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Allocution du Premier Ministre du Conseil des Affaires d'État de la République populaire de Chine Li Keqiang à la cérémonie de clôture du Sommet franco-chinois Économie et Climat
2015-11-03 15:50

(Beijing, 3 novembre 2015)

Monsieur le Président François Hollande,
Distingués Invités,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

C'est un grand plaisir pour moi d'assister, aux côtés du Président François Hollande, à la cérémonie de clôture du Sommet franco-chinois Économie et Climat. J'exprime toutes mes félicitations pour ce sommet réussi.

Organisé conjointement par la Chine et la France à la veille de la Conférence Paris Climat, ce sommet ouvre la voie au succès de cette conférence, comme un prélude d'une symphonie.

La Chine et la France, toutes deux membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies, luttent ensemble contre le changement climatique. Cela montre que nos deux pays assument une responsabilité commune face aux grands enjeux de l'avenir de l'humanité et que les relations sino-françaises sont depuis toujours précurseurs parmi les relations entre la Chine et les grands pays occidentaux. Hier, les Chefs d'État des deux pays ont publié la Déclaration présidentielle commune de la Chine et de la France sur le changement climatique. Lors de ma visite en France en juin dernier, le gouvernement chinois a soumis au Secrétariat de la CCNUCC la contribution nationale de la Chine. La partie chinoise apprécie hautement les efforts de la France pour lutter contre le changement climatique et entend travailler en étroite collaboration avec elle pour faire aboutir, sur la base des principes des responsabilités communes mais différenciées, de l'équité et des capacités respectives, la Conférence Paris Climat à un accord global, équilibré et ambitieux et apporter une plus grande contribution au développement durable de l'humanité.

À l'heure actuelle, l'économie mondiale connaît une reprise toujours faible et reste soumise à des pressions baissières croissantes. Impactée par cette conjoncture extérieure, la croissance chinoise se ralentit quelque peu. Force est de reconnaître que notre mode de croissance s'appuyant depuis de longues années sur une consommation excessive de ressources naturelles est insoutenable. Pour faire de la Chine un pays moyennement développé d'ici 2050, il faut que l'économie chinoise maintienne une vitesse moyennement élevée et accède à un niveau supérieur. Le ralentissement temporaire de l'économie chinoise tient en partie aux conséquences de la restructuration renforcée et de l'application des normes environnementales rigoureuses. Restructurer l'économie et chercher de nouveaux moteurs de croissance représentent une voie difficile, mais il est impératif de la suivre afin que le développement de la Chine soit tiré davantage par la valorisation du capital humain et les nouveaux pôles de croissance et non plus par la consommation excessive de ressources naturelles. Seul le développement vert permet un développement durable. De ce point de vue, les industries vertes et écologiques sont promises à un bel avenir.

Dès les années 1980, la Chine et la France ont coopéré dans le domaine des énergies propres. Aujourd'hui, la Chine œuvre à promouvoir le processus d'industrialisation et d'urbanisation de type nouveau. Cette nouvelle industrialisation appelle à baisser la consommation des ressources, à économiser des énergies et à mettre en valeur les technologies intelligentes. À nos jours, la Chine est urbaine seulement à 50%. L'urbanisation demeure le plus important levier pour relancer la demande intérieure. La nouvelle urbanisation que nous voulons signifie l'usage des matériaux écologiques dans la construction et la mise à disposition des consommateurs chinois de plus de produits économes en énergie et respectueux de l'environnement. Les entreprises chinoises et françaises ont tout à gagner en coopérant dans le développement de nouvelles industries écologiques et l'exploration du marché chinois par la réponse aux besoins des consommateurs chinois. Il y a 30 ans, le premier réacteur nucléaire construit à Daya Bay avec la technologie française avait seulement une puissance installée de moins de 1000 MW. Alors qu'aujourd'hui, en Chine, la puissance installée du parc nucléaire en exploitation et celle des réacteurs en construction dépassent toutes 25 GW. Et il y a encore une marge de progression considérable dans l'avenir.

Pour un pays en développement, la lutte contre le changement climatique est une épreuve difficile, mais elle représente une opportunité pour obtenir, au prix des efforts, un développement économique durable et sain. Le développement vert est une voie obligée pour transformer le mode de développement et restructurer l'économie. Cela est aussi une responsabilité qui incombe à un grand pays en développement comme la Chine et une contribution qu'elle peut apporter au monde. Conformément aux dispositions prises par le 5e plénum du Comité central issue du 18e Congrès du Parti communiste chinois, la Chine continuera, dans l'esprit de développement vert, à transformer le mode de développement, à restructurer le tissu économique, à favoriser la montée en gamme de l'économie et à réconcilier au mieux la croissance économique et l'amélioration de l'environnement, afin d'ouvrir de nouvelles perspectives de la civilisation écologique.

La Chine et la France peuvent également développer des partenariats en marchés tiers dans le domaine de l'écologie. Cela apportera au monde de nouvelles technologies, de nouveaux produits et de nouvelles idées et aidera les pays émergents à résister aux pressions baissières et à réaliser une croissance durable.

La visite du Président français François Hollande en Chine à la veille de la Conférence Paris Climat est le signe que nos deux pays partagent des idées en commun sur les changements climatiques et que la coopération fait la force. La Chine souhaite que la Conférence de Paris soit un plein succès et permette d'explorer de nouveaux pôles et pistes de croissance. Le succès de cette conférence doit se traduire non seulement dans le texte, mais également dans l'action. Pour réussir la transformation du mode de développement et la restructuration, le gouvernement doit mieux jouer son rôle d'orientation, renforcer l'élaboration des normes et l'appui en termes de politiques, alors que les entreprises ont tout leur rôle à jouer. Nous espérons qu'ensemble, les entrepreneurs chinois et français pourront faire fructifier davantage leur coopération en matière de développement vert et d'industrie écologique. Nous attendons l'ouverture de la France quant aux technologies des secteurs concernés. Et les entreprises chinoises respecteront les propriétés intellectuelles. Avec une confiance mutuelle renforcée et une coopération intensifiée, les entreprises des deux pays pourront sûrement gagner plus de parts de marché en Chine, en France et au-delà, contribuer activement au développement durable de l'économie mondiale et apporter plus de bénéfices aux Chinois, aux Français et au reste du monde.

Je vous remercie.

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