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Conférence de presse du 3 mars 2025 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian
2025-03-03 23:00

China News Service : La 62e session du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) s’est achevée à Hangzhou le 1er mars. À notre connaissance, la Chine y a fait part de son expérience et de ses pratiques en matière de prévention et d’atténuation des catastrophes météorologiques. Pourriez-vous nous faire part des résultats de cette session ? Nous avons également noté que le président de la 30e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30), André Corrêa do Lago, avait déclaré dans une récente interview que la Chine était en mesure d’apporter des réponses fantastiques à la lutte contre le changement climatique. Elle fait son propre chemin et ce qu’elle accomplisse profite au reste du monde, a-t-il ajouté. Quelle est votre réponse à ce sujet ?

Lin Jian : J’ai pris note du reportage concerné. C’est la première fois que le gouvernement chinois accueille la session du GIEC. Avec le soutien et les efforts de la Chine, la session a adopté les grandes lignes des contributions des trois groupes de travail au septième rapport d’évaluation, qui a identifié la direction clé de l’évaluation scientifique du changement climatique, et a jeté des bases importantes pour la mise en commun des forces de la communauté scientifique mondiale et l’amélioration conjointe de la gouvernance du climat.

La Chine est toujours un partenaire des pays du Sud global sur la voie du développement de la transition verte. La Chine a répondu de manière proactive à l’initiative des Nations Unies sur l’alerte météorologique précoce, a partagé des données d’observation avec 132 pays et régions dans le monde, et a développé conjointement un système d’alerte précoce avec le Pakistan, l’Éthiopie et d’autres pays pour partager l’expérience et la solution de la Chine. Nous nous sommes activement acquittés de nos obligations internationales en fonction de notre situation et de nos capacités nationales. La Chine a partagé les résultats de l’innovation verte avec plus de 100 pays en développement afin de réduire le coût de la réduction des émissions et de stimuler la capacité de production verte mondiale. Des zones de démonstration à basse émission de carbone, des installations d’énergie éolienne et solaire et des projets d’éclairage à haut rendement énergétique ont été mis en place en Asie, en Afrique et en Amérique latine. L’énergie verte est devenue une nécessité quotidienne et non plus un luxe. Nous resterons engagés dans la construction d’un système de gouvernance climatique mondial juste et équitable pour une coopération gagnant-gagnant, en soutenant le renforcement des capacités de réponse climatique et le progrès technologique des pays en développement, et en aidant les pays du Sud global à réaliser conjointement une revitalisation verte et à faible émission de carbone.

Reuters : Le Global Times a rapporté aujourd’hui que la Chine élabore des contre-mesures aux nouveaux droits de douane américains qui devraient entrer en vigueur demain, y compris des restrictions sur les produits agricoles américains. Le ministère des Affaires étrangères peut-il confirmer cette information ?

Lin Jian : La semaine dernière, j’ai clairement exprimé la position solennelle de la Chine sur cette question. Les États-Unis utilisent une fois de plus la question du fentanyl comme prétexte pour menacer la Chine d’augmenter les droits de douane sur leurs importations. La Chine s’oppose à cette démarche et prendra toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder fermement ses intérêts légitimes.

Associated Press of Pakistan : Vendredi dernier, le Pakistan et la Chine ont signé un accord de coopération sur le vol spatial d’un astronaute pakistanais dans la station spatiale chinoise. Cela ouvrira un nouveau chapitre de la coopération aérospatiale entre les deux pays. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Lin Jian : L’exploration de l’univers est une aspiration commune de l’humanité. Nous nous réjouissons de la signature d’un accord de coopération aérospatiale entre la Chine et le Pakistan. Nous espérons que l’entrée de l’astronaute pakistanais dans la station spatiale chinoise sera couronnée de succès. Depuis le lancement du programme d’ingénierie spatiale habitée, la Chine suit les principes d’utilisation pacifique, d’égalité, de bénéfice mutuel et de développement commun. Nous nous attachons à partager avec l’ensemble de l’humanité les résultats du développement de la Chine et offrons des possibilités de coopération dans la station spatiale chinoise. Nous sommes prêts à travailler avec le Pakistan pour élever notre coopération spatiale à un nouveau niveau et donner une impulsion plus forte au développement socio-économique des deux pays grâce aux technologies spatiales. La Chine est également prête à renforcer la coopération et les échanges internationaux avec d’autres pays et régions qui se sont engagés à utiliser l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques.

Reuters : Le président américain Donald Trump a accusé le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy de ne pas être prêt pour un accord de paix avec la Russie. Le ministère chinois des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire sur cette rencontre ?

Lin Jian : Nous avons pris connaissance des rapports pertinents. La Chine continuera à jouer un rôle constructif dans le règlement politique de la crise ukrainienne et dans l’instauration de la paix.

Bloomberg : Je voudrais savoir si la Chine enverrait des soldats de la paix en Ukraine comme certains analystes l’ont suggéré ?

Lin Jian : La Chine n’a pas déclenché la crise ukrainienne et n’y est pas partie prenante. Nous soutenons tous les efforts visant à un règlement pacifique de la crise. La Chine espère que les parties concernées pourront trouver une solution durable qui tienne compte des préoccupations de chacun. 

Reuters : Le ministère des Affaires étrangères est-il en mesure de confirmer que les 40 ressortissants chinois rapatriés de Thaïlande la semaine dernière sont des Ouïghours chinois ? Les experts des droits de l’homme des Nations Unies ont déclaré qu’ils risquaient de subir des préjudices s’ils étaient rapatriés. Êtes-vous en mesure de nous dire ce qu’il adviendra d’eux par la suite ?

Lin Jian : J’ai exposé clairement la position de la Chine la semaine dernière. Permettez-moi de souligner une fois de plus que le rapatriement est effectué conformément aux lois de la Chine et de la Thaïlande, ainsi qu’au droit international et aux pratiques courantes. Les droits légitimes des personnes concernées sont pleinement protégés. Des comptes rendus ont également été publiés par les autorités compétentes.

La Chine s’est toujours engagée à protéger les droits et les intérêts légitimes des citoyens chinois. Les personnes détenues depuis longtemps à l’étranger ont été rapatriées en Chine et ont retrouvé une vie normale. Leurs droits et intérêts légitimes ont été pleinement protégés conformément à la loi. Cela témoigne de la position constante et de la ferme détermination du gouvernement chinois à respecter et à protéger les droits de l’homme. Les experts des Nations Unies en matière de droits de l’homme doivent exercer leurs fonctions de manière équitable et objective, respecter la souveraineté des pays, respecter les faits objectifs et s’abstenir d’interférer dans la souveraineté judiciaire des pays et dans la coopération normale entre les pays en matière d’application de la loi.

CCTV : Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a récemment blâmé la Chine sur les questions de Taïwan, de l’économie et du commerce, de la COVID-19 et des affaires indo-pacifiques lors d’une interview accordée à un média américain. Quel est le commentaire de la Chine ?

Lin Jian : Les remarques de Marco Rubio sont imprégnées de la mentalité de la guerre froide et pleines de mensonges et de fausses accusations. La Chine les déplore vivement et s’y oppose fermement. Elle a d’ailleurs adressé de sérieuses protestations aux États-Unis.

Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, Taïwan est une partie inaliénable de la Chine et le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine. Tel est le véritable statu quo du détroit de Taïwan. Les États-Unis ont déformé le principe d’une seule Chine et ont insisté pour utiliser Taïwan afin de contenir la Chine, et les autorités de Taïwan ont cherché à obtenir l’« indépendance » avec le soutien et la connivence des États-Unis. La question de Taïwan est la question la plus cruciale, la plus sensible et la plus explosive des relations entre la Chine et les États-Unis. Si les États-Unis n’espèrent pas déclencher une confrontation, ils doivent cesser de franchir ou de piétiner la ligne rouge de la question de Taïwan.

Les guerres commerciales et tarifaires n’ont pas de vainqueur. Les tentatives des États-Unis de politiser et de militariser les questions commerciales et économiques, d’imposer des hausses tarifaires sur les importations chinoises sous le prétexte du fentanyl et de créer des obstacles au commerce normal, à l’investissement et à la coopération économique avec la Chine ne feront que nuire à leurs propres intérêts économiques et à leur crédibilité internationale. La Chine est prête à travailler avec les États-Unis pour répondre aux préoccupations de chacun par le dialogue et la consultation sur la base de l’égalité et du respect mutuel. Dans l’intervalle, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder nos droits et intérêts légitimes.

La recherche des origines de la COVID-19 est une question scientifique sérieuse. Il est « extrêmement improbable » que la pandémie ait été causée par une fuite de laboratoire. Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus les experts de la mission conjointe OMS-Chine à la suite de leurs visites sur le terrain au laboratoire de Wuhan et de leurs échanges approfondis avec les chercheurs. Il s’agit d’une conclusion fondée sur la science, largement reconnue par la communauté internationale et la communauté scientifique. De plus en plus d’indices dans la communauté scientifique internationale indiquent que l’origine du virus pourrait provenir de diverses parties du monde, et une perspective globale est nécessaire pour mener à bien les travaux de recherche des origines dans de nombreux pays et régions, en particulier aux États-Unis. Les États-Unis doivent immédiatement cesser leurs accusations et ne plus faire de la Chine un bouc émissaire.

L’Asie-Pacifique est un lieu de coopération et de développement, et non un échiquier de rivalités géopolitiques. L’histoire et les faits montrent à l’envi que traiter les autres pays comme des pièces d’échecs, des pions ou même de la chair à canon est la tactique préférée des États-Unis. Les États-Unis ne devraient pas projeter leur propre mentalité hégémonique sur la Chine. Les tentatives d’alimenter une confrontation en bloc dans la région Asie-Pacifique vont à l’encontre de la tendance actuelle et de l’aspiration commune des pays de la région. Ces initiatives n’obtiendront aucun soutien et seront vouées à l’échec.

Notre message aux États-Unis : un mensonge répété mille fois ne peut être un fait, le monde ne sera pas dupe d’une telle diffamation sans fondement à l’encontre de la Chine, et la diplomatie du mégaphone n’apporte rien de bon aux relations entre la Chine et les États-Unis. Nous nous engageons à considérer et à développer nos relations avec les États-Unis sur la base des principes de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant mis en avant par le président Xi Jinping. Parallèlement, nous défendrons fermement la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts du développement du pays.

Reuters : Les États-Unis incitent le Mexique et le Canada à s’aligner sur les droits de douane imposés à la Chine. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire ?

Lin Jian : Comme nous l’avons dit plus d’une fois, les guerres commerciales et tarifaires ne font pas de gagnants. Éteindre les bougies des autres n’apporte pas de lumière à soi-même. Les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les principes de l’économie de marché doivent être respectés par tous. S’il y a des problèmes, ils doivent être résolus par le dialogue et la consultation, dans l’égalité et le respect mutuel. Les pays doivent s’unir pour lutter contre l’unilatéralisme et le protectionnisme commercial. 

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