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CONCENTRER LES REGARDS VERS LA CHINE POUR REALISER ENSEMBLE LA PAIX ET LE DEVELOPPEMENT
2011-09-21 04:58

—Allocution de l’Ambassadeur LIAO Liqiang lors de la Réunion de la Commission des Relations internationales de la Fédération des Entreprises de Belgique

(20 septembre 2011, Bruxelles)

M. le Président De Smedt,

M. Rudi Thomaes, Administrateur délégué de la FEB,

Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui, je suis très heureux de me trouver parmi vous, remarquables représentants des entreprises belges, et de discuter de la coopération avec vous. Regroupant plusieurs dizianes de milliers d’entreprises des 35 fédérations professionnelles sectorielles des trois régions, la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) exerce une large influence dans les milieux belges industriel et commercial. Je vous remercie sincèrement d’avoir dédié cette réunion à la Chine.

Avec une vision internationale, les entrepreneurs belges, travailleurs et pragmatiques, ont commencé très tôt la coopération avec la Chine. Il y a plus de 100 ans, la Société générale de Belgique a conçu et construit le chemin de fer Beijing-Hankou, première ligne ferroviaire chinoise. Aujourd’hui, la ligne ferroviaire de fret Chongqing-Anvers enjambe les continents asiatique et européen, le vol Hainan Airlines lie Beijing et Shanghai à Bruxelles, le cargo fait la navette entre les ports d’Anvers et de Zeebrugge et les ports chinois, cette infrastructure dédiée aux échanges de personnes et marchandises a créé un lien très étroit entre la Chine et la Belgique.

À cette heure de mondialisation accrue, les entrepreneurs belges souhaitent prendre le train express du développement économique chinois et saisir les énormes opportunités offertes par la Chine, ceci sera le thème majeur de cette réunion.

Je traiterai trois sujets : comment voir la Chine, l’ impact du développement pacifique de la Chine sur le monde entier et les opportunités offertes par la mise en œuvre du 12e Plan quinquennal chinois aux entrepreneurs belges.

Pour réussir la coopération avec la Chine, il faut la connaître de manière obejctive et globale. La presse internationale publie chaque jour de nombreux reportages : parfois, la Chine est une menace pour le monde en raison de sa montée en puissance rapide, et parfois, la Chine, en proie à de multiples crises économiques, est proche de la faillite, : voilà de quoi rendre perplexes et confus les amis attentifs de la Chine.

Alors, comment voir la Chine ? Sous trois angles selon moi :

Primo, sous l’angle historique, la Chine fut prospère et puissante jadis, mais elle a subi des épreuves terribles au cours des derniers siècles. Dans son histoire cinq fois millénaire, le peuple chinois a créé une brillante civilisation et apporté une contribution importante à l’évolution de l’humanité. Selon les statistiques, jusqu’au début du 19e siècle, le PIB de la Chine représentait toujours environ un tiers du PIB mondial. Après la Guerre de l’Opium en 1840, la Chine, confrontée aux troubles internes et à l’invasion étrangère, a été réduite petit à petit à une société semi-coloniale et semi-féodale. Face à la division de son territoire et au servage de son peuple par les grandes puissances étrangères, la Chine est devenue un mouton qui se laisse tondre la laine sur le dos. Dans Les Aventures de Tintin de M. Hergé, Grand Maître belge de la bande dessinée, l’album Le Lotus bleu raconte une histoire dans la Chine des années 30 du 20e siècle. Hergé a peint cette époque sombre de la Chine, durant laquelle l’opium a paralysé le peuple chinois mentalement et physiquement. Le Lotus bleu est le nom d’une fumerie d’opium. À cette époque, le gouvernement chinois corrompu, de connivence avec les envahisseurs étrangers, a plongé son peuple dans de profonds malheurs. La productivité chinoise était si faible que l’on devait tout importer jusqu’aux allumettes et aux clous. Plus de 90% des Chinois étaient analphabètes, et leur expérance de vie n’était que de 35 ans.

Secundo, sous l’angle contemporain, le développement de la Chine est remarquable, mais la Chine reste toujours un pays en développement. En 1949, la fondation de la Chine nouvelle a ouvert une nouvelle ère dans son histoire. Depuis lors, et surtout depuis l’application de la politique de réforme et d’ouverture sur l’extérieur il y a plus de 30 ans, la Chine a connu un changement radical marqué par le renforcement important de sa puissance nationale et l’amélioration notable des conditions de vie de son peuple, épopée magnifique de la modernisation du pays. En 2010, le volume économique global de la Chine s’est élevé au 2e rang mondial et sa part dans l’économie est passée de 1,8% à 9,3%.

La base matérielle de la modernisation chinoise est plus solide. En 2010, sa production céréalière a battu son record historique pour atteindre 546 millions de tonnes, sa production d’acier s’est élevée à 627 millions de tonnes et sa production automobile à 18,27 millions de véhicules. La production des principaux produits agricoles et indusriels de la Chine occupe le premier rang mondial. Le réseau ferroviaire à grande vitesse a dépassé 8 400 kilomètres avec une puissance installée de 960 millions kilowatt, ce qui en fait la championne dans ce domaine. Le réseau des autoroutes chinoises a atteint 74 000 kilomètres, soit le 2e rang mondial.

Dans son chef-d’œuvre Fuir, M. Jean-Philippe Toussaint, auteur belge contemporain, a décrit de manière vivante, après un voyage en Chine, le changement, l’évolution et le dynamisme de la Chine du début du 21e siècle. Sous sa plume, le contraste entre les grattes-ciel du district de Pudong et les architectures européennes classiques du Bund à Shanghai, ainsi que celui entre la Cité interdite solennelle et les rues animées de Beijing éclate sous une lumière exceptionnelle.

Les chiffres ci-dessus sont tous de volume global. La Chine a près de 1,34 milliard d’habitants. Tout problème insignifiant multiplié par 1,3 milliard se transforme en un grand problème, et tout chiffre astronomique divisé par 1,3 milliard est réduit à un nombre minuscule. Quand je vois les statistiques calculées par tête d’habitant de la Chine, j’éprouve une énorme pression et responsabilité. En 2010, le PIB par tête d’habitant de la Chine, qui se classe derrière une centaine de pays en la matière, est d’environ 4 400 dollars US, soit seulement 10% de celui de la Belgique. L’exportation par tête d’habitant de la Chine est de 1 160 dollars US, ce qui représente moins d’un trentième de celle de la Belgique. Selon la définition du seuil de pauvreté de l’ONU qui est un dollar US par jour et par habitant, la Chine compte 150 millions de pauvres, soit 15 fois plus que la population totale de la Belgique. Chaque année, 12 millions de nouveaux demandeurs d’emploi apparaissent en Chine, plus que la population belge. À la lumière de ces réalités essentielles, la Chine restera encore un pays en développement pour une longue période historique.

Tertio, du point de vue stratégique à long terme, la Chine, malgré l’effort énorme que lui réclame son développement, avance à pas de géant sur la voie de la modernisation. Sa modernisation est la modernisation de 20% de la population mondiale. Il s’agit d’un très long processus historique, au cours duquel, difficultés et problèmes, quelles que soient leurs tailles, sont sans précédent dans le monde d’aujourd’hui et rares dans l’histoire des êtres humains. La Chine est marquée par l’inégalité de développement entre les villes et les campagnes ainsi qu’entre les différentes régions. Le PIB par tête d’habitant de la province du Guizhou ne représente que moins d’un huitième de celui de Shanghai. Confrontée à de graves goulots d’étranglement, la Chine nourrit près de 20% de la population mondiale avec 7,9% des terres arables planétaires et 6,5% des eaux douces du monde. Au niveau le plus bas de la chaîne industrielle dans la division internationale du travail, les articles d’exportation chinois sont principalement des articles à haute intensité de main d’œuvre et à forte consommation de ressources, dont les bénéfices sont faibles. Ainsi, pour pouvoir acheter un Airbus, la Chine doit exporter 800 millions de chemises ; sur chaque Barbie fabriquée en Chine, les entreprises chinoises gagnent seulement 0,4 dollar pour la transformation, alors que les compagnies transnationales peuvent gagner plusieurs dizaines de dollars par leurs brevet, design et marketing en la matière.

Cependant, les pas assurés de la Chine vers la modernisation ne seront pas ébranlés malgré les graves défis et les chemins sinueux. Les œuvres des deux auteurs belges susmentionnés ont traduit le changement radical de la Chine. Nous sommes conscients que seul le développement peut régler tous les problèmes et surmonter tous les défis de la Chine. Le gouvernement chinois le considère de première importance pour réaliser le renouveau national. Il profite à l’ensemble du peuple chinois, et constitue l’aspiration commune de tous les Chinois.

Mesdames et Messieurs,

L’évolution et la croissance de la Chine ont exercé une vaste et profonde influence mondiale. La Chine partage déjà avec le monde heurs et malheurs, prospérité et vicissitude. Son développement pacifique n’est absolument pas une menace. En revanche, il a apporté une contribution importante à la prospérité et à la stabilité du monde, tout en jouant un rôle irremplaçable. Le 6 septembre 2011, le Bureau de l’Information du Conseil des Affaires d’état de la Chine a publié le livre blanc le Développement pacifique de la Chine, qui résume les caractères du développement pacifique chinois comme « le développement scientifique, le développement autonome, le développement ouvert, le développement pacifique, le développement de coopération et le développement commun ». Ce livre blanc renouvelle solennellement son serment au monde que la Chine poursuivra inébranlablement la voie du développement pacifique, et œuvrera pour préserver la paix mondiale et promouvoir la prospérité commune de tous les pays du monde.

La Chine est fervent défenseur de la paix. Éprise de paix, la nation chinoise cherche l’harmonie depuis les temps anciens. Dans ses échanges avec l’extérieur, la Chine, qui s’attache aux concepts comme « coexistence dans la différence » et « primauté de la paix », a créé de belles histoires telles que la « route de la soie », les « voyages maritimes de Zheng He dans l’océan de l’ouest » et autres.

La Chine d’aujourd’hui apporte une contribution active à la paix mondiale. Elle a envoyé environ 21 000 personnes aux 30 missions de maintien de la paix de l’ONU, soit le plus grand nombre parmi les membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU. Ainsi, la Chine a envoyé successivement 13 forces de maintien de la paix à la RDC. La Chine a pris une part active dans la coopération internationale pour la non-prolifération et la lutte contre le terrorisme. Elle a apporté des aides humanitaires aux pays frappés par de graves catastrophes naturelles et y a envoyé des équipes de secours. Pour sauvegarder la sécurité des transports maritimes internationaux et lutter contre la piraterie, des flottes d’escorte ont été dépêchées dans le golfe d’Aden et au large de la Somalie. La Chine participe à plus de 100 organisations intergouvernementales et a signé plus de 300 traités internationaux. Elle est devenue ainsi acteur actif de la construction d’une structure internationale, et elle a joué un rôle constructif pour résoudre les questions brûlantes internationales et régionales.

La Chine est le moteur et le stabilisateur de la croissance économique mondiale. Le volume global de l’économie chinoise ne cesse de croître, et le taux de contribution de l’économie chinoise au développement économique mondial augmente massivement. Ces dernières années, la Chine a contribué en moyenne à plus de 10% de la croissance économique mondiale. En 1997, la crise financière asiatique a entraîné une dévaluation spectaculaire des monnaies des pays et régions voisins. La Chine a réussi à maintenir la stabilité essentielle du taux de change du RMB, contribuant à la stabilité et au développement de l’économie régionale. Depuis la crise financière internationale de 2008, la Chine a pris une part active dans les efforts du G20 pour construire un mécanisme de gouvernance économique mondiale. Elle a poussé la réforme du système financier international, et envoyé de grandes missions d’achat à l’étranger, afin d’aider les pays en difficulté. Les Chinois disent souvent : « Dans le besoin, on reconnaît l’ami ». Après l’éclatement de la crise de la dette en Europe, la Chine a affirmé à plusieurs reprises sa confiance dans l’euro, et lui a apporté un énorme soutien. Le 25 août, lors de sa rencontre avec le Président français Sarkozy, le Président chinois HU Jintao a indiqué que la Chine souhaite voir l’économie européenne rester stable et qu’elle continuera à considérer l’Europe comme l’un de ses principaux marchés d’investissements. Le 16 juillet, lors de sa visite en Allemagne, le Premier Ministre WEN Jiabao a souligné qu’en tant qu’investisseur responsable à long terme, la Chine, avec ses abondantes réserves de devises, appliquera toujours le principe de la diversification des investissements. La Chine a prêté son soutien à des pays européens frappés par la crise de la dette, démonstration non seulement de l’amitié entre la Chine et l’Europe, mais aussi de la volonté d’intérêts équilibrés. Malgré la propagation de la crise, la Chine a déjà acheté des dettes nationales de pays européens comme l’Espagne et la Grèce, et elle aide, dans la mesure de ses possibilités, les pays européens à surmonter cette crise. En même temps, bien que les nuages sombres de la crise ne se dissipent pas et que la reprise économique mondiale ne soit pas stable, la Chine poursuit la mise en place du mécanisme d’établissement du taux de change du RMB. A la fin 2010, la réévaluation du RMB par rapport au dollar était dejà de 24,97%. Depuis 2011, la Chine voit cette réévaluation s’accélérer davantage, et sa flexibilité du taux de change se renforcer sans cesse, ce qui montre ses efforts pour promouvoir l’équilibre de l’économie planétaire.

La Chine est un partenaire qui cherche le win-win. Depuis son entrée à l’OMC en 2001, la Chine, ayant respecté ses engagements, a réduit le niveau total de ses tarifs douaniers de 15,3% à 9,8%, et supprimé la plupart de ses mesures non tarifaires. Chaque année, la Chine a importé en moyenne des marchandises pour une valeur de 750 milliards de dollars US, et créé plus de 14 millions d’emplois en faveur des pays et régions concernés. Au cours de ces dix dernières années, les entreprises à capitaux étrangers en Chine ont rapatrié depuis la Chine 261,7 milliards de dollars US de profits, soit une augmentation anuelle de 30%. Parmi les 500 plus grandes sociétés mondiales, plus de 480 ont développé leurs affaires en Chine. De 2000 à 2010, les investissements chinois directs non financiers annuels à l'étranger sont passés d’un milliard de dollars US à 59 milliards de dollars US, ce qui a donné une forte impulsion au développement économique des pays concernés. En 2009, les entreprises à capitaux chinois à l’étranger ont payé des impôts de 10,6 milliards de dollars US et employé 439 000 habitants locaux.

La Chine assume activement la responsabilité internationale. La Chine, qui applique avec sérieux les Objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies, est le seul pays au monde qui a réussi à réduire de moitié le nombre des pauvres avant terme. En outre, elle a fourni, selon ses capacités, des aides à d'autres pays et régions : à la fin de 2009, 256,3 milliards de RMB (environ 40 milliards de dollars US), à 161 pays et plus de 30 organisations internationales et régionales. De plus, la Chine a annulé en totalité ou en partie, 380 dettes de 50 pays pauvres très endettés et pays les moins avancés. Elle a formé 120 000 personnes pour les pays en développement, envoyé 21 000 personnes de formation médicale et près de 10 000 enseignants à l'étranger pour aider, et promis d’accorder le traitement de tarif douanier zéro à 95% des produits exportés vers la Chine par tous les pays les moins avancés qui ont établi des relations diplomatiques avec elle. Depuis l’année dernière, le Kenya a été a touché par une grave sécheresse et la pénurie alimentaire. Le gouvernement chinois a déjà annoncé qu’il offrira au gouvernement kényan des aides alimentaires, dont le montant s’élève à 130 millions de RMB (soit 20,36 millions de dollars US).

Mesdames et Messieurs,

2011 est la première année du 12e Plan quinquennal. Dans les cinq ans à venir, la Chine, dans le cadre de l’application de ce Plan, visera le développement scientifique et accélérera le changement du mode de développement économique, tout en poursuivant la voie du développement pacifique global, coordonné et durable. J’estime que le 12e Plan quinquennal offrira aux entreprises belges les cinq précieuses opportunités suivantes :

Premièrement, l’opportunité offerte par l’élargissement notable du marché intérieur chinois. Durant le 12e Plan quinquennal, la Chine concentrera ses énergies pour accroître la demande intérieure, promouvoir la prospérité du marché de consommation et stimuler la montée en gamme de la structure de consommation. Dans les cinq ans à venir, la croissance annuelle du revenu par tête d’habitant de la Chine sera supérieure à 7%, ce qui renforcera le pouvoir d’achat et la capacité de consommation des Chinois. Selon les prévisions des experts, la consommation chinoise en 2015 atteindra 5 000 milliards de dollars US, soit le 2e rang mondial. Vers la fin du 12e Plan quinquennal, le taux de l’urbanisation chinoise atteindra 53,7%, soit une augmentation de 4%, environ 56 millions d’habitants chinois auront quitté leur village pour s’installer en ville, et les logements sociaux à eux seuls pourront atteindre 36 millions d’unités. Avec 18,06 millions de voitures vendues en 2010, la Chine est déjà devenue le premier marché automobile du monde entier, où les ventes continueront à augmenter dans l’avenir. Pendant les six premiers mois de cette année, 21 000 voitures Volvo ont été vendues sur le marché chinois, soit une augmentation de 80% par rapport à la même période de l’année précédente. En 2015, Volvo envisage de porter ses ventes en Chine à 200 000 voitures, et la Chine deviendra alors son premier marché .

Les entreprises belges ont remporté de grands succès en Chine.

Dans la première moitié de cette année, les exportations du diamant belge vers la Chine ont atteint 950 millions de dollars US, soit une augmentation de 37%. La Chine continentale et Hong Kong sont devenues le premier marché d’exportation pour le diamant belge. Le chocolat belge jouit d’une longue réputation en Chine, alors que la poire Conference se trouve déjà dans les rayons des supermarchés chinois. Dans 12 provinces chinoises, InBev possède 36 brasseries et 9 marques célèbres. Selon les statistiques, la production annuelle de bière de la Belgique est de 1,8 million de tonnes, dont 1,06 million pour l’exportion et 74 millions pour la consommation intérieure. Cependant, parmi les marques d’InBev en Chine, seule la production annuelle d’Anheuser-Busch InBev, d’Harbin Beer et de Sedrin peut atteindre cinq millions de tonnes, soit presque dix milliards de bouteilles et sept bouteilles par Chinois. La semaine dernière, InBev a signé avec la ville de Wuhan un nouvel accord de coopération qui portera sa production à Wuhan de 500 mille tonnes à un million de tonnes. Le catalyseur fabriqué par Umicore représente presque 50% du marché chinois. À ma connaissance, Vandergeeten, une PME belge, vendra à elle seule en Chine en 2011, 400 conteneurs de bières belges et de boissons comme SPA. Le renforcement constant du marché intérieur chinois, donne un avenir prometteur aux entreprises belges.

Deuxièmement, l’opportunité offerte par le réajustement industriel. Durant le 12e Plan quinquennal, la Chine favorisera le développement des nouvelles industries stratégiques, et développera en priorité les secteurs haut de gamme comme l’information, la biologie et les nouveaux matériaux, ainsi que les services modernes, financiers, médicaux et logistiques. La Belgique possède des technologies avancées en microélectronique, biomédecine, nouveaux matériaux et autres ainsi que des services financiers et logistiques très développés. Ces atouts de la Belgique et du marché chinois sont fort complémentaires, et la coopération est prometteuse. Les entreprises belges comme Solvay, UCB, Bekaert, Punch, Recticel, Picanol déjà investies dans plusieurs grands projets en Chine connaîtront une croissance rapide. Imec, Enfinity, Hansen Transmissions et d’autres entreprises aux technologies de pointe ont commencé à mettre des projets en œuvre en Chine. Les ports d’Anvers et de Zeebrugge ainsi qu’une série d’entreprises spécialisées en logistique ont déjà démarré la coopération avec la Chine. Les banques belges comme KBC et Dexia ont déjà établi leurs filiales en Chine. Leur avenir sera radieux.

Troisièmement, l’opportunité offerte par le développement de l’économie verte. Durant le 12e Plan quinquennal, la Chine accélérera la construction d’une société économe en ressources et respectueuse de l’environnement. Selon les prévisions des experts, les investissements en la matière dépasseront 3 000 milliards de RMB (environ 470 milliards de dollars US), soit 1,5% du PIB chinois. La Chine développera intensivement les nouvelles énergies comme celles éolienne, électrique, solaire et biomasse. En 2015, la puissance installée des énergies éoliennes et électriques et solaires seront estimées respectivement à 100 millions de kilowatt et 10 millions de kilowatt. Attentive à la sécurité, la Chine développera efficacement le nucléaire, accélérera l’économie de recyclage, et traitera davantage la pollution. La Belgique possède une série d’entreprises compétitives dans les domaines des nouvelles énergies et de la protection environnementale. Les compagnies dont VITO, Umicore, Applitek, Vyncke, Keppel Seghers, Waterleau et Electrawinds ont déjà obtenu d’excellents bénéfices sur le marché chinois. Plus d’entreprises belges souhaitent participer activement au processus du développement de l’économie verte de la Chine.

Quatrièmement, l’opportunité offerte par le développement coordonné des différentes régions. Durant le 12e Plan quinquennal, la Chine favorisera la croissance des différentes régions et soutiendra le transfert vers le Centre et l’Ouest de la Chine, d’industries de l’Est de la Chine et du monde entier. Sont entrées en vigueur une série de politiques de soutien telles que le régime fiscal privilégié, l’élargissement des zones accueillant les investissements étrangers et les conditions sur le pourcentage en actions, ce qui permettra d’offrir un plus grand espace de développement aux entreprises étrangères en Chine. À l’heure actuelle, le Centre et l’Ouest de la Chine ont attiré les investissements de nombreuses entreprises transnationales. Par exemple, Foxconn a déclaré que ses investissements à Chengdu atteindront 10 milliards de dollars US. En 2011, 40 millions d’ordinateurs Ipad seront fabriqués à Chengdu, soit deux tiers de sa production mondiale.

Les investissements des entreprises belges se concentrent principalement dans l’Est de la Chine, en particulier dans les régions autour de Shanghai et Suzhou. Nous les encourageons à profiter pleinement des avantages en ressources humaines et matérielles ainsi qu’en coûts du Centre et de l’Ouest, afin d’y créer de nouvelles implantations industrielles belges.

Cinquièmement, l’opportunité offerte par l’ouverture chinoise toujours plus grande sur l’extérieur. Durant le 12e Plan quinquennal, la Chine appliquera une stratégie d’ouverture plus dynamique. Primo, la Chine accordera une importance égale à l’importation et à l’exportation, tout en augmentant activement l’importation. Dans les cinq ans à venir, le volume total des importations et exportations de la Chine s’élèvera à 8 000 milliards de dollars US, ce qui offrira plus d’opportunités au monde entier. Dans le même temps, la Chine soutiendra également l’accueil des investissements et l’investissement à l’étranger. D’une part, la Chine continuera à améliorer l’environnement des investissements pour que toutes les entreprises étrangères inscrites en Chine puissent bénéficier du traitement national, et du traitement d’égal à égal en matière d’innovation indépendante, de marché public et de protection de la propriété intellectuelle. Dans la première moitié de cette année, les investissements belges en Chine ont atteint 87,93 millions de dollars US, soit trois fois plus par rapport à la même période de l’année précédente, ce qui montre parfaitement la confiance des entreprises belges dans le climat d’ investissements chinois. Dans le même temps, la Chine accélérera la mise en œuvre de la stratégie dite «la marche vers l’extérieur». Le cadre des investissements de la Belgique est excellent. Ces dernières années, les investissements des entreprises chinoises y connaissent une croissance explosive. Fin juin 2011, les investissements chinois en Belgique ont dépassé le cap de 100 millions de dollars US. Les entreprises chinoises en Belgique ont contribué au développement économique et social local. Par exemple, après le rachat par le Group Geely, la production de l’usine Volvo à Gand a connu une croissance massive, et le nombre de ses employés a augmenté de près de mille. D’autres entreprises chinoises en Belgique ont créé près de 500 emplois pour des habitants locaux. Les travaux d’extension de l’Hôtel de Hainan Airlines, dont les investissements sont de 43 millions d’euros, démarreront prochainement. Après l’achèvement de ces travaux, on créera 70 emplois. Autre exemple, l’entreprise d’assemblage de Limbourg Illochroma, proche de la faillite, a été relancée grâce aux investissements de l’entreprise chinoise du Zhejiang Haoneng.

Mesdames et Messieurs,

Cette année marque le 40e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la Belgique. Depuis ces quatre décennies, les deux pays voient leurs relations bilatérales se développer à pas assurés, leur coopération pragmatique s’avérer très efficace, et surtout, leur coopération économique et commerciale remporter des succès remarquables, permettant d’apporter de réels bénéfices aux deux peuples. On doit voir et traiter les realtions sino-belges du point de vue stratégique et à long terme, poursuivre les principes du respect mutuel, du traitement d’égal à égal et de la non-ingérance dans les affaires intérieures, tenir compte des préoccupations majeures de part et d’autre, traiter de manière adéquate les divergences et les questions sensibles, et préserver la base politique des deux parties. Dans un mois, le Prince Philippe visitera de nouveau la Chine à la tête d’une grande délégation économique et commerciale. La mission princière comprendra plus de 400 entrepreneurs et hauts fonctionnaires belges. Il s’agit de la plus grande délégation dans les échanges de haut niveau entre la Chine et la Belgique. La Chine accorde une haute importance à cette visite. Les ministères et autorités locales concernés joindront leurs efforts pour fournir le meilleur accueil. J’ai la conviction que cette visite contribuera vigoureusement aux échanges et coopération entre les entreprises chinoises et belges, qu’elle enregistrera des résultats abondants et portera la coopération économique et commerciale bilatérale à un niveau plus élevé.

En 1980, la Chine se trouvait encore au début de la réforme et de l’ouverture sur l’extérieur. Les entrepreneurs belges de l’ancienne génération, avec un grand courage et une vision stratégique, ont pris la décision intelligente d’entrer sur le marché chinois, et ils y ont remporté un succès remarquable. À cette époque-là, Xi’an Janssen, Shanghai Bell et d’autres entreprises belges étaient chefs de file parmi les entreprises étrangères en Chine, et aujourd’hui, elles sont toujours bien connues de tous en Chine.

Je souhaite sincèrement que les entrepreneurs belges contemporains héritent de la détermination et du courage de leurs prédécesseurs, renforcent leur coopération avec la Chine sous toutes les facettes et insufflent une nouvelle vitalité au développement des relations sino-belges, pour le plus grand bien-être des peuples des deux pays.

Je vous remercie.

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