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Remarques du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian le 14 août 2024
2024-08-14 19:45

Agence de presse Xinhua : Le ministère chinois des Affaires étrangères a publié sur son site Internet un rapport intitulé « la Fondation nationale pour la démocratie : Ce qu’elle est et ce qu’elle fait ». Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Lin Jian : Avec des faits détaillés, le rapport révèle la vérité sur la Fondation nationale pour la démocratie (NED) sous sa prétendue bannière de la démocratie et des droits de l’homme.

La NED est engagée dans l’instigation de révolutions de couleur pour renverser le pouvoir de l’État dans d’autres pays, dans la collusion avec toutes sortes d’éléments pour s’immiscer dans les affaires intérieures d’autres pays, dans l’incitation à la division et à la confrontation pour saper la stabilité d’autres pays, dans la fabrication de fausses informations pour tromper l’opinion publique et dans l’utilisation d’« activités académiques » comme couverture pour l’ingérence et l’infiltration. Il s’agit notamment de s’en prendre à la Chine en soutenant les forces sécessionnistes visant à « l’indépendance de Taiwan », en incitant à des activités pour « l’indépendance du Xinjiang », « l’indépendance de Hong Kong » et « l’indépendance du Tibet », et en orchestrant des activités subversives et d’infiltration contre la sécurité politique et la stabilité sociale de la Chine.

Les actions de la NED ont grossièrement violé la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement d’autres pays, enfreint le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales, et mis en péril la paix et la stabilité mondiales, ce qui est méprisé par les personnes qui défendent l’équité et la justice dans le monde.

La paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté sont les valeurs communes de l’humanité. Chaque pays a le droit de suivre une voie de développement adaptée à ses réalités nationales et aux besoins de sa population. Aucun pays n’est en mesure de faire la leçon aux autres en matière de démocratie et de droits de l’homme, et encore moins d’utiliser la démocratie et les droits de l’homme comme excuse pour nuire aux intérêts d’autres pays. Les membres de la communauté internationale doivent échanger et dialoguer sur la base du respect mutuel et de l’égalité, et travailler ensemble pour contribuer au progrès de l’humanité. 

China News Service : Selon les rapports, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense australien Richard Marles a déclaré le 12 août que l’Australie avait signé un accord de coopération avec les États-Unis et le Royaume-Uni sur les sous-marins à propulsion nucléaire, qui permettra aux trois pays d’échanger du matériel et des informations dans le domaine nucléaire. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : La Chine a pris note des rapports concernés. La coopération AUKUS sur les sous-marins à propulsion nucléaire nuit aux efforts visant à maintenir la paix et la sécurité dans la région. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ont formé AUKUS pour faire progresser la coopération sur les sous-marins à propulsion nucléaire et d’autres technologies militaires de pointe. Ces actions exacerbent la course aux armements, sapent le régime international de non-prolifération nucléaire, incitent à la politique des blocs et à la confrontation militaire, et nuisent à la paix et à la stabilité régionales. La Chine et les pays concernés de la région ont exprimé à plusieurs reprises leurs vives inquiétudes et leur ferme opposition.

La coopération AUKUS sur les sous-marins à propulsion nucléaire est contraire à l’objet et au but du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Cette coopération implique le transfert de réacteurs de sous-marins à propulsion nucléaire et d’une grande quantité d’uranium hautement enrichi de qualité militaire d’États dotés d’armes nucléaires vers un État non doté d’armes nucléaires, ce qui constitue un risque grave de prolifération nucléaire. Le système actuel de garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’est pas en mesure de mettre en place des garanties efficaces à cet égard, et il existe une controverse majeure sur l’interprétation et l’application des dispositions pertinentes en matière de garanties. De nombreux pays ont déjà exprimé leurs préoccupations lors de la récente deuxième session du Comité préparatoire de la 11e Conférence d’examen des parties au TNP.

La Chine appelle la communauté internationale à prendre au sérieux l’impact de la coopération des sous-marins à propulsion nucléaire AUKUS sur l’autorité et l’efficacité du TNP, ainsi que son effet négatif sur le régime de garanties de l’AIEA, l’invite à poursuivre les discussions intergouvernementales à travers des plateformes telles que l’AIEA et le processus d’examen du TNP, afin de répondre concrètement aux préoccupations juridiques et techniques soulevées par cette coopération tripartite. Tant que la communauté internationale ne sera pas parvenue à un consensus sur les garanties et d’autres questions, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ne devraient pas poursuivre leur coopération en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.

The Paper : Selon les rapports, Shigeru Ishiba, ancien secrétaire général du Parti libéral démocrate (PLD) et membre de la Chambre des représentants du Japon, ainsi que d’autres parlementaires japonais se sont récemment rendus dans la région de Taiwan et ont rencontré le dirigeant Lai Ching-te et d’autres personnes. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : J’ai pris note du rapport concerné. Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde. Taiwan est une partie inaliénable du territoire chinois. Nous nous opposons fermement à toute forme d’interaction officielle entre la région de Taiwan et les pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine et nous avons formulé des représentations solennelles auprès de la partie japonaise.

La question de Taiwan est au cœur même des intérêts fondamentaux de la Chine. Elle touche au fondement politique des relations entre la Chine et le Japon et constitue une ligne rouge à ne pas franchir. Le Japon a commis d’innombrables crimes au cours de ses 50 années de domination coloniale sur Taiwan et est responsable des énormes péchés commis dans l’histoire à l’encontre du peuple chinois. Nous exhortons certains hommes politiques japonais à ne pas oublier les leçons de l’histoire et à reconnaître le fait qu’il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et que Taiwan est une partie inaliénable du territoire chinois. Ils devraient adhérer au principe d’une seule Chine et à l’esprit des quatre documents politiques entre la Chine et le Japon, et cesser d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes visant à « l’indépendance de Taiwan ». La position séparatiste des autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) en faveur de l’« indépendance de Taïwan » et leur tentative d’y parvenir en collaborant avec des forces extérieures ne les mèneront nulle part.

RIA Novosti : Selon les rapports, l’ancien président des États-Unis et candidat républicain à l’élection présidentielle, Donald Trump, aurait déclaré qu’il n’excluait pas la possibilité que la Chine « rattrape, voire dépasse » les États-Unis en termes d’arsenal nucléaire. Dans un entretien avec Elon Musk sur la plateforme de médias sociaux X, il a déclaré : « La Russie et les États-Unis occupent la première place, tandis que la Chine est loin derrière, mais sans surprise, La Chine avance si vite qu’elle finira par nous rattraper et peut-être même par nous dépasser ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Lin Jian : Nous n’avons aucun commentaire à faire sur la rhétorique de la campagne électorale lors des élections présidentielles américaines. L’arsenal nucléaire des États-Unis est bien plus important que celui de la Chine. Je tiens à souligner que la Chine applique une politique de « non-recours en premier » aux armes nucléaires et une stratégie nucléaire d’autodéfense. La Chine maintient toujours sa puissance nucléaire au niveau minimum requis par la sécurité nationale et ne s’engage jamais dans une course aux armements avec qui que ce soit.

CNN : Selon les agences de surveillance de l’espace et le commandement spatial américain, une fusée chinoise Longue Marche 6A, lancée le 6 août depuis le Centre de lancement de satellites de Taiyuan, s’est brisée en orbite terrestre basse la semaine dernière. Selon plusieurs agences de suivi des débris spatiaux, cela a conduit à la formation d’un nuage de débris composé de centaines de morceaux. Pourriez-vous confirmer cette information et fournir les dernières données de suivi ? Quelles mesures la Chine prend-elle pour surveiller et traiter les débris ? Qu’a fait la Chine pour éviter que des incidents similaires ne se reproduisent à l’avenir ? (Questions similaires posées par Bloomberg, DPA et RIA Novosti) 

Lin Jian : La mission de la fusée était une utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique conforme au droit international et à la pratique universelle. La Chine a pris les mesures nécessaires, surveille de près la zone orbitale concernée et effectue des analyses de données. En tant que grand pays responsable, la Chine attache une grande importance à la réduction des débris spatiaux. Dans le cadre de ses activités spatiales, la Chine a déployé des efforts actifs pour remplir ses obligations internationales pertinentes et réglementer ses activités aérospatiales dans la conduite d’activités spatiales. Nous avons établi comme règle de toujours prendre des mesures de réduction des débris spatiaux après que les satellites et les fusées porteuses ont terminé leurs missions, afin de contribuer à protéger l’environnement de l’espace extra-atmosphérique et d’assurer la durabilité à long terme des activités spatiales.

AP : La Chine a-t-elle eu des contacts directs ou indirects avec l’Iran au sujet de sa menace de riposter à l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran ? La Chine exhorte-t-elle l’Iran à ne pas lancer de frappes ? Dans l’affirmative, pourquoi ? La Chine a-t-elle pris contact avec le Hamas ou d’autres parties concernées suite à leur décision de ne pas prendre part aux nouveaux pourparlers sur le cessez-le-feu ?

Lin Jian : La Chine a appelé à plusieurs reprises à des efforts internationaux pour mettre fin au conflit dans la bande de Gaza le plus rapidement possible et prévenir tout autre débordement. La Chine joue un rôle actif dans l’apaisement des tensions régionales. Nous soutenons tous les efforts qui contribuent à un cessez-le-feu permanent et global dans la bande de Gaza, et nous travaillerons avec la communauté internationale pour désamorcer la situation et éviter une nouvelle escalade du conflit et de la confrontation.

TV Asahi : Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a annoncé qu’il ne se présentera pas au vote pour la direction du Parti libéral démocrate (PLD). Quel est votre commentaire à ce sujet ? Comment la partie chinoise évalue-t-elle sa performance en tant que Premier ministre au cours des trois dernières années ? Quel sera l’impact de sa démission sur les relations entre la Chine et le Japon ? (Questions similaires posées par Kyodo News, Asahi Shimbun et Yomiuri)

Lin Jian : Nous avons pris note de l’annonce concernée. Il s’agit d’une affaire intérieure japonaise. Nous n’avons aucun commentaire à faire à ce sujet. La Chine et le Japon sont des voisins importants. La Chine espère travailler avec le Japon dans l’esprit des quatre documents politiques entre la Chine et le Japon afin de faire progresser de manière globale les relations stratégiques de bénéfice mutuel et d’œuvrer à l’établissement des relations constructives et stables entre la Chine et le Japon répondant aux exigences de la nouvelle ère.

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