Page d'accueil > Déclaration du porte-parole
Conférence de presse du 20 août2021 tenue par la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hua Chunying
2021-08-20 17:06

CCTV : Nous avons appris aux dernières nouvelles qu’en raison de la pandémie, la 15e réunion de la Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique prévue à Kunming en octobre prochain se déroulerait en deux phases. Pourriez-vous présenter les informations concernées ?

Hua Chunying : Comme décidé par le Bureau de la 14e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique et approuvé par le gouvernement chinois, la COP15 se tiendra en deux phases. La première phase de la conférence se tiendra à Kunming du 11 au 15 octobre 2021 en ligne et en présentiel ; la deuxième phase se tiendra à Kunming au premier semestre 2022 en présentiel. Le Ministère de l’Écologie et de l’Environnement et le site Web du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique ont publié des informations concernées.

Sous le thème « Civilisation écologique : construire un avenir partagé pour tous les êtres vivants sur la Terre », la conférence élaborera le « cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 » et fixera de nouveaux objectifs pour la conservation de la biodiversité mondiale. La Chine continuera de faire avancer les préparatifs de manière ordonnée, et est disposée à travailler avec toutes les autres parties pour surmonter l’impact négatif de la pandémie à l’échelle mondiale, faire en sorte que la conférence soit couronnée de succès et contribuer à la gouvernance de la biodiversité mondiale.

China Daily : Récemment, la situation en Afghanistan a connu des changements majeurs. L’ancien Ambassadeur des États-Unis en Afghanistan Peter Michael McKinley a publié un article sur le site Web du magazine Foreign Affairs, dans lequel il affirme que les efforts déployés par les États-Unis durant 20 ans pour imposer le modèle de la démocratie occidentale en Afghanistan ont échoué. Le Président allemand a déclaré que les scènes cruelles à l’aéroport de Kaboul étaient une honte pour l’Occident. Selon l’Institution Brookings, la question afghane et d’autres questions ont révélé pleinement le grave décalage entre les paroles et les actes des États-Unis en matière de promotion des valeurs démocratiques occidentales, ce qui jettera une ombre sur le premier sommet mondial pour la démocratie que les États-Unis prévoient de tenir à la fin de cette année. Quels sont les commentaires de la Chine là-dessus ?

Hua Chunying : Les changements majeurs de la situation en Afghanistan démontrent une fois de plus que la démocratie imposée et transplantée de l’extérieur ne durera pas et ne sera pas solide. Je viens d’apprendre dans les actualités d’aujourd’hui qu’une des personnes qui est morte après être tombée du train d’atterrissage d’un avion américain était Zaki Anwari, 19 ans, joueur de football de l’équipe nationale afghane, ce qui est très déplorable.

Les faits montrent que la démocratie ne doit pas être préconçue ou outrepasser ses pouvoirs. Il n’existe pas de mode fixe de démocratie. Tout comme il ne convient pas de prendre du lait froid tous les jours pour un estomac chinois, les Américains ne sont pas habitués à utiliser des baguettes, et prendre un steak avec un couteau et une fourchette ou des hamburgers tous les jours n’est pas le seul moyen de se nourrir. La démocratie ne devrait pas non plus être du Coca-Cola dont les États-Unis produisent le sirop original et le monde entier partage le même goût. Je sais que de nombreux Chinois préfèrent la boisson gazeuse de marque Arctic Ocean.

Qu’est-ce que la démocratie exactement ? Qui doit la définir ? Comment juger si un pays est réellement démocratique ? Ces droits ne doivent pas être monopolisés par les États-Unis et leurs quelques alliés. D’après nous, l’un des critères essentiels pour juger la démocratie est de savoir si elle répond aux attentes, aux besoins et aux demandes du peuple. En ce sens, la démocratie chinoise est une démocratie populaire alors que la démocratie américaine est une démocratie monétaire ; le peuple chinois jouit d’une démocratie substantielle, alors que les Américains n’ont qu’une démocratie formelle ; la Chine pratique une démocratie tout au long du processus alors que les États-Unis ont une démocratie de vote qui a lieu tous les quatre ans.

La politique démocratique socialiste pratiquée en Chine est une démocratie la plus vaste tout au long du processus, elle reflète la volonté du peuple, est adaptée aux conditions nationales de la Chine et est soutenue par le peuple. Le Parti communiste chinois (PCC) représente les intérêts fondamentaux de l’ensemble du peuple chinois. Il n’a aucun intérêt particulier pour lui-même et ne représente jamais les intérêts d’un groupe d’intérêt, d’un groupe de pouvoir ou d’une classe privilégiée, quels qu’ils soient. La Chine s’en tient à placer le peuple au centre de ses préoccupations. Avec le critère fondamental consistant à savoir si le peuple le soutient, l’approuve, en est satisfait et est d’accord pour mesurer le succès ou l’échec de tout son travail, la Chine s’efforce de résoudre les questions d’intérêts les plus directes et les plus réelles qui préoccupent le plus le peuple. Toutes les décisions législatives majeures en Chine sont prises conformément aux procédures, par le biais d’une délibération démocratique et d’un processus décisionnel pertinent et démocratique. Par exemple, lors de l’élaboration du « 14e Plan quinquennal », le gouvernement chinois s’est attaché à la sollicitation d’avis de toutes les parties et a recueilli plus d’un million d’avis et de suggestions rien qu’en ligne. C’est grâce à l’engagement de la Chine en faveur de la démocratie populaire que le peuple chinois a pu libérer sa créativité et sa productivité incroyables, créant deux miracles de croissance économique rapide et de stabilité sociale à long terme dans un pays d’une super grande taille qui compte 1,4 milliard d’habitants. Le taux de satisfaction et de soutien du peuple chinois à l’égard du gouvernement chinois est supérieur à 95 % depuis des années consécutives.

Cependant, les États-Unis considèrent « une personne, une voix » comme la forme suprême de démocratie, ce qui reflète une vision très étroite. Les élections américaines, manipulées par des groupes d’intérêts, sont une politique de l’argent marquée par le principe dit « pas d’argent, pas de votes ». Contrairement au PCC qui donne la priorité aux intérêts du pays et du peuple, les politiciens américains font passer l’obtention des votes en premier et se concentrent avant tout sur les votes dans quatre ou même deux ans. Lorsque des dizaines de milliers d’Américains souffrent de la COVID-19, les deux partis américains continuent de se lancer mutuellement des attaques féroces et placent leurs propres intérêts politiques égoïstes au-dessus de la vie et de la santé des populations. La perte de plus de 600 000 vies américaines ne peut toujours pas réveiller leur conscience et leur sens des responsabilités. Au cours des trente ou quarante dernières années, les riches aux États-Unis sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres. Les 1 % des plus riches possèdent tout, gouvernent tout et bénéficient de tout. Est-ce de la démocratie ? Des gens comme George Floyd ne peuvent pas respirer, la violence armée prolifère et la discrimination raciale et les crimes de haine sont profondément ancrés. À qui appartiennent les États-Unis ? L’administration américaine peut-elle gagner le soutien de la moitié de sa population ? Quel parti aux États-Unis peut représenter les intérêts de tous les Américains ? J’ai remarqué que l’universitaire politique américain Francis Fukuyama avait récemment publié un article, dans lequel l’un des points de vue est que le grand écart dans la réponse à la COVID-19 a démontré vigoureusement une capacité démocratique limitée, une confiance sociale baissée, une direction politique inefficace et d’autres signes de détérioration de la démocratie occidentale aux États-Unis et dans d’autres pays occidentaux. Regardons les conséquences de la promotion américaine de sa démocratie à travers le monde. Dans quel pays ayant subi l’intervention américaine le peuple a-t-il joui d’une paix, d’une sécurité, d’une liberté et d’une démocratie réelles ? L’Iraq, la Syrie ou l’Afghanistan ?

La démocratie doit être tangible plutôt que de rester des slogans vides de sens. Elle ne doit pas devenir un opium spirituel pour tromper ou engourdir le peuple, encore moins un prétexte et une excuse pour attaquer et salir les autres pays et maintenir sa propre hégémonie. Regrouper des alliés au nom de la soi-disant « démocratie », s’ingérer arbitrairement dans les affaires intérieures des autres pays et même réprimer et contenir de façon arrogante le développement normal des autres pays et le droit de leurs peuples à une vie meilleure sont les plus grands gestes antidémocratiques. Il s’agit là de l’autocratie, de l’hégémonie et du totalitarisme. Zaki Anwari est tombé, le mythe américain n’est plus. De plus en plus de gens se réveillent.

CGTN : Nous avons noté que la question de l’efficacité des interventions militaires avait récemment fait l’objet de nombreuses discussions. L’universitaire américain de renom Jeffrey Sachs a publié un article intitulé Du sang dans le sable (Blood in the Sand) sur le site Web Project Syndicate, dans lequel il critique la politique d’intervention militaire des États-Unis qui a entraîné de graves conséquences dans le monde, et fait remarquer que le manque de conscience d’introspection des États-Unis est choquant. Selon lui, l’échec des États-Unis en Afghanistan est un échec de leur culture politique et un échec de leur croyance diplomatique qui pousse les États-Unis à s’acharner à résoudre les problèmes politiques par des moyens militaires ou à saper la stabilité par le biais de l’Agence centrale du Renseignement (CIA). Partagez-vous ces points de vue ? Quels sont vos commentaires à ce sujet ?

Hua Chunying : Votre observation est exacte. Récemment, les interventions militaires et les politiques étrangères des États-Unis de ces dernières années ont suscité de vives discussions au sein de la communauté internationale. Selon certains médias américains, du « syndrome du Viet Nam » du siècle dernier au « syndrome de l’Afghanistan » d’aujourd’hui, les États-Unis tentent de manière répétitive de remodeler d’autres pays selon leur propre volonté, ce qui a conduit à maintes reprises les États-Unis dans des désastres et impasses.

J’ai également lu l’article du professeur Sachs que vous avez mentionné. Il y souligne que depuis la Guerre de Corée, toutes les interventions militaires des États-Unis, sans aucune exception, dans des pays en développement ont échoué, qu’il s’agisse du Viet Nam, du Laos et du Cambodge en Asie du Sud-Est, de l’Iraq, de la Syrie et de la Libye au Moyen-Orient, de l’Amérique latine et de l’Afrique, ou de l’Afghanistan d’aujourd’hui. Seuls 2 %, voire moins, des dépenses américaines en Afghanistan ont été consacrées aux infrastructures de base et aux services de réduction de la pauvreté qui profitent réellement au peuple afghan. Les États-Unis auraient pu travailler avec les autres pays pour investir davantage dans l’eau propre, les écoles, les hôpitaux, l’agriculture et d’autres projets qui contribueraient à sortir l’Afghanistan de la pauvreté et à construire un pays plus stable et plus prospère. Mais les dirigeants américains ont souligné devant le public qu’ils ne dépenseraient pas d’argent pour de telles futilités. Le professeur Sachs pense que l’establishment et les médias américains, sans la moindre sympathie et au mépris des conséquences possibles, interviennent dans ces pays et dédaignent leur population, et qu’ils n’ont laissé aux populations locales que des guerres, des meurtres et des déplacements.

J’ai noté que l’éminent universitaire britannique Martin Jacques avait également fait récemment des commentaires à ce sujet. Il pense que la puissance militaire a toujours été fondamentale pour le rôle mondial des États-Unis. Les États-Unis ont depuis longtemps cru que leur puissance militaire était le principal facteur qui leur permettait d’atteindre leurs objectifs dans le monde. Depuis 1945, les États-Unis ont établi près de 800 bases militaires dans plus de 70 pays. Dans chaque cas d’intervention militaire des États-Unis à l’étranger, bien qu’ils bénéficient d’un grand avantage militaire, ils ont échoué de toute façon, car le véritable facteur clé pour déterminer la victoire ou la défaite, ce sont le peuple et la volonté du peuple, et non la supériorité militaire.

Comme les faits l’ont montré à maintes reprises, les interventions militaires ne mènent qu’à une impasse, et résoudre les problèmes par la force et les moyens militaires ne fera que créer encore plus de problèmes. Appliquer servilement la démocratie à l’américaine dans un pays dont l’histoire, la culture et les conditions nationales sont totalement différentes de celles des États-Unis ne marche pas et ne peut que se solder par un échec.

Dans les années 1970, il y avait une chanson aux États-Unis contre la Guerre du Viet Nam, dont les paroles disaient « Let Saigons be bygones » (Laissons passer Saïgon). Malheureusement, l’histoire s’est répétée à Kaboul. Comme le dit un dicton chinois, « une chute dans le fossé, un gain dans la sagesse ». Les États-Unis sont déjà tombés dans assez de fossés. Il est temps pour eux d’améliorer la sagesse. Les États-Unis doivent vraiment réfléchir profondément à leurs politiques erronées que sont l’ingérence arbitraire dans les affaires intérieures d’autrui, le bellicisme et le renoncement aux engagements. Ils doivent sérieusement penser aux responsabilités qu’ils sont tenus d’assumer en tant que grande puissance dans le monde pour le développement pacifique et stable du monde, et cesser de s’obstiner à saper la paix mondiale et à créer des instabilités dans le monde.

China Review News : Le 19 août, un dirigeant américain a déclaré dans une interview qu’il y avait une différence fondamentale entre Taiwan, la République de Corée, l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) et l’Afghanistan. Selon lui, la partie américaine a pris solennellement un engagement conformément à l’article 5 de la charte de l’OTAN selon lequel si un pays envahit ou prend des actions contre leurs alliés de l’OTAN, les États-Unis y répondront, et ils feront la même chose quand il s’agit du Japon, de la République de Corée et de Taiwan. Quels sont les commentaires de la Chine ?

Hua Chunying : J’ai remarqué que certains médias avaient indiqué qu’il s’agissait peut-être d’un lapsus. Il y a effectivement une différence fondamentale entre Taiwan et l’Afghanistan. L’Afghanistan est un État souverain, tandis que Taiwan est une partie intégrante du territoire chinois. Le principe d’une seule Chine est une ligne rouge et un seuil à ne jamais franchir pour tous les pays. La Chine doit être et sera réunifiée. Personne ne doit sous-estimer la forte détermination, la volonté ferme et la grande capacité du peuple chinois pour sauvegarder la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale !

China News Service : Nous avons remarqué que, selon des reportages récents, de hauts fonctionnaires de l’administration américaine ont utilisé les aides en vaccins comme un pion pour séduire et intimider les pays voisins de la Chine en échange de leur aide dans la propagation de la théorie selon laquelle la Chine est l’origine de la COVID-19, diviser la Chine et ses pays voisins, et préserver la domination régionale des États-Unis. Quels sont vos commentaires là-dessus ?

Hua Chunying : Nous avons pris note des reportages concernés. À la différence de la Chine qui répond promptement aux besoins urgents des autres et qui surmonte les difficultés pour produire le matériel antiépidémique et le fournir aux pays dans le besoin, les États-Unis accaparent et monopolisent les fournitures antiépidémiques dans le monde entier. Alors que la Chine a annoncé en premier qu’elle ferait des vaccins un bien public mondial et l’a mis en œuvre, et a fourni plus de 800 millions de doses de vaccins au reste du monde, les États-Unis se sont engagés dans le « nationalisme vaccinal » et « les États-Unis d’abord ».

Aujourd’hui, les États-Unis ont finalement donné leurs propres vaccins. Mais si les reportages sont vrais, les États-Unis ont fixé un prix clandestinement, relié les vaccins à l’identification des origines du virus, et instrumentalisé les vaccins pour contraindre les autres pays à rejoindre l’alliance antichinoise. Une telle pratique est immorale et irresponsable, et doit être condamnée.

À l’heure actuelle, le monde entier est toujours confronté au grave défi de la COVID-19, qui nécessite d’autant plus la solidarité et la coopération. Les vaccins sont une arme puissante pour combattre la pandémie et un espoir pour sauver des vies, et ne devront pas être contaminés par des virus politiques. Nous espérons que la partie américaine mettra fin aux manipulations politiques sur la recherche des origines du virus et cessera de contaminer et d’empoisonner la coopération internationale en la matière.

The Paper : Selon des reportages, le nouveau Secrétaire à la Force aérienne des États-Unis Frank Kendall a déclaré lors d’une interview médiatique que son objectif était de mettre en œuvre une technologie de pointe « faisant peur à la Chine », comme le programme de mise à niveau de l’avion de chasse furtif F-35 que la force aérienne américaine est en train de développer. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Kendall a dit vouloir « faire peur à la Chine ». Je lui suggère de demander à l’Armée de l’air de l’Armée populaire de libération (APL) si elle est d’accord.

L’universitaire britannique Martin Jacques a dit récemment que dans tous les cas d’intervention militaire des États-Unis tels que l’Iraq et l’Afghanistan, les États-Unis bénéficiaient d’un énorme avantage militaire, mais ils avaient toujours fini par un échec, sans aucune exception. La clé pour gagner une guerre est d’obtenir le soutien du peuple, mais non la supériorité militaire. Je pense que les États-Unis ont tiré de nombreuses leçons en la matière, au Viet Nam, en Iraq et en Afghanistan.

Beijing Youth Daily : Le 19 août, le Département américain du Trésor a imposé des sanctions à 3 responsables cubains, dont le Commandant de l’armée centrale de Cuba, pour des raisons des violations des droits de l’homme et de corruption. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Récemment, en ce qui concerne les sanctions américaines contre Cuba, la Chine a exprimé sa position à plusieurs reprises et s’est opposée fermement aux sanctions abusives et unilatérales et à l’intimidation des États-Unis contre Cuba, ainsi qu’à leur ingérence dans les affaires intérieures de Cuba. Comme les faits l’ont prouvé à maintes reprises, plus les États-Unis brandissent arbitrairement le bâton de sanctions sous prétexte de droits de l’homme, plus ils exposent leur pratique hypocrite du « deux poids deux mesures » moral et leur vraie nature de l’intimidation. La Chine soutient fermement les efforts du gouvernement cubain pour maintenir la stabilité sociale. Nous voulons également exhorter une fois de plus les États-Unis à travailler dans le même sens que la communauté internationale et à faire plus de choses qui aideront vraiment Cuba à améliorer son économie et le bien-être de son peuple et à garantir les droits fondamentaux du peuple cubain.

Reuters : La Chine entend-elle aider à répondre aux évacuations à grande échelle des citoyens afghans ? Acceptera-t-elle les citoyens afghans qui ont fui ?

Hua Chunying : Dans les circonstances actuelles, la priorité pour la communauté internationale est d’encourager et de soutenir tous les parties et groupes ethniques en Afghanistan à renforcer la solidarité, à trouver une structure politique ouverte et inclusive, acceptée par le peuple afghan et adaptée à ses intérêts et aux conditions nationales de l’Afghanistan par le dialogue et la consultation, afin de réaliser une transition politique en douceur dès que possible, d’éviter de nouvelles guerres civiles ou des catastrophes humanitaires, de prévenir au mieux de nos capacités des pertes inutiles en vies humaines et des réfugiés à grande échelle. C’est la voie fondamentale de résoudre cette question.

Reuters : La Chine a récemment intensifié ses critiques à l’égard des pays occidentaux en matière de droits de l’homme. La Chine fait-elle cela, comme le disent des fonctionnaires occidentaux, pour détourner les critiques sur ses propres politiques, telles que le « génocide » contre les Ouïgours ? La Chine a également suggéré que la COVID-19 pourrait s’être échappée d’un laboratoire aux États-Unis. S’agit-il également d’une tentative de détourner les critiques des États-Unis selon lesquelles la mauvaise réponse de la Chine a conduit à la propagation de la pandémie ? La Chine renonce-t-elle à améliorer ses relations avec les États-Unis et les autres pays occidentaux ?

Hua Chunying : Je ne peux pas être d’accord avec la logique de vos questions.

Premièrement, vous dites que la Chine a intensifié ses critiques à l’égard des États-Unis sur les questions de droits de l’homme et de recherche des origines du virus afin de détourner les critiques américaines à son encontre. C’est faux. Comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, les États-Unis et quelques-uns de leurs alliés occidentaux ont lancé des attaques sans scrupules contre la Chine sur les questions de droits de l’homme et de recherche des origines du virus, mais ces attaques sont en fait basées sur des rumeurs et des mensonges. Au contraire, tous les cas cités par la Chine reposent sur des faits, et principalement sur des informations publiques rapportées par les médias américains eux-mêmes.

Deuxièmement, pensez-vous que les accusations contre la Chine de la partie américaine, fondées sur des rumeurs et des mensonges, relèvent de la « liberté de la presse », tandis que les accusations de la partie chinoise, basées sur des faits, relèvent de la « désinformation »? Ou bien est-ce que seuls les pays occidentaux, y compris les États-Unis, ont le droit de critiquer et de calomnier la Chine, et celle-ci n’a pas le droit d’indiquer leurs erreurs ? Si telle est la logique, alors il s’agit de l’hégémonie de la parole et de l’intimidation, de la non-démocratie, de l’autoritarisme et du totalitarisme dans la parole et la presse.

Troisièmement, vous demandez si les critiques de la Chine contre les États-Unis signifient qu’elle renonce à améliorer ses relations avec ce pays. Je pense que la logique de votre question est que pour améliorer ses relations avec les États-Unis, la Chine doit renoncer à ses principes, et se résigner à toutes les accusations, calomnies et attaques déraisonnables des États-Unis, en agissant comme un agneau silencieux. C’est également faux. La Chine espère toujours développer de bonnes relations avec les pays du monde entier, y compris les États-Unis. Mais le développement de relations amicales entre les États souverains indépendants doit être fondé sur le respect mutuel, l’égalité et les avantages réciproques. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’une partie reste silencieuse et ne riposte jamais alors que l’autre partie l’attaque sans scrupules et sans fin.

Le peuple chinois est un peuple qui défend la justice et qui ne se laisse pas intimider par la force et la violence, et la nation chinoise est une nation dotée d’un fort sens de fierté nationale et de confiance en soi. Nous n’avons jamais intimidé, opprimé ou assujetti le peuple d’un autre pays. Nous ne l’avons pas fait, nous ne le faisons pas et nous ne le ferons jamais. Dans le même temps, nous ne permettrons jamais à aucune puissance étrangère de nous intimider, de nous opprimer ou de nous asservir. La Chine apprend toujours activement de toutes les expériences utiles des autres pays et s’en inspire, et reste ouverte à toutes les suggestions utiles et les critiques bien intentionnées. Toutefois, nous n’accepterons jamais les sermons arrogants de ceux qui se posent en « donneurs de leçons ». Nous espérons que la partie américaine corrigera sa mentalité, apprendra à véritablement respecter et à traiter les autres pays sur un pied d’égalité, mettra fin à ses attaques et diffamations contre la Chine, arrêtera de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Chine et cessera de compromettre les intérêts de la Chine. Sur cette base, notre porte est ouverte et nous sommes prêts à développer, avec bonne volonté et sincérité, de bonnes relations de coopération avec les États-Unis et leurs alliés. C’est une aspiration commune non seulement du peuple chinois, mais aussi du peuple américain et des peuples du monde entier.

CCTV : Selon des reportages, la Chine a consenti à l’offre de 55 millions de dollars américains à la Sierra Leone pour l’aider à construire un port de pêche hauturière. Mais certains médias étrangers pensent que le projet aura un impact négatif sur l’environnement. Quels sont les commentaires de la Chine là-dessus ?

Hua Chunying : J’ai lu le reportage de The Economist et je le trouve inexact. Le gouvernement, des associations industrielles et des personnalités de divers milieux sociaux de la Sierra Leone ont écarté ce doute et ont exprimé leur soutien à plusieurs reprises à ce projet que le Parlement sierra-léonais a récemment approuvé. Les remarques faites par des Sierra-léonais de tous les horizons montrent clairement que la construction d’un port de pêche moderne est un désir ardent du peuple sierra-léonais depuis les années 1970. La construction de ce port de pêche améliorera considérablement les infrastructures de pêche du pays. Sur la question de l’évaluation environnementale et de la réquisition des terres, le gouvernement de la Sierra Leone a maintes fois signalé que l’emplacement du projet est basé sur la décision la plus appropriée et que de multiples facteurs ont été pris en considération, y compris la mesure de la profondeur de l’eau et l’environnement. La partie sierra-léonaise a chargé une institution professionnelle de réaliser une évaluation environnementale et a affecté des fonds à l’indemnisation des propriétaires terriens locaux. Selon l’enregistrement des autorités de pêche de la Sierra Leone, plus de 100 navires de pêche industrialisés de 16 pays et régions opèrent actuellement en Sierra Leone. Une fois achevé, ce port de pêche profitera non seulement à la population locale, mais aussi aux entreprises concernées opérant en Sierra Leone. C’est un projet gagnant-gagnant pour de multiples parties. Les assertions sur l’« usine de farine de poisson », la destruction de forêts tropicales, le mépris de la population locale et l’extorsion des ressources par la Chine sont toutes fausses et intenables.

Au cours des 50 dernières années, la coopération amicale entre la Chine et la Sierra Leone a porté des résultats fructueux, ce qui est reconnu de tous. La Chine a toujours adhéré aux principes de consultations d’égal à égal, de développement commun, de coopération gagnant-gagnant ainsi que de développement vert et durable. Pour savoir si la Chine aide sincèrement au développement économique local et améliore réellement la vie des gens là-bas, le peuple de la Sierra Leone, je le crois, fera son propre jugement dans toute indépendance. Pour une telle affaire, seul le peuple sierra-léonais est le juge. La Chine respecte pleinement le choix de la Sierra Leone.

China Review News : Le 19 août, le porte-parole des Talibans afghans Zabihullah Mujahid a publié une déclaration sur les réseaux sociaux selon laquelle les Talibans afghans ont créé l’« Émirat islamique d’Afghanistan ». La Chine envisage-t-elle de le reconnaître ?

Hua Chunying : Nous avons remarqué la déclaration concernée des Talibans afghans et aussi le fait que les différentes parties en Afghanistan sont toujours en consultations pour décider de la future structure politique. La position de la Chine sur la question afghane est constante et claire. Nous espérons que l’Afghanistan pourra former un gouvernement ouvert, inclusif et largement représentatif qui poursuivra des politiques intérieures et extérieures modérées et prudentes, de manière à faire écho à l’attente de son peuple et à l’aspiration générale et de la communauté internationale.

[ Envoyer ce lien à un ami ]
  [ Imprimer ]