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Pourquoi les Diaoyu Dao appartiennent à la Chine ?
2012-10-24 22:11

Le 24 octobre 2012, « l'Echo » a plublié l'intégralité de l'article de l'Ambassadeur Liao Liqiang « Pourquoi les îles Diaoyu Dao appartiennent à la Chine ? »

Le week-end dernier, dans la Librairie Schwilden de la Galerie Bortier à Bruxelles, j'ai trouvé une carte dressée en 1832 par Pierre Lapie, Lieutenant Colonel de l'armée française et Lapie fils, Capitaine d'Etat-Major de l'armée française. Dans cette carte, les Diaoyu Dao sont marquées sous le nom de « Tiaoyu-Su » (appellation chinoise des Diaoyu Dao sous les dynasties Ming et Qing). Ce n'est pas un hasard. En fait, les Diaoyu Dao ont déjà été découvertes par la Chine au début du 15e siècle et étaient administrées depuis en tant qu'îles affiliées à Taiwan, ce qui a été évoqué dans de nombreux documents historiques chinois et étrangers. Même dans la carte annexé au premier document japonais ayant évoqué les Diaoyu Dao, Sangoku Tsuran Zusetsu (Aperçu général des trois royaumes) qui est écrit en 1785, les Diaoyu Dao sont marquées de la même couleur que celle de la partie continentale de la Chine, en les présentant comme faisant partie de la Chine. Mais aujourd'hui, le Japon s'obstine dans sa revendication de la souveraineté sur les Diaoyu Dao, tout en niant l'existence du litige entre la Chine et le Japon à cet égard. D'où vient donc la question des Diaoyu Dao ?

On doit remonter en 1895. Après la Guerre sino-japonaise de 1894, le Japon a forcé le gouvernement des Qing à signer le Traité de Shimonoseki et à lui céder « l'ensemble de l'île de Taiwan et tous ses îlots affiliés » dont les Diaoyu Dao. En 1941, le gouvernement chinois a déclaré officiellement la guerre au Japon et dénoncé tous les traités signés entre les deux pays. La Déclaration du Caire publiée en décembre 1943 par la Chine, les Etats-Unis et le Royaume-Uni stipule explicitement ce qui suit : « Tous les territoires que le Japon a volés aux Chinois, tels que la Mandchourie (les quatre provinces du Nord-Est de la Chine), Formose (île de Taiwan) et les Pescadores (îles Penghu), devront être restitués à la République de Chine. » La Déclaration de Potsdam de juillet 1945 précise encore une fois dans son article 8 : « Les termes de la Déclaration du Caire devront être appliqués. » Dans l'Acte de Capitulation du Japon publié le 15 août 1945, le gouvernement japonais a déclaré clairement qu'il accepterait la Déclaration de Potsdam et s'est engagé à remplir fidèlement les obligations prévues dans la Déclaration. En concordance avec la Déclaration du Caire, la Déclaration de Potsdam et l'Acte de Capitulation du Japon, les Diaoyu Dao, en tant qu'îles affiliées à Taiwan, doivent être restituées à la Chine ensemble avec Taiwan. Lors de la normalisation des relations sino-japonaises en 1972 et de la conclusion du Traité de paix et d'amitié sino-japonais en 1978, les dirigeants des deux pays sont parvenus à des ententes et consensus sur « mettre de côté le litige sur les Diaoyu Dao et attendre une solution ultérieure ». On peut dire que sans ce consensus, ne pourraient pas se réaliser d'énormes progrès des relations sino-japonaises pendant ces quatre dernières décennies.

Pour créer l'avenir, il faut garder l'histoire dans le cœur. Dans l'histoire, le Japon a envahi la Chine à plusieurs reprises. Vers la fin du 19e siècle, le Japon a déclenché la Guerre sino-japonaise et volé les Diaoyu Dao de la Chine. Après la première Guerre Mondiale, le Japon a extorqué la province du Shandong de la Chine. En 1931, le Japon a envahi la Chine du Nord-Est et il a déclenché en 1937 la guerre d'agression contre toute la Chine, ayant commis le massacre de 35 millions de Chinois et causé les souffrances cruelles aux peuples chinois et asiatique. Soixante ans après la guerre, l'extrême droite japonaise n'a fait aucun profond examen de conscience sur ses crimes commises pendant la guerre et au contraire, elle n'a cessé de provoquer des incidents dans les dossiers historique et territorial, ce qui a suscité une grande indignation des peuples chinois et asiatique. Le 10 septembre écoulé, le gouvernement japonais a annoncé l'« achat » de Diaoyu Dao et de ses îlots affiliés, procédant à une soi-disant « nationalisation » de ces îles chinoises. Le 17 octobre, le Président du Parti démocrate libéral japonais, plusieurs ministres du cabinet japonais et des dizaines des députés japonais ont fait une nouvelle visite au Temple Yasukuni, où sont honorés Hideki Tojo et 13 autres criminels de « catégorie A » condamnés par le Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient (IMTFE) pour le déclenchement de la guerre d'agression pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce qui est en contraste frappant, c'est qu'après la Seconde Guerre Mondiale, l'Allemagne a puni complètement les nazis et procédé à un profond examen de conscience, ce qui a gagné la compréhension et la confiance du peuple européen. J'aimerais demander, si le gouvernement d'un certain pays européen tente de nier l'histoire et le résultat de la Seconde Guerre Mondiale, et ses politiciens rendent hommage à Hitler et à ses complices, qu'est ce qu'en pense le peuple européen ? Par conséquent, c'est justement la parole et l'action erronées du Japon qui ont aggravé sans cesse la situation sur la question des Diaoyu Dao. C'est le Japon qui doit assumer toute la responsabilité.

La Chine et la Belgique ont connu toutes les deux guerres mondiales. Pendant les guerres, les peuples chinois et belge se sont entraidés et ils ont noué entre eux de profonds liens d'amitié. Pendant la Première Guerre mondiale, 140 000 travailleurs chinois sont venus en Europe, dont environ 50 000 travaillaient à Ypres et dans la région environnante. Parmi les Chinois qui ont travaillé en Belgique, 1 874 personnes ont été enterrées dans les cimetières en Belgique et dans le Nord de la France. Pour commémorer ces travailleurs chinois, le Musée « In Flanders Fields » d'Ypres a organisé, le 23 avril 2010, une exposition spéciale visant à honorer les rôles indispensables joués par les travailleurs chinois pour mettre fin à la guerre et réaliser la paix.

Entre la Chine et la Belgique, il existe encore une autre histoire émouvante. Lors de l'occupation de la Belgique par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale, QIAN Xiuling, une dame chinoise qui vivait en Belgique, a réussi à sauver, avec son courage et son intelligence, 96 Belges qui ont été pris en otages dans la ville d'Ecaussinnes. Et après, la ville a nommé l'une de ses rues « Rue Perlinghi » (Perlinghi est le nom français de Mme QIAN) pour lui exprimer leurs remerciements. Le Bourgmestre de la ville a dit : « Si mon père n'est pas sauvé par Madame Qian, je n'aurais pas pu venir dans ce monde. Je peux dire que je suis petit-fils de Madame Qian. Elle est non seulement la fierté du peuple chinois, mais aussi du peuple belge. »

La Chine est un pays épris de la paix, et elle œuvre toujours pour préserver la paix et la stabilité du monde et de la région. Dans le contexte de la crise financière internationale et de la crise de la dette européenne de souveraineté, la Chine fait preuve d'une attitude positive et responsable pour travailler la main dans la main avec l'UE et les autres pays du monde, afin de surmonter ensemble les difficultés de l'heure actuelle. Il est tout à fait naturel pour la Chine de défendre ses souveraineté, sécurité et intérigrité territoriale. La Chine entend résoudre pacifiquement, à travers les négociations amicales, les litiges avec ses pays voisins dans les domaines du territoire, des eaux territoriales ainsi que des droits et intérêts maritimes. La Chine espère que le Japon pourra faire face sérieusement à l'histoire et à la réalité, avoir une vision claire sur la situation, corriger les erreurs et revenir sur la voie correcte des négociations visant à régler la question des Diaoyu Dao.

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