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Madame HE Hongyan, Conseillère politique de l'Ambassade de Chine en Belgique a été interviewée le 11 avril 2008 par la radio belge la Première (Emission Matin Première)
2008-04-12 00:00

 

JPJA : Hongyan He, bonjour !

- Bonjour !

JPJA : On entend cette musique, on a aussi toute la symbolique que la Chine veut mettre autour des événements des Jeux Olympiques. On voit de la passion, de la vivacité, du porte-bonheur. Cette chanson « Jasmin », c'est le symbole de l'amour, de la tentation. C'est tout le contraire qui est en train de se passer pour le moment, avec le passage de la flamme olympique et ce qui se passe au Tibet. Comment expliquez-vous cela ?

- Tout d'abord, permettez-moi d'expliquer un peu le choix de cette musique. Si j'ai choisi cette musique, c'est parce que c'est une musique traditionnelle chinoise, très populaire en Chine. Presque tout le monde connaît son air. Je voudrais justement faire connaître un peu, aux amis Belges, la musique et la chanson chinoise. Et deuxièmement, la fleur jasmin, pour les Chinois, signifie l'amour et l'amitié. On s'offre cette sorte de fleur entre les amis pour exprimer l'amitié très sincère. J'espère que je peux transmettre l'amitié du peuple chinois, à travers cette belle chanson au peuple belge.

JPJA : Je peux vous demander quelle est la fleur qui résume les droits de l'homme ?

- Ca vous pouvez peut-être me le dire, mais quand il s'agit des droits de l'homme, la Chine n'a jamais refusé de discuter des droits de l'homme avec tous les autres pays. Surtout, malgré tous les préjugés, la Chine a mis beaucoup d'efforts pour la construction de la démocratie et des droits de l'homme pendant 30 ans de politique d'ouverture vers l'extérieur. Il faut bien reconnaître qu'elle a connu beaucoup de progrès dans ces domaines.

JPJA : Et beaucoup de progrès en matière de droits de l'homme ?

-         Oui ! Oui ! Si le temps me le permet, je voudrais vous expliquer…

JPJA : On peut, mais comment est-ce que vous expliquez, alors que vous voyez aussi bien, beaucoup d'organisations non gouvernementales, Amnesty International en autre, Reporters sans Frontières, dirent que les droits de l'homme se dégradent en Chine. Le Ministre des Affaires étrangères, le nôtre, Karel De Gucht, était à ce micro au début de la semaine. Il disait : bien sûr, il y a des problèmes au Tibet, mais il y a aussi des prisonniers politiques, mais il y a aussi des exécutions capitales.

- Ecoutez, organiser ou pas les Jeux Olympique, la Chine va toujours continuer dans la bonne voie de l'ouverture vers l'extérieur, dans la voie de construire toujours davantage la démocratie et les droits de l'homme. Mais… j'ai déjà dit, laissez-moi continuer à parler. Il faut reconnaître que depuis 30 ans, la Chine a déjà beaucoup évolué. Si vous connaissez un peu la Chine et si vous aurez l'occasion d'aller visiter la Chine, vous allez voir que le peuple chinois est tout à fait libre de s'exprimer, il existe toutes sortes d'opinions, y compris la critique au gouvernement de la Chine. Maintenant, la Chine compte le plus grand nombre d'utilisateurs d'Internet. L'Internet devient déjà le moyen principal pour les Chinois de s'informer et de s'exprimer.

JPJA : Mais avec des restrictions, avec des demandes vis-à-vis de Google, de limiter un certain nombre de noms…

- Ah non ! Maintenant c'est difficile de limiter. On est libre. Les Chinois ont tous les moyens de s'exprimer à leur façon et surtout il ne faut jamais oublier que le Gouvernement chinois a fait sortir 250 millions de Chinois de la pauvreté et il compte faire encore plus d'efforts pour sortir 20 millions de Chinois de la pauvreté et améliorer la qualité de vie de 80 millions de Chinois handicapés.

JPJA : Hongyan He, je vous interromps une seconde, parce qu'il faut que je puisse quand même vous posez quelques questions, si vous le permettez. On est près à dialoguer des droits de l'homme, mais quand hier, Jacques Rogge, le Président du Comité International Olympique dit : je voudrais rappeler la Chine, à ses engagements de 2001, d'améliorer les droits de l'homme… la première chose que répond votre Gouvernement, est de lui dire : Monsieur… en gros… mêlez-vous de ce qui vous regarde, la Charte olympique demande à ce que les athlètes ne se mêlent pas de politique. Est-ce que c'est comme ça que vous faites un dialogue ?

- Quand il s'agit de dialogue, ce n'est pas exact de dire est-ce que la Chine est prête à dialoguer… parce que la Chine dialogue toujours, depuis longtemps et dans toutes les occasions, avec les pays étrangers, non seulement sur le sujet des droits de l'homme, mais dans tous les domaines : économique, social ou culturel. Il y a beaucoup de sujets, y compris les droits de l'homme. Le Gouvernement l'a toujours fait, il va continuer à le faire.

JPJA : Mais pourquoi cette réaction…

- Mais je peux vous dire encore : bien sûr la Chine est comme tous les autres pays. On ne peut jamais dire qu'on est parfait… il y a toujours beaucoup de choses à faire, à améliorer, je peux vous dire, la Chine est prête à écouter et à accepter les critiques, les propositions constructives… mais elle ne peut absolument pas accepter des accusations injustifiées ou bien basées sur les préjugés, comme certaines organisations non gouvernementales font toujours. ça on ne peut pas accepter.

JPJA : Qu'est-ce qui c'est passé à Lhassa, la capitale du Tibet ?

- On a beaucoup parlé de ça …depuis un mois déjà… mais c'est bien clair. Ce n'est pas du tout des « manifestations pacifiques » comme le dit l'entourage du Dalaï-lama. Ce sont vraiment des sabotages purs et simples, on a tué des civils innocents, on a brûlé, on a saboté les…

JPJA : Qui est ce « ON », c'est qui ?

- On voit bien clair… ce n'est pas du tout un cas isolé… Ce sont justement des actions violentes, soigneusement organisées et préméditées par les indépendantistes tibétains.

JPJA : Vous ne vous attendiez pas, au Gouvernement communiste chinois, vous ne vous attendiez pas à ce que au moment des Jeux Olympiques, au moment de la montée en puissance des Jeux Olympiques, des mouvements réclament davantage pour eux, selon eux, de la liberté, selon eux, davantage de droits de l'homme, le respect de leur culture par exemple, pour le Tibet ?

- Oui, nous reconnaissons aussi que tout le monde a le droit de s'exprimer à n'importe quel moment, à n'importe quelle heure, mais bien sûr, pas de n'importe quelle façon, il faut que ce soit de façon pacifique et pas de façon violente. Mais il faut réfléchir. Pourquoi toutes ces critiques tombent-elles avant les Jeux Olympiques. Elles ne sont pas tombées un peu avant, elles ne tomberont pas après, mais justement, tomber simultanément avant les Jeux Olympiques. Il est certain que le but de tous ces mouvements est de semer le désordre dans le pays, de perturber les Jeux Olympiques et d'aboutir à la séparation du Tibet de la Chine. Ce n'est pas normal du tout.

JPJA : Les Jeux Olympiques, ils auront lieu de toute façon, parce que certains disaient : la Chine pourrait décider de ne plus les faire si il y a trop de pressions ?

- Non ! Les Jeux Olympiques auront toujours lieu. C'est un grand événement sportif, attendu non seulement par le peuple chinois, mais par les peuples du monde. Je crois que tous les peuples du monde, épris de paix, d'amitié, ont envie de voir, de suivre des Jeux Olympiques. Surtout, je crois, c'est une grande occasion pour les athlètes du monde, de mettre en valeur leurs techniques sportives, après quatre ans d'entraînements durs.

JPJA : Si des chefs d'Etat ne sont pas à la cérémonie d'ouverture ? On a déjà appris que la Chancelière allemande, Angela Merkel, n'y serait pas, que le Premier Ministre britannique, Gordon Brown n'irait pas, il irait peut-être à la clôture. George Bush se pose des questions, le Secrétaire général des Nations-Unies a annoncé qu'il n'y serait pas, dit-il, pour des raisons personnelles, d'agenda. Est-ce que votre Gouvernement va être vexé de la non-participation des chefs d'Etat, à la cérémonie d'ouverture ?

- D'après moi… d'abord je le répète : les Jeux Olympiques représentent un grand événement sportif, à l'échelle mondiale et d'une importance majeure. Ils devraient servir de plate-forme, pour tous les différents pays du monde, d'approfondir leur compréhension et connaissance mutuelles et de raffermir leurs amitiés, de promouvoir leur coopération… Et je voudrais dire que la Chine a une volonté très, très sincère, de bien organiser ces Jeux, de bien accueillir tous ceux qui veulent venir suivre les Jeux Olympiques.

JPJA : Mais pas de mesures de rétorsion pour ceux qui ne viendront pas ?

- Tous les amis qui viendront en Chine pour suivre les Jeux Olympiques, seront les bienvenus. Quand il s'agit de la participation aux cérémonies d'ouverture ou de clôture des chefs d'Etat, des chefs de gouvernement des pays étrangers, je voudrais dire que si ils viennent, ce n'est pas pour la Chine, ce n'est pas seulement pour visiter la Chine, c'est pour rejoindre ce grand événement, cette grande rencontre universelle, sportive.

JPJA : On arrive tout doucement à la fin de cette première émission… Le dalaï-lama, pour vous, c'est qui : un chef politique, un chef spirituelle, un terroriste à la tête d'une clique ?

- Selon ce qu'il a toujours fait, c'est justement pour moi, un moine politique.

JPJA : Très bien… On vous retrouve tout à l'heure pour répondre des auditeurs. Merci d'être avec nous ce matin.

 

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