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Conférence de presse du 9 mars 2023 tenue par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning
2023-03-09 22:02


Reuters : Selon les rapports, la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement Liesje Schreinemacher a déclaré dans une lettre adressée au Parlement que les Pays-Bas appliqueraient de nouvelles restrictions aux exportations de puces avant l’été pour des raisons de sécurité nationale. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Nous avons pris note des rapports concernés. Nous sommes mécontents de l’ingérence de la partie néerlandaise, par des moyens administratifs, dans le commerce normal entre les entreprises néerlandaises et chinoises et nous avons entrepris des démarches auprès des Pays-Bas. Ces dernières années, les États-Unis, dans le but de priver la Chine de son droit au développement et de maintenir leur hégémonie, ont étendu à l’excès le concept de sécurité nationale, politisé et instrumentalisé les questions commerciales et technologiques, et contraint ou courtisé certains pays pour qu’ils adoptent des restrictions à l’exportation à l’encontre de la Chine. Ces actes d’intimidation violent gravement les principes du marché et l’ordre commercial international. Ils portent non seulement atteinte aux droits et aux intérêts légitimes des entreprises chinoises, mais compromettent aussi gravement la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales ainsi que la croissance économique mondiale. La Chine s’y oppose fermement.

Nous espérons que les Pays-Bas adopteront une position objective et juste, qu’ils adhéreront aux principes du marché, qu’ils respecteront l’esprit du contrat, qu’ils s’abstiendront de tout abus des mesures de contrôle des exportations et qu’ils s’efforceront de préserver la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, l’ordre commercial international libre et ouvert, ainsi que les intérêts communs des Pays-Bas et de la Chine et des entreprises des deux pays.

CCTV : Il y a quelques jours, le Sénat américain a adopté le COVID-19 Origin Act of 2023, qui stipule que l’épidémie de COVID-19 pourrait être d’origine chinoise. Il a été rapporté que la Chambre des représentants s’apprêtait également à présenter un projet de loi similaire. Le 8 mars, le directeur du renseignement national américain Avril Haines a indiqué qu’il n’y avait pas de consensus au sein de la communauté du renseignement américain sur la question de savoir si l’épidémie résultait d’une fuite de laboratoire ou d’une exposition naturelle à un animal infecté. En plus, la virologue polonaise Agnieszka Szuster-Ciesielska a récemment déclaré dans une interview que la théorie de la « fuite de laboratoire » du COVID-19, reprise par le ministère américain de l’Énergie et le Bureau fédéral d’investigation (FBI), relève de la recherche de sensations et ne repose sur aucune base factuelle ou scientifique. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Depuis un certain temps, les États-Unis politisent, militarisent et instrumentalisent la recherche des origines du COVID-19. Ils ont laissé une question scientifique être dominée par les législateurs et la communauté du renseignement et ont répandu des mythes tels que la théorie de la « fuite du laboratoire » sans aucune preuve pour discréditer et attaquer la Chine. Ces agissements ont gravement empoisonné l’atmosphère de la recherche scientifique des origines au niveau mondial et ont été perçus par la communauté internationale.

La position de la Chine sur la recherche des origines de l’épidémie de COVID-19 est cohérente. Depuis l’apparition de l’épidémie, nous soutenons et participons à la recherche mondiale des origines fondée sur la science. Entre-temps, nous nous sommes fermement opposés à toute forme de manipulation politique sur cette question. La manipulation politique par les États-Unis est la principale pierre d’achoppement de la recherche scientifique sur les origines du COVID-19. Les États-Unis pointent du doigt le processus de recherche des origines de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), punissent politiquement les scientifiques qui ont une conscience et attaquent les pays avec des mensonges qui n’ont aucun sens scientifique. Les États-Unis n’ont rien fait de responsable en matière de recherche des origines. Ils n’ont jamais invité les groupes d’experts de l’OMS aux États-Unis pour des recherches conjointes ni partagé les premières données sur les origines du COVID-19. Ils ont fait la sourde oreille aux préoccupations du monde concernant les bases biomilitaires américaines à Fort Detrick et dans le monde entier.

La politisation de la recherche des origines ne ferait qu’entraver la coopération scientifique sur la question, perturber la solidarité contre le virus et saper les mécanismes de gouvernance mondiale de la santé. Nous exhortons une fois de plus les États-Unis à cesser immédiatement toute manipulation politique sur cette question, à répondre aux préoccupations légitimes du monde, à partager volontairement avec l’OMS les données relatives aux cas précoces suspectés aux États-Unis, à divulguer des informations sur leurs laboratoires biologiques à Fort Detrick et dans le monde entier, et à donner aux peuples du monde la vérité qu’il mérite.

NRC : Les Pays-Bas eux-mêmes craignent de perdre leur avantage concurrentiel dans la production de machines à semi-conducteurs s’ils vendent ces machines ASML, machines avancées de production de puces, à la Chine. La Chine comprend-elle cette crainte des Pays-Bas ?

Mao Ning : Si les Pays-Bas subissent des pertes par rapport à un commerce normal avec la Chine, ils devraient peut-être réfléchir aux raisons de cette situation. Est-ce parce qu’un certain pays utilise les questions commerciales comme un outil et une arme et a imposé une liste d’exigences aux Pays-Bas ? La Chine s’oppose fermement à toute perturbation délibérée du commerce et des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, qui ne sert les intérêts de personne.

Global Times : Selon les médias occidentaux, il existe des « pensionnats » au Tibet qui font partie de la « campagne d’assimilation à grande échelle » menée par le gouvernement chinois à l’encontre des Tibétains. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Mao Ning : Le rapport en question ignore les faits, sème la confusion dans l’esprit du public et constitue une diffamation purement malveillante.

Comme c’est souvent le cas dans le monde, il existe des internats dans les provinces et régions chinoises pour répondre aux besoins des élèves locaux. Ces écoles proposent des services d’hébergement, de restauration et d’autres services d’internat. Il ne s’agit pas d’établissements fermés et encore moins d’établissements de type militaire. Dans le cas du Tibet chinois, il s’agit d’une région de haute altitude où la population est très dispersée dans de nombreuses zones. Les enfants des familles d’éleveurs, en particulier, doivent parcourir de longues distances pour se rendre à l’école. S’il fallait construire des écoles dans tous les lieux où vivent les élèves, il serait très difficile de garantir un nombre suffisant d’enseignants et la qualité de l’enseignement dans chaque école. C’est pourquoi les internats ont été mis en place comme un moyen pratique de garantir à tous les enfants un droit égal à l’éducation. Le choix de l’internat est laissé à l’entière discrétion des élèves et de leurs parents. Tout comme les écoles des autres provinces et régions chinoises, les internats de la région autonome du Tibet attachent une grande importance à la participation des familles des élèves. Les parents sont invités à prendre part à la gestion et à la planification de la vie scolaire par le biais de comités de parents et de journées de portes ouvertes. Les élèves peuvent choisir de rentrer chez eux tous les week-ends, jours fériés et festivals (y compris les festivals tibétains traditionnels tels que le Nouvel An tibétain et le Festival Shoton), ainsi que pendant les vacances d’hiver et d’été. Les parents peuvent rendre visite à leurs enfants à l’école à tout moment et les ramener chez eux si nécessaire. Les cours de culture traditionnelle, tels que la langue et la littérature tibétaines et la danse folklorique, sont largement disponibles, la nourriture traditionnelle propre au plateau tibétain est proposée et les élèves sont autorisés à porter des robes traditionnelles dans ces écoles.

Lorsque l’on parle des internats en Chine, il est important de respecter les faits et d’être objectif et rationnel, plutôt que de citer des ouï-dire ou même d’inventer des histoires et de répandre de fausses accusations.

Bloomberg : Le ministre néerlandais du Commerce extérieur et de la Coopération au développement a déclaré à un journal néerlandais que le pays souhaitait réduire sa dépendance à l’égard de la Chine. Dans le même temps, il souhaite maintenir ses relations avec elle. Compte tenu des circonstances entourant ces nouvelles restrictions sur les machines de production des puces, les Pays-Bas peuvent-ils réduire leur dépendance à l’égard de la Chine tout en conservant de bonnes relations ? Quelles sont les implications de ces récents développements pour les relations Chine-Pays-Bas ?

Mao Ning : Les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales sont façonnées par le comportement du marché. La Chine et les Pays-Bas entretiennent des relations commerciales normales. Toute dépendance éventuelle n’existe qu’en raison d’un besoin mutuel. Aucun pays n’a intérêt à politiser les questions commerciales et technologiques, à perturber la coopération normale et à déstabiliser les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales.

NOS : Le fait que le ministre néerlandais du Commerce extérieur et de la Coopération au développement a ouvertement déclaré que ces mesures visent à la fois à maintenir le leadership technologique et à réduire la dépendance stratégique à l’égard de la Chine, qu’est-ce que cela signifie pour les relations commerciales et les relations générales entre la Chine et les Pays-Bas ? La Chine envisage-t-elle de prendre des contre-mesures ? Si oui, à quel type de contre-mesures pensez-vous ?

Mao Ning : Il est compréhensible que les pays veuillent préserver leur avance technologique et concurrentielle, mais cela devrait se faire par le biais d’une concurrence loyale plutôt que de politiser et de militariser délibérément les questions commerciales et technologiques.

La soi-disant « dépendance à l’égard de la Chine » est en fait le résultat de la combinaison des lois du marché et des choix des entreprises. Cela ne fait que souligner l’interdépendance entre tous les pays dans un monde globalisé. La rupture délibérée des chaînes d’approvisionnement et des chaînes industrielles mondiales ne sert les intérêts de personne.

Nous espérons que les Pays-Bas adopteront une position objective et juste, qu’ils adhéreront aux principes du marché, qu’ils respecteront l’esprit du contrat, qu’ils s’abstiendront de tout abus des mesures de contrôle des exportations et qu’ils préserveront les intérêts communs de nos deux pays et des entreprises chinoises et néerlandaises. La Chine s’engage à protéger nos droits et intérêts légitimes.

Bloomberg : Selon les rapports, l’Australie utilisera à la fois une conception britannique ainsi que des pièces et des améliorations américaines pour produire des sous-marins nucléaires. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Mao Ning : La Chine a clairement exprimé sa position sur la coopération entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en matière de sous-marins nucléaires à de multiples occasions. Cette coopération trilatérale présente de graves risques de prolifération nucléaire, sape le système international de non-prolifération, exacerbe la course aux armements et nuit à la paix et à la stabilité dans la région Asie-Pacifique. Elle a été largement remise en question et combattue par les pays de la région et la communauté internationale dans son ensemble.

Nous exhortons les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie à renoncer à la mentalité de la guerre froide et les jeux à somme nulle, à honorer leurs obligations internationales de bonne foi et à faire davantage d’efforts qui sont propices à la paix et à la stabilité régionales.

China News Service : Aujourd’hui marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques Chine-Espagne. Que pensez-vous de l’évolution des relations Chine-Espagne ? Les deux parties organiseront-elles des activités commémoratives ?

Mao Ning : Aujourd’hui marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Espagne. Le président Xi Jinping a échangé un message de félicitations avec le roi Felipe VI. Au cours du demi-siècle écoulé, nos deux pays, guidés par l’esprit de respect mutuel, d’égalité et de bénéfice mutuel, ont fait progresser la coopération et ont approfondi l’amitié, apportant des avantages tangibles aux deux peuples. Nous sommes prêts à travailler avec l’Espagne pour faire du 50e anniversaire un nouveau point de départ pour consolider la confiance politique mutuelle, renforcer les échanges dans tous les domaines, étendre la coopération pratique, intensifier les échanges et la coordination dans les affaires internationales et régionales, enrichir notre partenariat stratégique global et ouvrir un nouveau chapitre de l’amitié entre nos deux pays.

Sur la base de l’accord conclu par nos dirigeants, les deux parties ont lancé des activités pour célébrer conjointement le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques bilatérales. Cet après-midi, un train YXE commémorant l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Espagne partira de Yiwu pour Madrid et un autre de Madrid à Yiwu. Le China Media Group diffusera une série de programmes pour marquer le 50e anniversaire. À la fin du mois de mars, l’Année de la culture et du tourisme Chine-Espagne s’ouvrira à Madrid. Une grande variété d’activités connexes, notamment des expositions de reliques culturelles, des concerts, des présentations culturelles et la promotion du tourisme, seront organisées tout au long de l’année. Nous espérons que vous y prêterez une grande attention et soutiendrez conjointement les progrès de l’amitié, des échanges et de la coopération entre la Chine et l’Espagne.

Reuters : Jeudi heure locale, le gouvernement australien a levé les restrictions sur les tests COVID-19 pour les voyageurs en provenance de Chine. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? La Chine prendra-t-elle des mesures réciproques ?

Mao Ning : Nous avons pris note des rapports concernés. La Chine estime que, pour tous les pays, les mesures de lutte contre l’épidémie de COVID-19 doivent être fondées sur des données scientifiques et proportionnées. Nous espérons que les pays concernés collaboreront avec la Chine pour faciliter davantage les déplacements transfrontaliers.

Bloomberg : Un rapport de la communauté du renseignement américain mentionne la Chine de manière assez importante, y compris la domination de la Chine sur les minéraux essentiels, ainsi que son contrôle sur TikTok. Il indique que la Chine développe ses capacités en matière d’armes nucléaires et qu’elle renforce ses liens avec la Russie. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire sur ce rapport ?

Mao Ning : Ce rapport américain déforme clairement les faits et est truffé de calomnies et de diffamations à l’encontre de la Chine. Les États-Unis persistent à considérer la Chine comme leur défi géopolitique le plus important et leur concurrent le plus sérieux, et cherchent à contenir et à réprimer la Chine à tous égards. C’est la cause profonde des tensions dans les relations Chine-États-Unis.

Les États-Unis ne cessent d’alimenter le discours sur la « menace chinoise » en publiant divers rapports visant à dénigrer et à attaquer la Chine. Leur seul objectif est de justifier leur propre renforcement militaire afin de maintenir leur hégémonie. Avant de critiquer d’autres pays, en tant que seule superpuissance armée jusqu’aux dents, les États-Unis doivent réfléchir à ce qu’ils ont fait et à ce qu’ils doivent faire.

La Chine poursuit le développement afin d’améliorer les conditions de vie de ses habitants. Nous n’avons pas l’intention de défier, de menacer ou d’affaiblir qui que ce soit. La Chine considère et développe ses relations avec les États-Unis conformément aux trois principes du respect mutuel, de la coexistence pacifique et de la coopération gagnant-gagnant. Les États-Unis doivent cesser de chercher à contenir et à réprimer la Chine et travailler avec elle dans la même direction afin de ramener les relations bilatérales sur la voie d’un développement sain et régulier. Cela sert les intérêts des deux pays et du monde entier.

Kyodo News : Si ce que vous avez dit sur le Tibet est vrai, pourquoi les journalistes étrangers ne sont-ils pas autorisés à s’y rendre ?

Mao Ning : Le Tibet est une région ouverte. Compte tenu des conditions géographiques et climatiques spéciales, les ressortissants étrangers qui souhaitent se rendre dans la région autonome du Tibet doivent suivre certaines procédures.

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