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Lettre ouverte du porte-parole de l’Ambassade de Chine en Belgique aux Rédacteurs en chef de la Libre Belgique et de Lalibre.be
2024-05-15 22:15

Monsieur le Rédacteur en chef Dorian de Meeûs,

Monsieur le Rédacteur en chef Jonas Legge,

La Libre Belgique a publié le 7 mai dernier sur Lalibre.be Taiwan et la Belgique, jumeaux historiques face aux extrêmes, article plein de comparaisons absurdes et de déformations venimeuses de faits historiques de base, dénuées de toute connaissance générale. L’article met côte à côte de manière fort visible le drapeau national de la Belgique et le pseudo-drapeau de la région chinoise de Taiwan, ce qui constitue un soutien délibéré aux forces séparatistes visant l’« indépendance de Taiwan ». En violant ouvertement le principe d’une seule Chine – un large consensus de la communauté internationale –, la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations Unies et la politique d’une seule Chine poursuivie depuis de longues années par le gouvernement fédéral de la Belgique, l’article désinforme gravement les lecteurs. Nous y exprimons nos vifs mécontentements et notre ferme opposition.

L’article en question, se référant illogiquement à l’utilisation du français par des Belges, cherche à faire croire à l’allégation selon laquelle la région de Taiwan, dont la population parle le chinois, ne ferait pas forcément partie de la Chine. Prétendant que « tout comme nous [la Belgique], Taiwan est en proie aux mensonges historiques qui nient son existence » et prônant l’absurdité que « le cliché selon lequel l’île aurait une longue histoire chinoise n’a même pas mérité une minute d’attention tant il est éloigné des faits », l’article est allé jusqu’à qualifier Taiwan de « Belgique de l’Asie ». Pourtant, une province de la Chine qu’est Taiwan n’est nullement comparable à un pays souverain qu’est la Belgique. Nous proposons à l’auteur de l’article, de même qu’aux soi-disant « historiens », de lire davantage et de mieux s’informer sur la question de Taiwan.

Le fait que Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois depuis l’antiquité est solidement fondé sur les plans historique et juridique. Les premières références à cet égard se trouvent, entre autres, dans Lin Hai Shui Tu Zhi (Répertoire géographique du littoral) compilé en l’an 230 par Shen Ying du royaume des Wu dans la période des Trois Royaumes. À partir des dynasties Song et des Yuan, les gouvernements centraux successifs de Chine créèrent tous des organes administratifs pour exercer leur juridiction sur Penghu et Taiwan. En 1684, l’administration préfectorale de Taiwan fut créée par le gouvernement des Qing sous la juridiction de la province du Fujian. En 1885, Taiwan vit son statut haussé et devint la 20e province de la Chine. En juillet 1894, le Japon lança une guerre d’agression contre la Chine. En avril 1895, le gouvernement des Qing, vaincu, fut contraint de céder Taiwan et les îles Penghu au Japon. La Déclaration du Caire publiée par la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni le 1er décembre 1943 déclarait que l’objectif des trois pays était de faire restituer à la Chine tous les territoires que le Japon lui avait volés, tels que le Nord-Est de la Chine, Taiwan et les îles Penghu. La Proclamation de Potsdam a été signée par la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni le 26 juillet 1945, puis reconnue par l’Union soviétique. Le document réitérait : « Les termes de la Déclaration du Caire doivent être appliqués ». En septembre de la même année, le Japon a signé l’instrument de capitulation, dans lequel il s’est engagé à remplir fidèlement les obligations énoncées dans la Proclamation de Potsdam. Le 25 octobre, le gouvernement chinois a annoncé la reprise de l’exercice de sa souveraineté sur Taiwan, et la cérémonie d’acceptation de la capitulation du Japon dans la province de Taiwan, un théâtre de guerre chinois des Alliés, s’est tenu à Taibei (Taipei). Depuis lors, la Chine a récupéré Taiwan de jure et de facto, grâce à une multitude de documents ayant un effet juridique international.

Le 1er octobre 1949, la République populaire de Chine a été fondée pour devenir l’unique gouvernement légal représentant toute la Chine. Le nouveau gouvernement a remplacé l’ancien dans une situation où la Chine n’a connu aucun changement en tant que sujet de droit international, et où la souveraineté et le territoire inhérent de la Chine n’ont nullement changé. Il est naturel et évident que le gouvernement de la République populaire de Chine jouisse et exerce pleinement la souveraineté sur tout le territoire chinois, y compris sur Taiwan. En raison de la guerre civile en Chine dans la seconde moitié des années 1940 et des ingérences de forces extérieures, les deux rives du Détroit de Taiwan sont tombées dans un état d’antagonisme politique prolongé. Mais la souveraineté et le territoire de la Chine n’ont jamais été divisés et ne le seront jamais. Le statut de Taiwan en tant que partie intégrante du territoire chinois n’a jamais changé et ne changera jamais.

Lors de sa 26e session en octobre 1971, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté sa résolution 2758, qui décidait « le rétablissement de la République populaire de Chine dans tous ses droits et la reconnaissance des représentants de son gouvernement comme les seuls représentants légitimes de la Chine à l’Organisation des Nations Unies ». Dans l’usage des Nations Unies, l’île est appelée « Taiwan, province de Chine ». Le principe d’une seule Chine est un large consensus de la communauté internationale et une norme fondamentale régissant les relations internationales. C’est le préalable fondamental et le fondement politique du développement par la Chine de ses relations d’amitié et de coopération avec d’autres pays. L’attachement au principe d’une seule Chine va dans le sens de la justice internationale, répond à la volonté des peuples et correspond à la tendance générale de notre époque. Taiwan n’a jamais été un pays et ne le sera jamais. La tentative visant l’« indépendance de Taiwan » n’a jamais abouti et n’aboutira jamais. La réunification complète de la Chine s’inscrit dans le courant principal de l’Histoire et de notre temps. Elle doit être réalisée, et le sera inéluctablement.

Nous exhortons La Libre Belgique à adopter une position responsable et respectueuse de l’Histoire sur la question de Taiwan, et demandons à La Libre Belgique de publier le point de vue ci-dessus de l’Ambassade de Chine, ce afin de rétablir la réalité des faits.

Porte-parole de l’Ambassade de Chine en Belgique

14 mai 2024


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