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Discours de S.E.M. l'Ambassadeur Cao Zhongming à l'Université de Liège
2019-03-29 01:33

 

ENSEMBLE POUR UN MONDE MEILLEUR

(Université de Liège, le 27 mars 2019)

Monsieur le Doyen Wilfried Niessen,

Mesdames et Messieurs les professeurs,

Chères étudiantes, Chers étudiants,

Mesdames et Messieurs,

Bonjour ! C'est pour moi un grand plaisir d'être venu dans ce magnifique campus de l'Université de Liège en cette belle saison printanière. Je voudrais tout d'abord remercier sincèrement HEC Liège pour son aimable invitation.

D'un prestige immense et dotée d'une longue histoire, votre université est berceau d'un grand nombre de personnalités éminentes. Pour ne citer que quelques-uns, je pense au lauréat du prix Nobel Albert Claude, et aux grands hommes politiques comme l'ancien Président de la Commission européenne Jean Rey et le Vice-Premier Ministre du gouvernement fédéral Didier Reynders.

L'Université de Liège a tissé des liens très étroits avec la Chine. En 1978 déjà, le professeur Émile-Hippolyte Betz, recteur à l'époque de l'ULiège, a conduit une délégation à l'Université de Pékin, où j'ai fait mes études universitaires quelques années plus tard. Aujourd'hui, des mécanismes de visites croisées et d'échanges sont mis en place entre votre université et plusieurs universités chinoises. Quelque 200 étudiants chinois font actuellement leurs études ici. Et j'ai eu le plaisir d'apprendre que pas mal de professeurs belges ont suivi des cours de chinois à l'Institut Confucius que votre campus accueille depuis 2006. À cette occasion, je tiens à adresser mes salutations cordiales et mes meilleurs vœux à nos amis de l'ULiège. Merci pour votre intérêt et soutien au développement des relations entre la Chine et la Belgique !

Cette année marque le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. En 70 ans, la Chine est passée d'un pays appauvri et affaibli à la deuxième économie du monde, créant ainsi un miracle dans l'histoire du développement de l'humanité. Napoléon 1er disait : la Chine est un lion endormi, le jour où il s'éveillera, le monde tremblera. Napoléon avait bien prédit les retentissements que produirait le réveil de la Chine, sans pour autant imaginer sa grande signification positive. Comme l'a souligné le Président chinois Xi Jinping, aujourd'hui, ce lion s'est réveillé, mais c'est un lion pacifique, sympathique et civilisé. La Chine réveillée est en train d'œuvrer de concert avec les autres pays pour rendre meilleur le monde dans lequel nous vivons ensemble.

- Nous sommes appelés à construire un monde de paix et de développement. Un vieil adage chinois dit : « Un État belliqueux, aussi grand soit-il, finit toujours par s'effondrer ». Les valeurs de la paix, de la bonne entente et de l'harmonie coulent dans les veines des Chinois. Durant les 15e et 16e siècles, la Chine était parmi les pays les plus puissants du monde et possédait la plus grande flotte nationale dans le monde. À cette époque, le grand navigateur chinois Zheng He, vivant sous la Dynastie des Ming, à la tête d'une flotte gigantesque, a dirigé sept expéditions maritimes vers l'océan Indien et atteint la Péninsule arabe et la côte est de l'Afrique au plus loins, sans jamais coloniser un quelconque pays.

Après la guerre de l'Opium en 1840, la Chine a subi de nombreuses invasions étrangères et se laissait dépecer par les grandes puissances, comme en témoigne l'album Le Lotus bleu des Aventures de Tintin, qui décrit les années de souffrances que le peuple chinois a vécues. Ayant eu ces expériences douloureuses, les Chinois sont d'autant plus attachés à la vie paisible et déterminés à réaliser le développement du pays et le renouveau de la nation par des moyens pacifiques. Comme le Président Xi Jinping l'a affirmé à maintes reprises, quel que soit le stade de développement de la Chine, elle ne prétendra jamais à l'expansion ni à l'hégémonie.

La voie du développement pacifique est aussi une exigence inhérente au développement de la Chine. Bien que deuxième économie mondiale en termes de volume économique global, la Chine reste le plus grand pays en développement dans le monde. En termes de PIB par tête d'habitant, elle se classe seulement à la 71e place, et vers fin 2018, 16,6 millions d'habitants ruraux chinois vivaient toujours sous le seuil de la pauvreté. Pour se concentrer sur le développement national, la Chine a besoin non seulement d'un environnement intérieur harmonieux et stable, mais aussi d'un environnement extérieur pacifique.

Face aux menaces sécuritaires de plus en plus complexes et mondialisées, faire cavalier seul ou avoir le culte de la force ne mène nulle part. La Chine préconise un nouveau concept de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable. Elle est d'avis qu'il faut régler les divergences par le dialogue et les consultations, et s'oppose au recours arbitraire à la force, à la menace par la force, à l'hégémonisme et à la politique du plus fort. Deuxième contributeur de fonds aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, la Chine est aussi le plus grand fournisseur de Casques bleus parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité, en ayant envoyé au total 37 000 soldats et policiers. Des navires de la Marine chinoise ont rempli, depuis dix ans consécutifs, des missions d'escorte maritime dans le Golfe d'Aden et au large de la Somalie, en protégeant plus de 6 000 bateaux dont la plupart sont des bateaux commerciaux étrangers. La Chine est et sera pour toujours un défenseur de la paix et de la stabilité dans le monde.

- Nous sommes appelés à construire un monde de prospérité partagée. Dans le monde d'aujourd'hui, le problème du développement insuffisant et déséquilibré se pose avec acuité croissante et il est à l'origine de beaucoup de tensions et de crises. Le Président Xi Jinping disait, ce n'est pas une bonne chose qu'une partie de la population mondiale vive très bien et qu'une autre partie vive très mal. Le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé.

Les anciennes routes de la Soie, ayant leurs points de départ en Chine, ont favorisé les échanges commerciaux et répandu l'amitié, reliant ainsi l'Asie, l'Afrique et l'Europe. Plus de deux mille ans après, la Chine a proposé l'initiative « la Ceinture économique de la Route de la Soie et la Route de la Soie maritime du 21e siècle (la Ceinture et la Route) », pour bâtir une plateforme de coopération ayant pour vocation de favoriser le développement commun de tous les pays par la communication sur les politiques, l'interconnexion des infrastructures, la facilitation du commerce, la coopération financière et le rapprochement des peuples. La Chine a déjà signé des accords de coopération dans le cadre de l'initiative « la Ceinture et la Route » avec plus de 150 pays et organisations internationales. Le volume commercial entre les pays participant à cette initiative et la Chine a dépassé six mille milliards de dollars américains, et la Chine a investi directement plus de 80 milliards de dollars dans ces pays. Un grand nombre de projets majeurs ont été mis en œuvre, apportant des bénéfices tangibles aux populations locales et une contribution réelle au développement des pays partenaires. Selon les estimations, l'amélioration des infrastructures contribuera à une hausse de 2,5% des importations et à une hausse de 4,1% des exportations des pays traversés par les nouvelles routes de la soie.

La Belgique est un partenaire important de l'initiative « la Ceinture et la Route ». Prenons l'exemple de l'interconnexion des infrastructures. La connectivité terrestre, maritime et aérienne entre la Chine et la Belgique progresse sur tous les plans. Des trains de fret Chine-Europe traversent le continent eurasiatique pour relier la ville chinoise de Daqing au port de Zeebruges. La Chine est devenue le troisième plus grand client du port d'Anvers. Des vols directs font la navette entre Beijing, Shanghai, Shenzhen, Hong Kong et Bruxelles. Des vols charter et des vols de fret assurent la liaison entre Liège et plusieurs villes chinoises. Le géant chinois de l'e-commerce Alibaba envisage d'installer un centre logistique européen à Liège, ce qui contribuera au développement économique local et à la création de nouveaux emplois. La coopération sino-belge a apporté des bénéfices réels à la société locale.

L'initiative « la Ceinture et la Route » est née en Chine, mais les opportunités et les fruits qu'elle porte appartiennent au monde entier. En 2017, la Chine a organisé avec plein succès le premier Forum « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale qui a réuni beaucoup de Chefs d'États et de gouvernement. Le Vice-Premier Ministre du gouvernement fédéral Kris Peeters y a participé à la tête d'une délégation belge importante. Le deuxième Forum aura lieu le mois prochain à Beijing. Je suis convaincu que grâce à la participation et aux efforts de tous, la coopération dans le cadre des nouvelles routes de la soie portera des fruits encore plus abondants, au plus grand bénéfice des peuples.

- Nous sommes appelés à construire un monde d'ouverture et de coopération. La semaine dernière, des manifestations pour le climat ont été organisées dans environ 120 pays et régions à travers le monde, faisant écho à l'appel lancé par des élèves belges. Je suis très impressionné par les préoccupations et les soucis de la jeunesse belge sur le changement climatique. Cela me fait penser à un nouveau film chinois très apprécié par le public, qui s'appelle The Wandering Earth ou La Terre errante. Cette science-fiction raconte la saga des habitants de notre planète qui s'unissent pour propulser la Terre entière hors du système solaire afin de survivre, donnant à réfléchir sur l'avenir de l'homme.

Le changement climatique est seulement l'un des défis communs auxquels l'humanité est confrontée aujourd'hui. La crise financière, le terrorisme, les crimes organisés transfrontaliers, les épidémies…autant de défis qu'aucun pays ne peut relever seul. Et aucun pays ne saurait s'en mettre à l'abri en se repliant sur soi.

Ayant à cœur les intérêts communs du peuple chinois et de tous les peuples du monde, le Président Xi Jinping a avancé les concepts de promouvoir un nouveau type de relations internationales marqué par le respect mutuel, la justice, l'équité et la coopération gagnant-gagnant, et de construire une communauté de destin pour l'humanité qui s'inscrivent dans sa pensée sur la diplomatie. Cette pensée et ces concepts incarnent la position et la vision fondamentales de la Chine sur les relations internationales qui portent notamment sur les principes suivants :

Premièrement, l'égalité souveraine. C'est le principe le plus important régissant les relations interétatiques. Tous les pays, qu'ils soient grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, sont égaux. Il faut respecter le droit du peuple de chaque pays de choisir en toute indépendance sa voie de développement national, et s'opposer à la pratique d'imposer la volonté d'un pays sur un autre ou de s'ingérer dans les affaires intérieures d'autrui.

Deuxièmement, le respect du droit. C'est l'exigence fondamentale de l'état de droit dans les relations internationales. Il faut défendre les normes de base régissant les relations internationales axées sur les buts et principes de la Charte des Nations Unies, préserver le système commercial multilatéral centré sur l'OMC et basé sur les règles, assurer l'application égalitaire et unifiée du droit international, et rejeter le « deux poids deux mesures » et toute approche instrumentaliste concernant l'observation du droit international.

Troisièmement, la coopération gagnant-gagnant. C'est le bon choix à faire et la bonne voie vers le développement commun. Les différents pays doivent chercher, sur la base du bénéfice mutuel, le plus grand dénominateur commun et élargir la convergence d'intérêts. Ce n'est qu'en poursuivant le multilatéralisme et en renforçant la coopération internationale que les aspirations des peuples du monde à une vie meilleure deviendront réalité.

Dans le monde actuel marqué par la montée de l'unilatéralisme, le retour du protectionnisme et la propagation du populisme, les principes du droit international et l'esprit multilatéral sont mis à rude épreuve. Face à cette situation, nous devons d'autant plus garder à l'esprit que l'humanité forme une communauté de destin, préconiser « l'humanité d'abord » et « la Terre d'abord », et non « un quelconque pays d'abord » pour relever les défis planétaires dans l'ouverture et la coopération.

Comme le Président Xi Jinping l'a indiqué à la clôture du Séminaire sino-français sur la gouvernance mondiale, tous les pays doivent faire preuve de sens d'engagement à l'égard du monde pour passer à l'action et non rester dans l'observation et remédier ensemble aux déficits de gouvernance, de confiance, de paix et de développement afin d'être l'artisan de l'avenir et du sort de l'humanité.

- Nous sommes appelés à construire un monde d'harmonie dans la diversité. En décembre dernier, un café a ouvert ses portes au pied de la Tour d'Angle de la Cité interdite à Beijing. L'odeur de cette boisson occidentale embaume l'air de la cour impériale, symbole de la civilisation millénaire chinoise, et attire des touristes de toute nationalité. Voilà une belle rencontre et un brassage culturel par excellence entre la Chine et l'Occident.

Il y a dans notre monde plus de 200 pays et régions, plus de 2500 ethnies et un grand nombre de religions. Ils ont créé des civilisations riches et splendides dont chacune est un bien commun de l'humanité. Si la civilisation chinoise s'est perpétuée durant plus de 5000 ans sans interruption, c'est surtout parce qu'elle est ouverte aux richesses culturelles de l'étranger. Entre le 7e siècle et le 9e siècle, Chang'an, capitale chinoise sous la dynastie des Tang, était une véritable métropole mondiale, où se regroupaient des envoyés diplomatiques, des commerçants et des étudiants venus de divers pays. Le bouddhisme, introduit de l'Inde antique en Chine, a assimilé les pensées confucianiste et taoïste pour devenir un bouddhisme aux couleurs chinoises et se répandre largement.

Le parcours de la civilisation chinoise démontre pleinement que les différentes civilisations et les différents pays, en se traitant d'égal à égal au lieu de se regarder avec condescendance, en s'appréciant réciproquement au lieu de se diminuer mutuellement, et en faisant preuve d'ouverture d'esprit au lieu de se rejeter, peuvent parfaitement s'inspirer, s'enrichir et progresser ensemble.

Mesdames et Messieurs les professeurs,

Chères étudiantes, chers étudiants,

Réputée être la « capitale de l'Europe », la Belgique est depuis toujours connue pour la largeur de sa vision mondiale et la profondeur de son esprit humaniste. La Chine et la Belgique, liées par une amitié de longue date, ont des positions identiques ou similaires sur la gouvernance mondiale. Tout comme la Chine, la Belgique est déterminée à soutenir le multilatéralisme et une économie mondiale ouverte, et s'oppose fermement au protectionnisme. Actuellement, la Chine et la Belgique sont toutes les deux membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Dans un contexte international complexe, nos deux pays peuvent apporter une plus grande contribution au monde en renforçant notre coordination et notre coopération.

La jeunesse est la partie la plus passionnée, la plus pionnière et la plus audacieuse de la société. Je souhaite du fond du cœur que les jeunes chinois et les jeunes belges puissent embrasser l'esprit d'ouverture, porter haut le drapeau de la coopération et valoriser leur intelligence et leur savoir-faire pour contribuer à construire la communauté de destin pour l'humanité et créer un monde meilleur !

Merci de votre attention.

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