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Conférence de presse du 22 mars 2023 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2023-03-22 20:22

Reuters : Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a déclaré aujourd’hui que quatre nouvelles bases militaires relevant de l’accord de coopération renforcée en matière de défense (EDCA) conclu avec les États-Unis seraient implantées dans différentes régions des Philippines, notamment dans une province située face à la mer de Chine méridionale. Il a également déclaré aujourd’hui que l’environnement sécuritaire extérieur devient plus complexe et plus imprévisible. J’ai donc deux questions à poser. Premièrement, pouvons-nous s’attendre à ce que le vice-ministre des Affaires étrangères Sun Weidong apaisera les inquiétudes des Philippines concernant leur sécurité territoriale lors de sa visite dans le pays ? Deuxièmement, la Chine estime-t-elle que les actions des Philippines visant à apaiser ses inquiétudes en matière de sécurité constituent une menace pour la sécurité de la Chine ?

Wang Wenbin : Nous avons communiqué des informations sur la consultation bilatérale du vice-ministre des Affaires étrangères Sun Weidong avec les Philippines. Je tiens à répéter qu’il s’agira de la première consultation bilatérale en face à face entre les ministères des Affaires étrangères chinois et philippin depuis le début de l’apparition de l’épidémie de COVID-19. Les deux parties compareront leurs notes sur la mise en œuvre de l’important consensus atteint par les deux chefs d’État lors de la visite du président Ferdinand Marcos Jr. en Chine en janvier et sur l’avancement de la coopération dans les domaines prioritaires. Les deux parties auront également une communication approfondie sur le traitement adéquat des différends maritimes et l’avancement de la coopération maritime pratique, et échangeront leurs points de vue sur des questions internationales et régionales d’intérêt commun. La Chine et les Philippines sont des voisins indéfectibles. Nous espérons et sommes convaincus que ce cycle de consultations contribuera à renforcer la compréhension et la confiance mutuelles, à resserrer la communication et la coordination entre les deux parties et à galvaniser les efforts conjoints en vue d’une croissance saine et régulière des liens bilatéraux.

En ce qui concerne votre deuxième question, nous avons toujours maintenu que la coopération en matière de défense et de sécurité entre les pays doit être propice à la paix et à la stabilité régionales et ne doit pas viser ou nuire aux intérêts d’une tierce partie. Les États-Unis, par intérêt égoïste, restent prisonniers d’une mentalité à somme nulle et continuent d’accroître leur déploiement militaire dans la région Asie-Pacifique. Cela risque d’aggraver les tensions et de mettre en péril la paix et la stabilité dans la région. Les pays de la région doivent rester vigilants et éviter d’être contraints ou utilisés par les États-Unis.

Agence de Presse Xinhua : La visite d’État du président Xi Jinping en Russie a attiré l’attention du monde entier. Pouvez-vous nous donner des informations récentes ?

Wang Wenbin : Le 21 mars, le président Xi Jinping a eu des entretiens en petit groupe et en grand groupe et a rencontré conjointement la presse avec le président russe Vladimir Poutine et a rencontré le premier ministre russe Mikhaïl Michoustine à Moscou. Les deux chefs d’État sont parvenus à de nouveaux accords importants dans de nombreux domaines. Les deux parties ont convenu d’adhérer aux principes de bon voisinage, d’amitié et de coopération gagnant-gagnant pour faire progresser les échanges et la coopération dans divers domaines et approfondir le partenariat stratégique global de coordination pour la nouvelle ère.

Le président Xi Jinping a souligné que la Chine et la Russie sont les plus grands voisins l’un pour l’autre et que la consolidation et le développement de relations de bon voisinage à long terme avec la Russie s’inscrivent dans une logique historique et constituent un choix stratégique de la Chine. Ce choix ne sera pas modifié par la tournure des événements. La coopération Chine-Russie bénéficie d’un potentiel et d’un espace considérables et est stratégique, fiable et stable. Quelle que soit l’évolution de la situation internationale, la Chine restera déterminée à faire progresser le partenariat stratégique global de coordination Chine-Russie pour la nouvelle ère. Cette visite d’État en Russie est un voyage d’amitié, de coopération et de paix. La Chine est prête à travailler avec la Russie pour tirer parti des réalisations passées, enrichir le partenariat stratégique global de coordination pour la nouvelle ère, apporter plus d’avantages aux deux peuples et contribuer davantage au progrès de l’humanité.

Le président Vladimir Poutine a déclaré que les relations entre la Russie et la Chine se développent très bien. Des progrès notables ont été réalisés dans tous les domaines de la coopération bilatérale. La Russie soutient fermement la Chine dans la défense de ses intérêts légitimes sur les questions liées à Taïwan, à Hong Kong et au Xinjiang. La Russie félicite la Chine d’avoir contribué à l’obtention de résultats historiques lors des pourparlers entre l’Arabie saoudite et l’Iran à Beijing. La Russie apprécie que la Chine défende constamment une position objective et impartiale sur les affaires internationales, soutient l’Initiative pour la Sécurité mondiale, l’Initiative pour le Développement mondial et l’Initiative pour la Civilisation mondiale proposées par la Chine et se tient prête à renforcer encore la coordination internationale avec la Chine.

Les présidents Xi Jinping et Vladimir Poutine estiment que les échanges entre les deux parties au cours de la visite sont approfondis, riches et complets et qu’ils ont donné un nouvel élan au développement du partenariat stratégique global de coordination entre la Chine et la Russie pour la nouvelle ère. Les relations Chine-Russie ont largement dépassé le cadre bilatéral et ont acquis une importance cruciale pour la situation mondiale et l’avenir de l’humanité. Dans les nouvelles circonstances historiques, les deux parties envisageront et traiteront les relations Chine-Russie avec une vision large et une perspective à long terme, dans le but de contribuer davantage au progrès de l’humanité.

Les deux chefs d’État ont convenu que les deux parties devaient renforcer la conception globale et la planification au plus haut niveau, stimuler le commerce de l’énergie, des ressources et des produits électromécaniques, améliorer la résilience de leurs chaînes industrielles et d’approvisionnement, étendre la coopération dans des domaines tels que les technologies de l’information, l’économie numérique, l’agriculture et le commerce des services, promouvoir une plus grande complémentarité et un développement conjoint du commerce traditionnel et des domaines de coopération émergents, et faciliter davantage la logistique et le transport transfrontaliers. Les deux parties devraient continuer à consolider la pierre angulaire des échanges entre les peuples. Plus précisément, des efforts devraient être déployés pour encourager davantage d’interactions entre provinces/États et villes jumelées, assurer le succès des années d’échanges sportifs et faciliter la circulation du personnel entre les deux pays.

Les deux chefs d’État ont noté qu’en tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Chine et la Russie continueront à travailler avec la communauté internationale pour défendre fermement les normes fondamentales régissant les relations internationales sur la base des buts et des principes de la Charte des Nations Unies. La Chine et la Russie travailleront plus étroitement au sein des cadres multilatéraux tels que l’Organisation de coopération de Shanghai, les BRICS et le G20, pratiqueront un véritable multilatéralisme et favoriseront la reprise économique après la crise du Kosovo. Les deux parties renforceront la force constructive pour construire un monde multipolaire et améliorer le système de gouvernance mondiale, contribueront davantage au maintien de la sécurité alimentaire et énergétique mondiale et à la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement, et travailleront ensemble à la création d’une communauté de destin pour l’humanité.

Ils sont convenus de rester en contact étroit par divers moyens afin de guider conjointement la croissance saine et régulière des relations Chine-Russie.

À l’issue des entretiens, les présidents Xi Jinping et Vladimir Poutine ont signé conjointement une déclaration commune de la République populaire de Chine et de la Fédération de Russie sur l’approfondissement du partenariat stratégique global de coordination pour la nouvelle ère et une déclaration commune du président de la République populaire de Chine et du président de la Fédération de Russie sur le plan de développement à l’horizon de 2030 concernant les priorités de la coopération économique entre la Chine et la Russie, traçant ainsi la voie du développement futur des relations bilatérales et de la coopération dans tous les domaines. Au cours de cette visite, les deux parties ont également signé des documents de coopération bilatérale dans des domaines tels que l’agriculture, la sylviculture, la recherche scientifique et technologique de base, la régulation du marché et les médias.

Agence de Presse Yonhap : Selon les « garde-fous » proposés pour la loi CHIPS et publiés par le ministère américain du Commerce le 21 mars, les entreprises bénéficiaires devront restituer l’intégralité de la récompense financière si elles s’engagent dans des transactions importantes impliquant l’expansion matérielle de la capacité de fabrication de semi-conducteurs dans certains pays étrangers, y compris la Chine, d’ici 10 ans. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Je vous recommande de consulter les départements compétents pour les questions spécifiques. Je tiens à réitérer la position de principe de la Chine sur cette question. Les « garde-fous » proposés par les États-Unis sont des mesures de blocus scientifique et technique et sont de nature protectionniste. Dans leur quête de primauté, les États-Unis ont étendu le concept de sécurité nationale sans cesse, abusé des mesures de contrôle des exportations et même contraint certains de leurs alliés à bloquer et à contenir la Chine et à tenter de fragmenter les chaînes industrielles aux dépens de leurs alliés. Cette attitude viole gravement la loi de l’économie de marché et le principe de la concurrence loyale et entrave la reprise et le développement de l’économie mondiale. Nous nous opposons fermement à ces pratiques et avons fait de sérieuses démarches auprès de la partie américaine à plusieurs reprises. La Chine continuera à défendre fermement les droits et les intérêts légitimes et légaux des entreprises chinoises.

L’endiguement et la répression ne peuvent pas freiner le développement de la Chine. Au contraire, cela ne fera que renforcer la détermination et la capacité de la Chine à rechercher l’autosuffisance et l’innovation technologique. Préserver sa propre hégémonie aux dépens d’une coopération internationale normale en matière d’économie et de science et technologie ne peut que se retourner contre soi-même.

Nous espérons que toutes les parties agiront en fonction de leurs propres intérêts à long terme et dans l’intérêt d’un marché juste et équitable, qu’elles respecteront les règles économiques et commerciales internationales, qu’elles travailleront avec la Chine pour préserver conjointement la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et qu’elles préserveront les intérêts communs de toutes les parties.

Shenzhen TV : Vous venez de partager des informations sur la visite du président Xi Jinping en Russie. Pouvez-vous nous en dire plus sur les discussions entre les deux chefs d’État sur la question ukrainienne ?

Wang Wenbin : Lors de la visite du président Xi Jinping en Russie, les deux chefs d’État ont échangé leurs points de vue sur la question ukrainienne. Le président Xi Jinping a souligné que, le mois dernier, la Chine a publié le document « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne ». En ce qui concerne la crise ukrainienne, la Chine a toujours respecté les buts et les principes de la Charte des Nations Unies, adopté une position objective et impartiale et encouragé activement les pourparlers de paix. La Chine a fondé sa position sur les mérites de la question en soi, en se tenant fermement du bon côté de la paix, du dialogue et de l’histoire.

Les deux chefs d’État ont signé une déclaration commune soulignant l’importance de résoudre la crise ukrainienne par des pourparlers de paix. Les deux parties estiment que les buts et les principes de la Charte des Nations Unies doivent être observés et que le droit international doit être respecté. La partie russe salue la position objective et impartiale de la Chine sur la question ukrainienne. Les deux parties s’opposent à la pratique de tout pays ou groupe de pays visant à obtenir des avantages dans les domaines tels que le militaire et la politique au détriment des intérêts légitimes d’autres pays en matière de sécurité. La Russie réaffirme son engagement en faveur de la reprise des pourparlers de paix dès que possible, ce que la Chine apprécie. La partie russe se félicite de la volonté de la Chine de jouer un rôle positif dans le règlement politique et diplomatique de la crise ukrainienne et accueille favorablement les propositions constructives présentées dans le document « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne ». Les deux parties soulignent que pour régler la crise ukrainienne, les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité doivent être respectées, qu’il convient d’éviter de confronter les camps et d’ajouter de l’huile sur le feu. Les deux parties soulignent qu’un dialogue responsable est le meilleur moyen de trouver des solutions appropriées. À cette fin, la communauté internationale devrait soutenir les efforts constructifs déployés en la matière. Les deux parties appellent à l’arrêt de toutes les actions qui conduisent à des tensions et à la prolongation des combats, afin d’éviter que la crise ne s’aggrave ou ne devienne incontrôlable. Les deux parties s’opposent à toute sanction unilatérale non autorisée par le Conseil de sécurité des Nations Unies.

Kyodo News : La visite d’État du président Xi Jinping en Russie s’achève aujourd’hui. À l’avenir, le président Xi Jinping aura-t-il des entretiens directs avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky ? Le président ukrainien a exprimé à plusieurs reprises sa volonté d’avoir des entretiens directs avec le président Xi Jinping. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous avons déjà répondu à cette question. Vous pouvez vous référer à nos réponses précédentes.

TASS : Selon le département du Trésor américain, le candidat désigné par le président Joe Biden pour diriger la Banque mondiale Ajay Banga se rendra en Chine. Avez-vous des détails sur l’ordre du jour de sa visite ? La Chine soutient-elle Ajay Banga pour diriger la Banque mondiale ?

Wang Wenbin : La Banque mondiale est l’institution multilatérale de développement la plus influente au monde et revêt une importance systémique pour la réduction de la pauvreté et le développement à l’échelle mondiale. En tant qu’actionnaire principal de la Banque mondiale, la Chine est prête à travailler avec toutes les parties pour un processus de sélection du président ouvert, transparent et fondé sur le mérite. Nous avons pris note du candidat désigné par les États-Unis et sommes ouverts à d’autres candidats potentiels.

En ce qui concerne les questions spécifiques que vous avez soulevées, je vous recommande de consulter les départements compétents.

The Paper : Selon le rapport Global Happiness 2023 publié récemment par Ipsos, l’une des principales institutions mondiales de sondage, c’est en Chine que le niveau de bonheur est le plus élevé (91 %). Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Le sentiment de bonheur des gens est comme un miroir. Il nous renseigne sur les valeurs qui animent la nation et sur la compétence de son gouvernement. Depuis son entrée dans la nouvelle ère, la Chine met toujours en œuvre une philosophie de développement centrée sur le peuple. L’objectif immuable de notre travail est de répondre aux besoins progressivement croissants de la population pour une vie meilleure et de renforcer le sentiment d’accomplissement, de bonheur et de sécurité de notre peuple.

Au cours de la dernière décennie, le développement socio-économique de la Chine a beaucoup progressé. Le produit intérieur brut (PIB) a atteint 121 000 milliards de yuans. Nous avons atteint un taux de croissance économique moyennement élevé compte tenu de l’importance de nos agrégats économiques et nous avons opéré une transition vers un développement de haute qualité. Nous avons remporté la plus grande bataille contre la pauvreté de l’histoire de l’humanité et achevé la construction d’une société de moyenne aisance sur tous les plans comme prévu. Nous avons amélioré de manière générale la vie du peuple et fait en sorte qu’ils soient les véritables maîtres du pays. La Chine s’est embellie au cours de la dernière décennie. Nous adhérons au principe que les eaux propres et les montagnes vertes valent leur pesant d’or et nous avons redoublé d’efforts pour garder notre ciel bleu, nos eaux claires et nos terres propres, en améliorant notamment l’écologie et l’environnement. Face à la pandémie mondiale, la Chine a toujours placé le peuple et sa vie au-dessus de tout, adapté les mesures de l’épidémie de COVID-19 à l’évolution de la situation et coordonné efficacement la lutte contre l’épidémie et le développement socio-économique. Grâce à nos efforts, nous avons efficacement protégé la vie et la santé du peuple et remporté une victoire majeure et décisive dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19. Compte tenu de la taille de la population chinoise, réussir à sortir de la pandémie relève du miracle dans l’histoire de la civilisation humaine.

Comme l’a souligné le secrétaire général Xi Jinping, la vision d’une société de moyenne aisance sur tous les plans et d’un pays fort, ainsi que le rêve chinois d’un grand renouveau national, sont tous fondamentalement liés au rêve d’un plus grand bonheur pour le peuple. Nous sommes convaincus qu’à l’avenir, le peuple chinois aura un sentiment plus complet et plus durable d’accomplissement, de bonheur et de sécurité. Nous espérons également travailler avec les peuples du monde entier pour construire une communauté de destin pour l’humanité et inaugurer ensemble un avenir plus heureux.

Bloomberg : Le ministre ghanéen des Finances arrivera à Beijing aujourd’hui pour des discussions sur la restructuration de la dette. Le Ghana doit 1,9 milliard de dollars à la Chine. Le ministère des Affaires étrangères pourrait-il fournir plus d’informations sur cette visite ?

Wang Wenbin : À notre connaissance, le ministre des Finances du Ghana se rendra bientôt en Chine et rencontrera des fonctionnaires des services compétents de la Chine pour discuter de la coopération bilatérale dans les domaines concernés.

Le Ghana est un partenaire de coopération important de la Chine en Afrique. Ces dernières années, la coopération pratique entre les deux pays a donné des résultats fructueux et a apporté des avantages tangibles aux deux parties. La Chine attache une grande importance à la résolution du problème de la dette du Ghana et comprend les difficultés auxquelles ce pays est actuellement confronté. Nous espérons renforcer la communication avec le Ghana afin de parvenir à un règlement adéquat par le biais de consultations. Nous tenons à souligner que les prêts bilatéraux officiels liés à la Chine ne représentent que moins de cinq pour cent de la dette extérieure du Ghana. La résolution des problèmes liés à la dette ghanéenne exige des efforts conjoints de la part du Ghana et de tous les partenaires internationaux. La Chine a toujours été convaincue que les institutions financières multilatérales et les prêteurs commerciaux, qui sont les principaux créanciers des pays en développement, doivent participer aux efforts d’allégement de la dette des pays en développement.

Global Times : Selon les rapports, lors d’un événement public à Paris, un haut fonctionnaire israélien a présenté une soi-disant carte d’Israël qui inclut le territoire jordanien et les territoires palestiniens occupés en Cisjordanie. Il a également nié l’existence de la nation palestinienne dans l’histoire. Le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères a fermement condamné Israël pour ces remarques. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : La Chine a pris connaissance des rapports concernés. Les remarques erronées du fonctionnaire israélien sont irresponsables et aggraveront les tensions actuelles entre la Palestine et Israël. La Chine condamne ces remarques et exhorte toutes les parties à agir avec prudence, à faire davantage d’efforts pour calmer la situation, à éviter une nouvelle escalade et à empêcher que la situation ne devienne incontrôlable.

La position de la Chine sur la question palestinienne est cohérente et claire. La Chine soutient la mise en œuvre de la solution des deux États par le dialogue et les pourparlers de paix sur la base des résolutions concernées des Nations Unies et du principe de « l’échange de territoires contre la paix », et soutient la création d’un État palestinien indépendant bénéficiant d’une pleine souveraineté sur la base des frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est pour capitale. La Chine continuera à travailler d’arrache-pied avec la communauté internationale pour un règlement global, juste et durable de la question palestinienne.

Macau Monthly : L’ancien conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis Robert O’Brien a reçu la médaille remise par Tsai Ing-wen à Taïwan le 21 mars. Elle a déclaré qu’il avait contribué aux relations Taïwan-États-Unis. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Si je me souviens bien, cet ancien haut fonctionnaire de la Maison Blanche a récemment déclaré que les États-Unis devraient détruire les usines taïwanaises de semi-conducteurs, y compris la TSMC, plutôt que de les laisser tomber entre les mains de la Chine. Honorer une telle personne montre que les autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) ne sont pas sincères lorsqu’elles disent qu’elles aiment Taïwan. La vérité, c’est qu’elles ont vendu Taïwan.

China Daily : Nous sommes maintenant dans la « Semaine de la coopération Lancang-Mékong » 2023. Comment la Chine voit-elle les progrès réalisés dans le cadre de la Coopération Lancang-Mékong (CLM) au cours des sept dernières années, depuis le lancement du mécanisme ? Quelles sont vos attentes à l’égard de la Coopération Lancang-Mékong pour l’avenir ?

Wang Wenbin : La CLM, en tant que premier mécanisme de coopération sous-régionale de type nouveau lancé par les pays riverains sur la base d’une large consultation, d’une contribution conjointe et de bénéfices partagés, s’est développée à un niveau élevé depuis sa création il y a sept ans, devenant un modèle de réussite en or pour la coopération sous-régionale. Les six pays ont convenu, lors de la septième réunion des ministres des Affaires étrangères de la CLM qui s’est tenue au Myanmar en juillet 2022, de construire conjointement une zone de démonstration pour une coopération de qualité sur « la Ceinture et la Route », une zone d’efforts pionniers dans le cadre de l’Initiative pour le Développement mondial et une zone pilote de coopération dans le cadre de l’Initiative pour la Sécurité mondiale, et de forger une communauté de destin encore plus étroite pour les pays du Lancang-Mékong.

Grâce aux efforts concertés de toutes les parties, la CLM s’est épanouie au cours de l’année écoulée et a produit des résultats fructueux. Le président Xi Jinping a maintenu une communication stratégique avec les dirigeants des pays du Mékong de manière flexible afin de définir la voie à suivre pour la CLM. Les cinq pays du Mékong ont rejoint le groupe des amis de l’Initiative pour le Développement mondial, ont répondu positivement à l’Initiative pour la Sécurité mondiale et ont activement soutenu et participé à la coopération dans le cadre de ces deux Initiatives. La coopération de haute qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » a continué à progresser de manière significative. Le chemin de fer Chine-Laos a vu ses services de transport de passagers et de fret exploser depuis son ouverture au trafic. La construction du chemin de fer Chine-Thaïlande a progressé régulièrement. La vision du développement interconnecté de la Chine, du Laos et de la Thaïlande a été lancée officiellement. En 2022, les échanges commerciaux entre la Chine et les cinq pays du Mékong ont atteint 416,7 milliards de dollars, soit une hausse de 5 % par rapport à l’année précédente. Les importations chinoises de produits agricoles en provenance des cinq pays ont augmenté de 22 %. Le deuxième festival des fruits Lancang-Mékong s’est tenu avec succès et a permis d’introduire sur le marché chinois davantage de spécialités des cinq pays, telles que le durian, le nid d’oiseau, le longane et la noix de coco. Le plan d’action « cent mille dix mille » sur la coopération agricole Lancang-Mékong a offert des possibilités de formation à 1 300 techniciens agricoles dans les pays du Mékong. Dans le cadre du plan sur les ressources en eau du Lancang-Mékong au profit de la population, une douzaine de projets ont été menés, notamment des projets de démonstration pour l’approvisionnement en eau dans les zones rurales et la gestion des petits bassins versants, ainsi que des contrôles de sécurité pour les réservoirs et les barrages. Le Fonds spécial de CLM a aidé les cinq pays à réaliser des centaines de projets de subsistance. La production de vaccins contre le COVID-19 à Rangoon dans le cadre de la coopération Chine-Myanmar soutenue par le Fonds spécial CLM pour la santé publique a été mise en œuvre. En particulier après que la Chine a ajusté ses mesures de réponse à l’épidémie de COVID-19, la Thaïlande, le Cambodge, le Laos et le Vietnam sont devenus les pays pilotes où les voyages de groupe en provenance de Chine se sont repris, et les échanges de personnel entre la Chine et les pays du Mékong ont augmenté rapidement. Seulement en janvier 2023, les touristes chinois ont effectué près de 100 000 voyages en Thaïlande et 24 000 voyages au Cambodge. Le Laos et le Vietnam pourraient accueillir respectivement 400 000 et quatre millions de touristes chinois tout au long de l’année.

Dans un monde confronté à une période d’incertitude et de transformation et à la lenteur de la reprise de l’économie mondiale, la Chine fait résolument progresser le processus de modernisation chinoise, ce qui apportera de nouveaux avantages au développement des pays du Mékong, donnera une impulsion plus forte à la CLM et donnera plus d’élan à la paix et au développement de la sous-région.

Au cours de cette semaine CLM et un peu plus tard, 20 départements du gouvernement chinois et plus de 10 provinces et municipalités organiseront plus de 50 événements divers, dont l’exposition sur les résultats de la coopération en matière de ressources en eau Lancang-Mékong, la table ronde sur le centre de connaissances Lancang-Mékong pour les infrastructures vertes, durables et à faible émission de carbone, le dialogue sur le patrimoine mondial Lancang-Mékong, la journée de la médecine traditionnelle chinoise et de la culture traditionnelle Lancang-Mékong, ainsi que l’échange amical de patrouilles conjointes Chine-Laos-Myanmar-Thaïlande et l’application de la loi sur le fleuve Mékong. Nous vous invitons à suivre ces événements.

Bloomberg : Le directeur sortant de la Banque mondiale David Malpass a appelé la Chine à être plus active dans les discussions sur la restructuration de la dette de certains pays en développement. Quelle est la réponse du ministère des Affaires étrangères sur les remarques de David Malpass ?

Wang Wenbin : La Chine prend au sérieux la question de la dette des pays en développement et a activement contribué à alléger le fardeau de la dette des pays en développement et à promouvoir leur développement durable. La Chine a contribué plus que quiconque à la mise en œuvre de l’Initiative du G20 sur la suspension du service de la dette (DSSI). En outre, nous avons joué un rôle constructif dans le traitement des cas individuels au titre du cadre commun du G20. Dans le même temps, nous avons travaillé avec les pays endettés dans le cadre de consultations amicales pour les aider à résoudre leurs difficultés de remboursement de la dette sur la base du respect de leur volonté.

Nous tenons à indiquer qu’en réalité, ce sont les institutions financières multilatérales dominées par l’Occident et les créanciers commerciaux qui sont les principaux créanciers et sources de pression sur les pays en développement en termes de remboursement de la dette. Les données de la Banque mondiale montrent que les institutions financières multilatérales et les créanciers commerciaux détiennent plus de 80 % de la dette souveraine de 121 pays en développement. Selon un rapport de l’organisation caritative Debt Justice, basée au Royaume-Uni, les gouvernements africains doivent trois fois plus de dettes aux institutions financières privées occidentaux qu’à la Chine, et doivent payer deux fois plus d’intérêts. Les créanciers occidentaux ont refusé de participer à l’effort d’allégement de la dette et de suspension du service de la dette sous prétexte de maintenir leur cote de crédit. Depuis l’année dernière, les États-Unis ont eu recours à des hausses massives et sans précédent des taux d’intérêt. Le monde a connu un resserrement des conditions financières. Cela a encore aggravé les graves problèmes d’endettement de certains pays.

Nous appelons toutes les parties, en particulier les créanciers commerciaux occidentaux et les institutions financières multilatérales, à contribuer à l’allègement du fardeau de la dette des pays en développement et à favoriser les moteurs de la croissance en adhérant au principe d’actions conjointes et de partage équitable du fardeau.

Beijing Youth Daily : Selon les rapports, des informations déclassifiées du département d’État américain montrent que l’Agence centrale d’Intelligence (CIA) a fourni 1,7 million de dollars par an au « gouvernement tibétain en exil » dans les années 1960 pour lutter contre le gouvernement chinois, dont 180 000 dollars par an au Dalaï Lama pour le soutien à la guérilla tibétaine à la frontière entre la Chine et le Népal, un site d’entraînement militaire clandestin dans le Colorado, des «maisons tibétaines» à New York et à Genève et la formation d’agents tibétains à l’université de Cornell. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Le rapport que vous avez mentionné montre que le gouvernement américain a tenté de diviser la Chine en soutenant des rebelles armés, mais ce plan malveillant a complètement échoué.

Actuellement, les États-Unis se sont engagés dans une manipulation politique sur les questions liées au Tibet, toujours sous le prétexte des droits de l’homme. Ils ont nommé le soi-disant coordinateur spécial pour les questions tibétaines afin de répandre de fausses informations, de mettre en œuvre des actions négatives liées au Tibet, d’offrir ouvertement un financement important au groupe du Dalaï Lama et d’établir des fonds par le biais de la Fondation nationale pour la démocratie afin d’encourager les forces visant l’ « indépendance du Tibet », de fournir des plates-formes pour les activités à cette fin et d’élaborer de faux rapports. Cela montre bien que les États-Unis n’ont jamais abandonné leur projet d’utiliser les questions liées au Tibet pour interférer dans les affaires intérieures de la Chine et contenir le développement de la Chine.

Les questions liées au Tibet ne concernent pas l’ethnicité, la religion ou les droits de l’homme, mais une question de principe majeure qui concerne la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine. Nous espérons que la communauté internationale prendra conscience de la véritable nature des problèmes liés au Tibet, qu’elle s’opposera fermement à la manipulation politique des États-Unis et qu’elle soutiendra la position de justice de la Chine. Les États-Unis doivent tirer les leçons du passé et prendre des mesures concrètes pour respecter leur engagement que le Tibet fait partie de la Chine et que les États-Unis ne soutiennent pas l’indépendance du Tibet. Les États-Unis doivent cesser d’utiliser les questions liées au Tibet pour interférer dans les affaires intérieures de la Chine et nuire à ses intérêts, et s’abstenir d’apporter toute forme de soutien aux activités sécessionnistes et indépendantistes anti-chinoises au Tibet. Si les États-Unis s’obstinent à faire des provocations sur les questions liées au Tibet, ils aboutiront à des échecs encore plus importants qu’il y a 60 ans.

Bloomberg : Le porte-parole du Conseil national de Sécurité des États-Unis John Kirby a déclaré que la Chine répétait la propagande russe sur la question ukrainienne. Quelle est la réponse du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : J’ai pris note des remarques concernées de John Kirby. Il a également affirmé que la position de la Chine sur la question ukrainienne ne pouvait être considérée comme impartiale. Nous voudrions souligner que la Chine n’est ni à l’origine de la crise ukrainienne, ni une partie prenante de la crise, et qu’elle n’a pas non plus fourni d’armes à l’une des parties au conflit. Depuis que la crise a éclaté, la Chine a successivement proposé les quatre principes, appelé à des efforts conjoints dans quatre domaines, partagé trois observations et publié le document « Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne », s’efforçant activement de résoudre la crise par le dialogue et la négociation. Nous n’avons jamais été des spectateurs, nous n’ajouterons jamais de l’huile sur le feu, et nous ne profiterons pas de l’occasion pour générer des gains. Tout ce que nous avons fait se résume à promouvoir les pourparlers de paix.

Les États-Unis affirment que la position de la Chine ne peut être considérée comme impartiale. Cela signifie-t-il que l’envoi d’armes dans le conflit devrait être considéré comme impartial ? Cela signifie-t-il que le fait de provoquer une escalade de la crise doit être considéré comme impartial ? Cela signifie-t-il que le fait de laisser la crise s’étendre jusqu’au monde entier doit être considéré comme impartial ?

Sur la question ukrainienne, les voix en faveur de la paix et de la rationalité s’élèvent. La plupart des pays soutiennent l’apaisement des tensions, les pourparlers de paix et s’opposent à ce que l’on ajoute de l’huile sur le feu. C’est également la position de la Chine. La visite du président Xi Jinping en Russie est un voyage d’amitié, de coopération et de paix. Elle a été chaleureusement accueillie au niveau international. Nous appelons les États-Unis à réfléchir à leur propre rôle dans la question ukrainienne, à cesser d’ajouter de l’huile sur le feu et à cesser de rejeter la responsabilité sur la Chine. Nous resterons fermement du côté de la paix et du dialogue et du bon côté de l’histoire, et nous travaillerons avec la communauté internationale pour jouer un rôle constructif dans la promotion d’un règlement politique de la question ukrainienne.

Dragon TV : Nous avons appris que le président angolais João Manuel Gonçalves Lourenço a accordé une interview à l’Asahi Shimbun lors de sa récente visite au Japon. En réponse aux préoccupations des médias japonais concernant la forte présence et l’influence croissante de la Chine en Afrique, le président João Manuel Gonçalves Lourenço a remis en question le bien-fondé de ces préoccupations, estimant que la coopération internationale devrait accueillir la participation de tous les pays plutôt que de défendre une règle d’exclusivité. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : La coopération amicale entre la Chine et l’Afrique a été mutuellement bénéfique et fructueuse. L’Angola est devenu le deuxième partenaire commercial de la Chine et une destination d’investissement importante en Afrique. En 2022, le commerce bilatéral Chine-Angola a atteint 27,34 milliards de dollars, soit une hausse de 16,3 % en glissement annuel. Les exportations chinoises se sont élevées à 4,09 milliards de dollars, soit une hausse de 65 %, et les importations angolaises à 23,25 milliards de dollars, soit une hausse de 10,6 %. Ces dernières années, les investissements des entreprises chinoises dans la construction de parcs industriels, l’agriculture et la pêche, les télécommunications et les produits chimiques ménagers ont connu une croissance rapide, jouant un rôle important pour aider l’Angola à réaliser un développement durable et à créer des emplois. Les dirigeants et les peuples des pays africains, y compris l’Angola, sont les mieux placés pour dire si la présence de la Chine en Afrique est une bonne chose ou le contraire.

L’Afrique est un continent plein d’espoir. Un grand nombre de pays africains avancent à grands pas vers le développement et la revitalisation, ce qui nécessite un soutien, une solidarité et une coopération solides de la part de la communauté internationale. La Chine a souligné à plusieurs reprises que l’Afrique est une grande scène pour la coopération internationale plutôt qu’une arène pour la rivalité entre les grandes puissances. Toutes les parties doivent se compléter et interagir lorsqu’elles coopèrent avec l’Afrique. La coopération de la Chine avec l’Afrique n’a jamais été exclusive. Nous continuerons à adhérer aux principes de sincérité, de résultats réels, d’affinité et de bonne foi et à nous engager pour le bien commun et les intérêts partagés lorsque nous renforcerons la coopération avec l’Afrique. Nous sommes également prêts à travailler avec la communauté internationale pour contribuer conjointement à la paix et au développement de l’Afrique.

CCTV : Selon des sources informées, la Russie a entamé la procédure de silence sur le projet de résolution du Conseil de sécurité qu’elle a proposé sur les gazoducs Nord Stream. Les États-Unis et d’autres pays occidentaux présents au Conseil de sécurité ont rompu le silence et soulevé une objection à la création d’une commission d’enquête internationale indépendante. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : L’impact de l’explosion des gazoducs Nord Stream a été énorme. La plupart des membres de la communauté internationale ont exigé que la vérité soit faite sur cet incident. Le projet de résolution proposé par la Russie vise à demander aux Nations Unies de lancer une enquête internationale sur l’explosion. La Chine approuve cette approche et soutient le projet de résolution russe. Les enquêtes internationales menées sous les auspices des Nations Unies, qui sont l’organisation internationale la plus autorisée et la plus représentative, peuvent créer une synergie avec les enquêtes nationales existantes et conduire plus rapidement à la vérité.

La Chine soutient le Conseil de sécurité dans ses discussions sur les questions concernées et joue un rôle constructif dans les négociations sur le projet de résolution. Certains pays en développement siégeant au Conseil de sécurité ont également formulé des propositions et des recommandations légitimes. La Chine a pris note de l’attitude de certains pays occidentaux au sein du Conseil de sécurité. Nous espérons qu’ils seront conscients de leur responsabilité à l’égard de la vérité, qu’ils abandonneront leurs intérêts géopolitiques et égoïstes, qu’ils rempliront de manière crédible leur devoir et leur responsabilité en tant que membres du Conseil de sécurité, qu’ils participeront de manière constructive aux négociations sur le projet de résolution et qu’ils œuvreront en faveur d’un consensus rapide sur la résolution.

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