantissant le fonctionnement stable des chaînes industrielles et d'approvisionnement internationales.

Je peux vous dire que nous engageons des discussions à ce sujet avec d'autres pays.

CNS : Le Secrétaire d'État américain Pompeo a déclaré le 28 avril que la Chine n'avait pas encore autorisé les membres de la communauté internationale à entrer dans l'Institut de Virologie de Wuhan pour enquêter sur l'éventuelle source du nouveau coronavirus, et espérait que les partenaires des États-Unis continueraient de demander à la Chine de répondre aux questions sur la source du virus. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Geng Shuang : Concernant les rumeurs répandues par certaines personnes sur l'Institut de Virologie de Wuhan, M. Yuan Zhiming, chercheur audit Institut et directeur du Laboratoire national de Biosécurité de Wuhan, a fait une réponse complète lors de sa récente interview à Reuters.

Comme l'a indiqué M. Yuan Zhiming, le génome du nouveau coronavirus ne présente aucune trace de modification artificielle. L'assertion selon laquelle le virus a été synthétisé par l'Institut de Virologie de Wuhan est infondée et est purement inventée de toutes pièces. L'Institut n'a pas la capacité de concevoir et de synthétiser un nouveau coronavirus, et il ne l'a jamais fait. M. Yuan a également démenti la rumeur de fuite accidentelle d'un virus qui aurait été collecté sur les chauves-souris, soulignant que le laboratoire suit strictement les procédures de biosécurité.

Je voudrais souligner que le traçage de l'origine du virus est une question scientifique complexe, qui devrait être étudiée par des scientifiques et des professionnels. Nous recommandons aux politiciens américains de cesser de rejeter les responsabilités sur la Chine et détourner l'attention de la communauté internationale. Ils devraient se concentrer sur le contrôle de l'épidémie dans leur pays.

Shenzhen TV : Certains individus ont récemment accusé la Chine de ne pas avoir pris de mesures de prévention et de contrôle efficaces et opportunes au début de l'épidémie de COVID-19 comme elle le prétendait, ce qui a conduit à l'exportation de cas de COVID-19 dans d'autres pays. Comment la Chine réagit-elle à cela ?

Geng Shuang : Une telle allégation n'est pas conforme aux faits et est irrespectueuse des efforts et des sacrifices énormes faits par le peuple chinois.

Face à l'épidémie, en tant qu'État contractant au « Règlement sanitaire international » (RSI) de l'OMS, la Chine a pris les mesures les plus complètes, les plus strictes et les plus rigoureuses dans un esprit ouvert, transparent et responsable, a rempli avec tout le sérieux qui s'impose ses devoirs et obligations découlant du RSI. Conformément aux dispositions de la « Loi de la République populaire de Chine sur la santé et la quarantaine aux frontières » et de la « Loi de la République populaire de Chine sur la prévention et le contrôle des maladies infectieuses », la Chine adopte de manière scientifique et en temps utile des ajustements aux mesures de santé et de quarantaine pour la sortie des frontières, dans le but d'endiguer rigoureusement la propagation de l'épidémie au-delà des frontières. Ici, je voudrais partager avec vous ce qui s'est passé à des moments importants.

À partir du 3 janvier, la Chine a communiqué régulièrement les informations liées au COVID-19 à l'OMS et aux pays et régions concernés. L'Administration générale des douanes de Chine a publié le même jour un document demandant aux douanes locales de prendre des mesures ciblées de santé et de quarantaine à la sortie des frontières.

Le 20 janvier, la Commission nationale de la Santé a annoncé l'intégration de la pneumonie au nouveau coronavirus dans la gestion des maladies infectieuses en quarantaine conformément à la « Loi de la République populaire de Chine sur la santé et la quarantaine aux frontières » et dans la catégorie B des maladies infectieuses conformément à la « Loi de la République populaire de Chine sur la prévention et le contrôle des maladies infectieuses », et qu'elle prendrait des mesures de prévention et de contrôle au niveau des maladies de la catégorie A. En conséquence, la Chine a demandé à tous les voyageurs transfrontaliers de coopérer avec les douanes pour le contrôle de la température, l'inspection médicale et d'autres mesures de quarantaine. En ce qui concerne les cas confirmés ou suspects, les personnes symptomatiques et les contacts étroits envisageant de sortir de la Chine, la partie chinoise remettrait les individus concernés aux mécanismes locaux synergiques de prévention et de contrôle pour la mise en quarantaine, la rétention pour examens et d'autres traitements de suivi, conformément aux réglementations en vigueur.

Le 23 janvier, Wuhan a suspendu les voies aériennes et ferroviaires permettant de quitter la ville. Avant cela, les douanes chinoises avaient déjà pris les mesures appropriées pour persuader les passagers ayant de la fièvre ou d'autres symptômes de différer leur sortie, ou les renvoyer vers des institutions médicales désignées pour le diagnostic et le traitement.

Depuis le 23 janvier, tous les postes-frontière de Chine ont commencé à effectuer des tests d'acide nucléique au COVID-19 sur chaque cas suspect sortant. La Chine a également signalé chaque jour à l'OMS les nouveaux cas positifs afin que tous les pays puissent évaluer et étudier la situation épidémique en temps utile.

Le 25 janvier, l'Administration générale des douanes de Chine a lancé les mesures de déclaration sanitaire en demandant à tous les voyageurs sortants de déclarer leur état de santé aux agents de santé et de quarantaine des douanes chinoises, y compris leurs conditions de santé et leurs antécédents de voyage.

Le 30 janvier, le Directeur général de l'OMS a déclaré que l'épidémie de COVID-19 était une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), à la suite d'une réunion du Comité d'urgence. À ce moment-là, il n'y avait que 82 cas confirmés hors de la Chine, dont cinq aux États-Unis et dix en Europe, et sans décès.

Ce que je vous ai présenté n'est qu'une partie de ce que la Chine a fait pour tenter d'enrayer la propagation du COVID-19. Depuis l'épidémie, la Chine s'est engagée dans une course contre la montre et se bat contre le virus tout en précisant et en renforçant continuellement les mesures de prévention et de contrôle. Le gouvernement et le peuple chinois se sont efforcés de surmonter les énormes difficultés et ont fait d'énormes sacrifices pour s'acquitter des obligations qui leur incombaient de réduire la propagation transfrontalière du COVID-19 tout en poursuivant leurs efforts anti-épidémiques sur le territoire chinois.

Je me souviens bien que certains pays qui accusent maintenant la Chine sans fondement ont salué, il n'y a pas longtemps, la lutte de la Chine contre l'épidémie. Comment peuvent-ils faire volte-face pour nier ce qu'ils viennent de dire ? Est-ce que la Chine a fait quelque chose de mal, ou ces pays cherchent-ils simplement à dissimuler ou à éluder quelque chose ?

RIA Novosti : Concernant la procédure rapide entre la Chine et la République de Corée, si j'ai bien compris, vous avez dit que ceux qui venaient de République de Corée seraient mis en quarantaine pour une période plus courte en Chine. Alors, combien de jours exactement seront-ils mis en quarantaine ?

Geng Shuang : Cela dure 14 jours, n'est-ce pas ?

Journaliste : Oui.

Geng Shuang : Cela durera sûrement moins de 14 jours. Je n'ai pas de chiffre exact, mais je pense que la mise en application de cette mesure a pour objectif de faciliter les échanges interpersonnels, et le délai sera considérablement raccourci. Cela n'aurait pas de sens si cela ne durait qu'un jour ou deux de moins, n'est-ce pas ?

Reuters : Hier, le Président Trump a déclaré, dans une interview à Reuters, que la Chine faisait tout ce qu'elle pouvait pour qu'il perde les élections. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Il a également déclaré, dans la même interview, en répondant à une question sur les droits de douane, qu'il était en train d'envisager différentes options, car la Chine devrait assumer la responsabilité de ce qu'elle avait fait dans sa gestion du virus. Quel est le commentaire de votre Ministère à ce sujet ?

Geng Shuang : Concernant la première question, comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, l'élection présidentielle est une affaire interne des États-Unis. Nous ne souhaitons pas y intervenir. Dans le même temps, nous espérons que les États-Unis ne feront pas de tapage autour de la Chine concernant sa politique intérieure.

S'agissant de votre deuxième question, ces derniers temps, nous avons présenté, en prenant beaucoup de temps, les informations sur la lutte menée par la Chine contre l'épidémie et sa coopération internationale dans ce domaine, en faisant recours à un calendrier détaillé. Une chose est claire : dans un esprit ouvert, transparent et responsable, la Chine a réussi à contenir le COVID-19 dans le pays et a apporté une contribution importante à la lutte mondiale contre la pandémie, ce qui est pleinement reconnu et hautement salué par la communauté internationale.

Depuis quelque temps, certains politiciens américains, au mépris des faits, tentent de se dérober à leurs responsabilités et de cacher leur incompétence en noircissant et discréditant la Chine. Mais de telles tentatives, au lieu d'éliminer les progrès réalisés par le peuple chinois grâce à des efforts ardus, ne feront que révéler les intentions malveillantes de certains individus américains et les graves problèmes des États-Unis.

Quant à la poursuite en responsabilité exigée par les États-Unis, comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, le virus est un ennemi commun à toute l'humanité. La Chine est une victime, pas un complice. Victimes touchées par le même virus, nous devons faire preuve de solidarité et de soutien mutuel. Certains individus aux États-Unis doivent savoir pertinemment que leur ennemi est le virus, pas la Chine.

Face à une crise majeure de santé publique, ce que la communauté internationale doit faire, c'est conjuguer ses efforts, au lieu de mettre des bâtons dans les roues d'autrui sous différents prétextes. Les États-Unis devraient également se rendre compte clairement que tous les pays doivent affronter l'adversité dans un esprit de solidarité. Faire un croche-pied à autrui à un tel moment ne revient qu'à s'en faire un à soi-même.

CNR : Les principaux médias espagnols comme « El País » et « El Mundo » ont fait un tapage médiatique autour de la qualité des matériels anti-épidémiques exportés par la Chine, affirmant que le taux de perméabilité de certains masques exportés par Shandong Garry Galaxy Biotechnology Co. Ltd est si élevé qu'ils ne sont pas à la hauteur des normes des masques médicaux. En outre, deux séries de kits de test du COVID-19 exportés par Shenzhen Bioeasy Biotechnology Co. Ltd du Guangdong n'ont pas respecté les normes. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Geng Shuang : Concernant le problème de qualité de ces exportations signalé par des médias espagnols, les départements compétents chinois y attachent une grande importance et ont mené des enquêtes approfondies. Les masques exportés par Garry Galaxy, destinés à une protection quotidienne, ne sont pas d'usage médical. Ce que Bioeasy Biotechnology a exporté, ce sont des kits de test d'antigènes de COVID-19. Ces produits n'ont pas été approuvés par l'Administration nationale des produits médicaux de Chine en raison de l'insuffisance de données de vérification, mais certains produits ont obtenu une certification étrangère selon les normes de certains autres pays et ont été approuvés pour être mis sur le marché. Les acheteurs étrangers ont tenu à acheter ces produits en dépit des explications faites à l'avance par les sociétés chinoises, et ensuite ils ont fait des objections sur la qualité de ces produits. À ma connaissance, les sociétés chinoises ont remboursé la totalité du montant avancé.

Je voudrais réitérer que la Chine attache une grande importance à la qualité des exportations à des fins de prévention et de contrôle de l'épidémie. Récemment, le Ministère du Commerce, en collaboration avec l'Administration générale des douanes, l'Administration nationale des produits pharmaceutiques et l'Administration nationale de la réglementation du marché, a pris toute une série de mesures pour garantir l'exportation ordonnée de matériels médicaux et renforcer le contrôle de la qualité. Une grande partie des problèmes de qualité apparus dans l'exportation de produits anti-épidémiques est due aux différences dans les normes appliquées en Chine et à l'étranger, aux différences dans les habitudes d'utilisation, et au non-respect des instructions par la partie étrangère.

La Chine continuera à appliquer strictement les politiques réglementaires pour garantir la qualité des matériels de prévention de l'épidémie. Nous espérons également que les acheteurs étrangers renforceront le contrôle de qualité pendant le processus d'importation et utiliseront les produits en stricte conformité avec le champ d'application et les modes d'emploi. En cas de problème, les deux parties doivent trouver une solution judicieuse par consultation conformément aux principes commerciaux.

De Telegraaf : Cette semaine, le « bureau des Pays-Bas du commerce et de l'investissement à Taipei » a pris le nom du « bureau des Pays-Bas à Taipei ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Geng Shuang : L'ambassade de Chine aux Pays-Bas a donné une réponse à ce sujet. Vous pouvez lire la déclaration concernée.

Je tiens à dire qu'il n'y a qu'une seule Chine dans le monde, et Taiwan fait partie de la Chine. La Chine s'oppose fermement à tout rapport officiel entre les pays qui ont établi des relations diplomatiques avec la Chine et la région de Taiwan, et à la création de toute agence officielle à Taiwan. Notre position est claire et constante. Nous exhortons les Pays-Bas à respecter sérieusement le principe d'une seule Chine, à traiter correctement les problèmes liés à Taiwan, à corriger ses actes erronés et à maintenir les relations bilatérales par des actions concrètes.

AFP : Récemment, l'ambassadeur de Chine en France a déclaré, dans une interview, que les correspondants français en Chine rapportaient toujours des choses négatives. Est-ce le rôle d'un ambassadeur chinois de critiquer les médias du pays où il travaille ?

Geng Shuang : Vous avez demandé si les ambassadeurs chinois ont le droit de critiquer les pays où ils travaillent. Je n'ai pas de commentaire direct à faire à ce sujet, mais je voudrais vous rappeler de lire les déclarations relatives à la Chine faites par les ambassadeurs de pays européens en Chine. Je ne sais pas s'ils font des louanges ou des critiques. Franchement, nous pouvons accepter les louanges aussi bien que les critiques, tant qu'ils sont faits dans un esprit sincère et visent à promouvoir les relations bilatérales entre la Chine et les pays qu'ils représentent. Mais les remarques seront inacceptables si elles sont fondées sur des préjugés ou des motifs malveillants.

Bloomberg : Le Président Trump a déclaré, dans une interview, qu'il envisageait de punir le gouvernement chinois de différentes manières. Je veux savoir ce que vous pensez de sa considération.

Geng Shuang : Comme je l'ai dit en réponse à une question de Reuters, le COVID-19 est une catastrophe naturelle. La Chine, comme les États-Unis, est victime du virus. Liées par un destin commun, les victimes devraient travailler ensemble pour relever les défis. Les États-Unis devraient comprendre que leur ennemi est le virus, pas la Chine. À ce moment précis, ils devraient se concentrer sur le contrôle de l'épidémie dans le pays et favoriser la coopération internationale contre le COVID-19, plutôt que d'attaquer et de salir la Chine, et de rejeter les responsabilités sur elle.

En ce qui concerne la soi-disant punition et la poursuite en responsabilité, je me souviens que nous avons dit à maintes reprises sur ce podium que de telles allégations n'ont ni fondement juridique ni précédent international.

Quelqu'un a-t-il été puni ou tenu responsable après des épidémies majeures telles que la grippe H1N1, Ebola et Zika ?

Il est impératif que la communauté internationale renforce la confiance mutuelle et son unité pour combattre conjointement la pandémie. Comme je viens de le dire, mettre des bâtons dans les roues à autrui ne fera que nuire à soi-même.

Quotidien de Beijing : Concernant des reportages affirmant qu'un navire de guerre chinois a ciblé un navire philippin avec un radar de tir, le Ministre philippin de la Défense, Lorenzana, a déclaré dans une interview, le 28, que la partie chinoise voulait peut-être simplement tester la réaction de la partie philippine, et qu'elle n'avait pas l'intention de blesser de personnes à bord. Le Ministre philippin des Affaires étrangères a déclaré sur Twitter qu'il avait soumis une note de protestation à la Chine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Geng Shuang : Pour autant que je sache, l'accusation de la partie philippine au sujet d'une visée par un radar de tir n'est pas conforme aux faits. Le navire de guerre chinois patrouillait dans les eaux concernées des îles Nansha de Chine, en faisant des opérations professionnelles et régularisées, ce qui est conforme au droit international et aux règles de sécurité concernées. La Chine a fait des représentations auprès de la partie philippine, demandant à certaines personnes du côté philippin de respecter les faits et de s'abstenir de faire des remarques sans fondement.

Reuters : Le Président Trump a déclaré, dans une interview, que l'accord économique et commercial sino-américain avait été gravement perturbé par les retombées du COVID-19 sur le plan économique. Nous avons déjà posé la question au Ministère chinois du Commerce, et nous voulons savoir si le Ministère des Affaires étrangères a des informations complémentaires à ce sujet.

Geng Shuang : Concernant l'accord économique et commercial de phase un entre la Chine et les États-Unis, je vous conseille de vous renseigner auprès du Ministère du Commerce.

Beijing Youth Daily : Récemment, la communauté internationale porte une haute attention à l'éventuel impact de la pandémie de COVID-19 sur la sécurité alimentaire mondiale. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que la propagation du COVID-19 menace la sécurité alimentaire mondiale et qu'il est d'une importance cruciale que la communauté internationale s'assure que les chaînes d'approvisionnement alimentaire ne soient pas perturbées. Un rapport de la Banque mondiale prévoit que la propagation du COVID-19 pourrait déclencher une crise de la sécurité alimentaire mondiale. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), 265 millions de personnes seront confrontées à de graves pénuries alimentaires cette année, soit une augmentation de 130 millions par rapport à l'année dernière. Comment la Chine voit-elle la question de la sauvegarde de la sécurité alimentaire dans le contexte de l'épidémie ? Va-t-elle aider les pays dans le besoin ?

Geng Shuang : Les céréales constituent la base de l'existence humaine. La sécurité alimentaire est la condition préalable au développement stable d'un pays et à l'aspiration fondamentale des populations de tous les pays. Les retombées du COVID-19 sur la sécurité alimentaire mondiale sont devenues l'un des problèmes qui préoccupent la communauté internationale.

Face à l'épidémie « cygne noir », la communauté internationale devrait travailler ensemble pour se prémunir contre le « rhinocéros gris » dans la sécurité alimentaire. Nous sommes d'avis que les pays du monde devraient s'efforcer de stabiliser leur propre production alimentaire et de maintenir l'ordre de la production agricole, tout en assurant la prévention et le contrôle de l'épidémie dans leurs pays et en préservant la sécurité sanitaire publique mondiale ; maintenir l'approvisionnement alimentaire et la stabilité des prix, réduire les restrictions commerciales et assurer le fonctionnement sans à-coups de la chaîne mondiale d'approvisionnement alimentaire ; soutenir le rôle de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et d'autres organisations internationales pour renforcer le partage d'informations sur la production alimentaire, l'échange d'expériences, la coopération technique et la coordination des politiques ; accroître efficacement le soutien financier et technique aux pays en développement, en particulier aux pays les moins avancés, pour les aider à améliorer le niveau de sécurité alimentaire et préserver la sécurité alimentaire mondiale.

La Chine, le plus grand pays en développement dans le monde et grand pays responsable, a toujours participé activement à la gouvernance mondiale sur la sécurité alimentaire. Nous avons envoyé des experts et des techniciens dans des pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine, des Caraïbes et des îles du Pacifique, et avons fourni une assistance aux pays concernés dans la mesure de nos moyens. La Chine est maintenant devenue le pays en développement qui a contribué avec le plus de fonds, le plus d'experts et le plus de projets dans le cadre de la coopération Sud-Sud de la FAO.

Depuis le début du COVID-19, la Chine a répondu activement aux initiatives de la FAO et aux demandes des autres pays. Un groupe de travail chinois a été envoyé au Pakistan pour aider à contenir les invasions acridiennes, partager ses expériences et fournir des matériels, ce qui a donné de bons résultats. Nous prévoyons encore d'offrir un soutien technique et matériel aux pays d'Afrique de l'Est également touchés par les invasions acridiennes. La Chine présente activement des propositions aux Nations Unies, au G20 et à d'autres enceintes multilatérales, travaille avec toutes les parties pour sauvegarder la stabilité et la sécurité de la chaîne internationale de l'industrie alimentaire, prévenir les crises alimentaires régionales et consolider l'appui à un développement accru dans tous les pays.

Comme le dit un vieil adage chinois, « La nourriture est essentielle à l'homme ». La sécurité alimentaire constitue un stabilisateur pour la vie du peuple et le sort de la nation, assure le développement pacifique du monde et constitue un élément important du Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations Unies. Tous les pays doivent déployer des efforts concertés pour sauvegarder la sécurité alimentaire mondiale. Tout en combattant le COVID-19, la Chine est prête à continuer de coopérer et de se coordonner avec toutes les parties, travailler sans relâche pour protéger la sécurité alimentaire mondiale et contribuer sans relâche à la construction d'une communauté de destin pour l'humanité.

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Selon le calendrier des jours fériés de la Fête du Travail 2020, la conférence de presse du Ministère des Affaires étrangères sera suspendue du vendredi 1er mai au mardi 5 mai, et reprendra le mercredi 6 mai. Pendant l'intervalle, vous pouvez toujours contacter le bureau du porte-parole de notre Ministère si vous avez des questions. Bonnes vacances à vous tous !

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