Conférence de presse du 12 juin 2024 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lin Jian |
2024-06-12 23:50 |
CCTV : Hier, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a participé au Dialogue des ministres des Affaires étrangères des BRICS avec les pays en développement. Pourriez-vous nous donner plus de détails ? Lin Jian : Le 11 juin 2024, heure locale, Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et ministre chinois des Affaires étrangères, a participé au Dialogue des ministres des Affaires étrangères des BRICS avec les pays en développement (BRICS+) en Russie. Ce dialogue a réuni les représentants de dix pays du groupe BRICS et de douze importants pays en développement représentatifs de la région : la Thaïlande, le Laos, le Vietnam, le Bangladesh, le Sri Lanka, le Kazakhstan, la Biélorussie, la Turquie, la Mauritanie, Cuba, le Venezuela et le Bahreïn. Lors du Dialogue, Wang Yi a déclaré que le mécanisme BRICS+ était une plateforme vitale pour permettre aux pays BRICS de dialoguer avec les marchés émergents et les pays en développement en général. Il a toujours été une force dynamique pour le développement des BRICS, et est devenu un mécanisme phare de la coopération Sud-Sud. Le ministre chinois des Affaires étrangères a noté que le monde traversait une ère de troubles et de chaos. Un certain pays rassemble des alliés pour mettre en place des sanctions unilatérales, ériger des barrières protectionnistes et utiliser des mesures économiques et financières comme armes pour maintenir son hégémonie unipolaire. Le fossé Nord-Sud ne cesse de s’élargir, et la reprise économique mondiale est confrontée à des revers. Dans le même temps, c’est aussi une époque de marée montante et de renouveau dans le Sud. Le Sud global n’est plus une majorité silencieuse, mais une nouvelle force éveillée. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a proposé trois manières pour les pays en développement de créer de nouvelles opportunités face à ces changements. Premièrement, il faut maintenir une sécurité universelle et relever ensemble les défis. Les défis mondiaux exigent une réponse commune de la part de la communauté internationale. La solidarité est la voie à suivre et la division ne mènera nulle part. Le président Xi Jinping a mis en avant l’Initiative pour la sécurité mondiale et appelle à mettre en œuvre la vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable, ce qui fournit des orientations importantes pour résoudre le dilemme de la sécurité et créer une synergie en faveur de la paix. Deuxièmement, il faut donner la priorité au développement et unir nos efforts pour progresser. La Chine n’a jamais oublié son aspiration initiale à avancer main dans la main avec les nombreux pays en développement. L’Initiative pour le développement mondial proposée par le président Xi Jinping a reçu une réponse positive de la part de plus de 100 pays et organisations internationales. Il est nécessaire de s’opposer ensemble à la politisation des questions économiques, de renforcer la synergie des stratégies de développement et la coordination des politiques macroéconomiques, de maintenir la stabilité et la fluidité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et d’orienter la mondialisation dans une direction plus ouverte, plus inclusive, plus équilibrée et plus bénéfique pour tous. Troisièmement, il faut maintenir l’équité et la justice et améliorer la gouvernance mondiale. Il y a 70 ans, les cinq principes de la coexistence pacifique ont vu le jour, en suivant le courant historique du développement et de la montée des forces émergentes. Ils sont devenus des normes régissant les relations internationales respectées conjointement par la communauté internationale, en particulier par les pays en développement. Nous devons tirer la leçon de l’histoire, être fidèle à la vision de la gouvernance mondiale dite « concertation, synergie et partage », défendre un véritable multilatéralisme, et promouvoir une multipolarisation égale et ordonnée. La Chine soutient les BRICS dans la poursuite du développement marqué par l’ouverture et la promotion de la coopération élargie, et invite d’autres partenaires partageant les mêmes idéaux à rejoindre la grande famille des BRICS. Au cours de la réunion, les participants ont salué l’importance stratégique du Dialogue des ministres des Affaires étrangères des BRICS avec les pays en développement, notant que le modèle BRICS+ facilitait la solidarité et la coopération entre les pays en développement, renforçait l’influence du Sud global et aidait à construire un ordre international plus juste et plus raisonnable. Ils ont convenu de défendre les objectifs et principes de la Charte des Nations Unies, de s’opposer à l’unilatéralisme et à l’hégémonisme, d’insister sur la résolution des conflits et des différends par le dialogue et la consultation, et de promouvoir des règlements politiques des points chauds internationaux. Les participants appellent à la réforme du système financier international, au renforcement de la coopération dans des domaines tels que l’économie numérique et les infrastructures, au maintien de la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et à la réduction du fossé en matière de développement, afin de réaliser un développement commun. AFP : Le Financial Times, basé au Royaume-Uni, rapporte aujourd’hui qu’à partir du mois prochain, l’Union européenne (UE) imposera des droits de douane de 25 % sur les véhicules électriques importés de Chine. La Chine a-t-elle été informée de cette décision ? Quel est votre commentaire à ce sujet ? Lin Jian : Nous avons exprimé à plusieurs reprises notre position sur l’enquête antisubventions de l’UE concernant les véhicules électriques chinois. J’ai déjà répondu à une question concernée hier. Je tiens à souligner que l’enquête antisubventions est un acte de protectionnisme typique. L’imposition de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques importés de Chine viole les principes de l’économie de marché et les règles du commerce international, perturbe la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’UE, ainsi que les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales du secteur automobile, et finira par nuire aux propres intérêts de l’Europe. Nous avons noté que des hauts fonctionnaires et des chefs d’entreprise de plusieurs pays européens s’étaient récemment opposés à l’enquête de la Commission européenne et avaient déclaré que l’imposition de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques chinois pour protéger l’industrie européenne serait une mauvaise approche. Le protectionnisme n’a pas d’avenir et la coopération ouverte est la bonne voie à suivre. Nous demandons instamment à l’UE de respecter son engagement à soutenir le libre-échange et à s’opposer au protectionnisme, et de travailler avec nous pour maintenir la situation générale de la coopération économique et commerciale entre les deux parties. La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour préserver fermement ses droits et intérêts légitimes. Dragon TV : Récemment, les savants japonais Seiya Matsuno et Shigeo Nasu ont fait don d’une grande quantité de dossiers historiques sur la guerre bactériologique du Japon à la salle des archives de Yiwu et à la salle d’exposition des faits historiques de la guerre bactériologique des envahisseurs japonais à Yiwu, avec un message écrit qui dit « Amitié entre le Japon et la Chine, et plus jamais de guerre entre le Japon et la Chine ». Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Lin Jian : Pendant la Seconde Guerre mondiale, en violation flagrante du droit international, l’armée japonaise a lancé une effroyable guerre bactériologique contre le peuple chinois et a procédé à d’horribles expériences sur des êtres humains vivants, ce qui constitue les crimes odieux contre l’humanité. Les dossiers historiques que vous avez mentionnés montrent une fois de plus qu’il existe des preuves irréfutables de la guerre bactériologique lancée par les militaristes japonais et que ces faits ne peuvent être niés ou réfutés. Nous apprécions le courage de ceux qui, au Japon, révèlent la vérité historique et l’affrontent sans détour. Le Japon devrait faire face et réfléchir profondément à son histoire d’agression militariste, en tirer les leçons, se débarrasser du spectre du militarisme qui le hante encore et ne pas répéter les mêmes erreurs. China News Service : Selon les rapports, dans un discours national prononcé le 11 juin, le président du Malawi, Lazarus Chakwera, a déclaré que l’avion des forces de défense du Malawi qui transportait le vice-président Saulos Chilima et neuf autres personnes s’était écrasé le 10 juin, et que l’épave de l’avion avait été retrouvée, sans aucun survivant. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? Lin Jian : La Chine présente ses profondes condoléances à la suite du décès du vice-président du Malawi, Saulos Chilima, et des autres victimes de l’accident d’avion, et exprime sa sincère sympathie à leurs familles. La Chine et le Malawi sont des partenaires de développement sincères et amicaux. En ces temps difficiles, le gouvernement et le peuple chinois soutiennent fermement le gouvernement et le peuple malawites. Nous sommes convaincus que, sous la direction du président Lazarus Chakwera, le Malawi surmontera ses difficultés et sortira de ce tragique incident. Reuters : Reuters apprend que la junte militaire du Myanmar a acheté à la Chine, ces derniers mois, un grand nombre de drones qu’elle utilise en première ligne contre la résistance antijunte croissante. Le ministère chinois des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ? Quelle est la politique générale de la Chine à l’égard de l’exportation de ces produits chinois vers le Myanmar ? Lin Jian : La Chine gère toujours les exportations de produits militaires et d’articles à double usage de manière prudente et responsable. AFP : Le gouvernement de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong ont déclaré aujourd’hui qu’il avait annulé les passeports de six fugitifs qui s’étaient réfugiés au Royaume-Uni. Ils étaient accusés d’incitation à la sécession et de collusion avec des pays étrangers. Quel est le commentaire du ministère chinois des Affaires étrangères sur cette décision du gouvernement de la RAS de Hong Kong ? Lin Jian : Nathan Law et les autres se livrent depuis longtemps à des activités anti-chinoises et cherchent à déstabiliser Hong Kong. Leur comportement néfaste porte gravement atteinte à la sécurité nationale et aux intérêts fondamentaux de Hong Kong et a un impact grave sur le principe « un pays, deux systèmes », qui est une ligne rouge à ne pas franchir. La police de Hong Kong a pris des mesures conformément à l’ordonnance sur la sauvegarde de la sécurité nationale, ce qui est une approche juste et nécessaire pour défendre l’État de droit à Hong Kong et la sécurité nationale. Ces mesures sont pleinement justifiées, légitimes et légales. Je tiens à réaffirmer que les affaires de Hong Kong relèvent purement des affaires intérieures de la Chine qui ne permettent aucune ingérence extérieure. The Paper : Le département américain de la Sécurité intérieure a publié un avis le 11 juin, dans lequel Washington a ajouté trois entreprises chinoises à une liste des entités de la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours (UFLPA), interdisant les importations en provenance de ces entreprises en raison d’allégations de « travail forcé ». Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ? Lin Jian : Les États-Unis ont de nouveau diffusé de fausses informations sur le Xinjiang et sanctionné illégalement des entreprises chinoises au nom des droits de l’homme. Nous nous opposons fermement à cette démarche et la condamnons fermement. Les réalisations remarquables du Xinjiang en matière de développement sont évidentes et les politiques du gouvernement central chinois dans la gestion du Xinjiang ont été profondément ancrées dans le cœur du peuple. Nous avons cité à maintes reprises une multitude de chiffres et de faits pour réfuter les récits sans fondement de « travail forcé » et de « génocide ». Ces récits étaient des mensonges concoctés par un petit nombre d’individus hostiles à la Chine pour perturber le Xinjiang, salir la Chine et entraver le développement chinois. Les États-Unis persistent à mettre en œuvre des lois injustes relatives au Xinjiang et à ajouter des entreprises chinoises aux listes de sanctions fondées sur des mensonges, constituant une ingérence grave dans les affaires intérieures de la Chine, perturbant l’ordre normal du marché, et violant grossièrement les règles du commerce international et les normes fondamentales régissant les relations internationales. Il s’agit en fait d’une tentative de créer un « chômage forcé » au Xinjiang, en utilisant les droits de l’homme comme prétexte pour porter atteinte aux droits à la survie, à l’emploi et au développement des habitants du Xinjiang, et leurs arrière-pensées de contenir la Chine par le Xinjiang sont manifestement évidentes. Les États-Unis sont confrontés à une multitude de problèmes internes, tels que la discrimination raciale, la violence armée et la toxicomanie. S’ils se soucient réellement des droits de l’homme, ils devraient prendre des mesures pour résoudre ces problèmes chroniques, plutôt que de s’ingérer dans les affaires d’autres pays et d’abuser des sanctions. Nous exhortons les États-Unis à cesser immédiatement de dénigrer la Chine, à lever les sanctions unilatérales illégales à l’encontre des entreprises chinoises, et à cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine et de saper les intérêts de la Chine sous le couvert des droits de l’homme. Nous continuerons à prendre des mesures résolues pour sauvegarder fermement les droits et les intérêts légitimes et légaux des entreprises chinoises. Bloomberg : J’ai deux questions. La première est que l’administration Biden envisage de restreindre davantage l’accès de la Chine à la technologie des puces utilisées pour l’intelligence artificielle. Les mesures envisagées limiteraient la capacité de la Chine à utiliser une architecture de puce de pointe connue sous le nom de gate all-around ou GAA. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il des commentaires à faire à ce sujet ? La deuxième question concerne l’Argentine. Le Fonds monétaire international s’attend à ce que la Chine rééchelonne les paiements d’une partie de la ligne de swap de 18 milliards de dollars qu’elle a accordée à l’Argentine. Nous apprenons que l’Argentine doit à la Banque populaire de Chine environ 2,9 milliards de dollars ce mois-ci et 1,9 milliard de dollars en juillet. Le ministère des Affaires étrangères peut-t-il le confirmer ? Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ? Lin Jian : En ce qui concerne votre première question, nous avons précisé à plusieurs reprises notre position sur les tentatives malveillantes des États-Unis de bloquer et de réprimer l’industrie chinoise des semi-conducteurs. Le comportement des États-Unis porte gravement atteinte aux règles du commerce international et déstabilise les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales. La Chine s’oppose fermement aux actes des États-Unis. Dans le domaine de l’Intelligence artificielle (IA), les États-Unis affirment vouloir dialoguer avec la Chine, tout en envisageant de prendre des mesures pour réprimer le développement technologique de la Chine en matière d’IA. Cela en dit long sur l’hypocrisie des États-Unis. L’action des États-Unis ne freinera pas les progrès technologiques de la Chine et ne fera que motiver les entreprises chinoises à rechercher l’excellence en s’appuyant sur eux-mêmes. Nous suivrons de près l’évolution de la situation et défendrons fermement nos droits et intérêts légitimes. En ce qui concerne votre deuxième question, la Chine soutient les efforts de l’Argentine en faveur de la stabilité et du développement national et apprécie la coopération monétaire et financière avec l’Argentine. Pour toute précision sur l’accord bilatéral de swap de devises, je vous recommande de consulter les services compétents chinois. |