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Conférence de presse du 14 mai 2021 tenue par la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hua Chunying
2021-05-14 19:59

Selon un accord trouvé entre les deux parties, la 27e session des consultations de hauts fonctionnaires Chine-ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) aura lieu le 18 mai par liaison vidéo. Le Ministre assistant des Affaires étrangères Wu Jianghao coprésidera la réunion avec Elizabeth Buensuceso, Vice-Ministre des Affaires étrangères des Philippines, pays coordinateur des relations Chine-ASEAN.

Les consultations de hauts fonctionnaires Chine-ASEAN sont un mécanisme important de consultations annuelles entre les hauts fonctionnaires chargés des affaires d'ASEAN des départements des affaires étrangères de la Chine et des dix pays de l'ASEAN. Cette année marque le 30e anniversaire de l'établissement des relations de dialogue entre la Chine et l'ASEAN et est d'une importance considérable pour le développement des relations bilatérales. En ce moment spécial, des discussions approfondies seront menées autour de la promotion des relations Chine-ASEAN et de la coopération régionale en Asie de l'Est dans le contexte actuel. Les deux parties feront le bilan du développement de leurs relations au cours des 30 dernières années, communiqueront et se concerteront sur des agendas de coopération majeurs comme les activités commémoratives du 30e anniversaire et échangeront leurs points de vue sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun.

Beijing Youth Daily : La cérémonie marquant le début de l'exportation de mangues cambodgiennes vers la Chine a eu lieu récemment au Cambodge. On prévoit que 100 000 tonnes de mangues cambodgiennes entreront sur le marché chinois. Sur fond de pandémie, est-ce que la Chine a pris des mesures spéciales pour faciliter l'exportation des mangues cambodgiennes ?

Hua Chunying : Pour les informations détaillées de la coopération agricole entre la Chine et le Cambodge, je vous conseille de vous renseigner auprès des départements agricoles ou commerciaux.

Vous avez raison. Les départements concernés de la Chine ont effectivement pris des mesures spéciales pour que cette fois-ci les mangues cambodgiennes de qualité puissent entrer sur le marché chinois. Il s'agit là d'une coopération efficace et pragmatique dans le commerce des produits agricoles accomplie par les départements concernés de la Chine qui ont surmonté les difficultés de la pandémie et innové le moyen de quarantaine et de contrôle par liaison vidéo. Cela permet non seulement de satisfaire les demandes sur le marché chinois en enrichissant le panier des fruits des consommateurs chinois, mais aussi d'aider les paysans cambodgiens à relever leur revenu et à franchir le cap difficile de la COVID-19. Cette nouvelle a attiré une attention particulière et reçu un accueil chaleureux de tous les milieux au Cambodge.

Cette coopération est bien plus qu'une coopération commerciale de mangues. Elle symbolise l'amitié fraternelle entre la Chine et le Cambodge. En tant qu'ami fidèle partageant un avenir commun, la Chine va continuer de travailler avec le Cambodge pour approfondir la coopération pragmatique dans divers domaines, y compris les produits agricoles, afin d'apporter plus d'avantages tangibles aux peuples des deux pays.

China Review News : Selon des reportages, le 13 mai, un porte-parole du Département d'État américain a condamné « l'utilisation cynique par certains pays de l'assistance médicale destinée à la sauvegarde de la vie pour faire avancer leurs propres agendas politiques égoïstes », et a déclaré que les relations entre Taiwan, le Honduras et d'autres pays de la région avaient renforcé les valeurs démocratiques et le développement durable dans l'hémisphère sud. Il a ajouté que les États-Unis se tiendraient aux côtés du Honduras pour répondre ensemble aux défis. Certains médias considèrent que ces remarques visent la Chine. Quelle est votre réponse à ce sujet ?

Hua Chunying : Il semble que les États-Unis sont hypocrites non seulement sur la question des droits de l'homme, mais aussi sur la question des vaccins. Ils ont exprimé à maintes reprises leur engagement à renforcer les valeurs démocratiques mondiales, présentant leur solidarité avec un pays aujourd'hui et un autre demain. Cependant, les États-Unis pourraient-ils nous montrer combien de vaccins ils ont exportés vers d'autres pays, y compris leurs alliés ? Les États-Unis comptent 330 millions d'habitants, soit 4% de la population mondiale, mais ils ont acheté environ 2,6 milliards de doses de vaccin, soit un quart du total mondial des vaccins. Alors que les autres pays essaient par tous les moyens d'obtenir les vaccins dont ils ont un besoin urgent, des centaines de millions de doses de vaccin sont mises de côté dans des entrepôts américains. Les responsables américains ont également souligné à plusieurs reprises que sur la question de la distribution des vaccins, il était nécessaire de poursuivre « l'Amérique d'abord » et « l'Amérique en priorité » et de restreindre l'exportation des matières premières de vaccins. De telles situations nous rappellent un vers du poète chinois Du Fu : « Viandes et vins se corrompent dans les luxueux pavillons, tandis que sur les routes, les gens meurent de froid ».

Sur les questions de la lutte antiépidémique et des vaccins, les États-Unis ont caché la vérité à leurs propres citoyens et sont incapables d'y répondre. Ils ont également tenté de détourner l'attention par le rejet de responsabilités et de faire des manipulations politiques par le biais de la pandémie. À des moments critiques de la lutte mondiale contre la COVID-19, les États-Unis sont restés les bras croisés, ont ajouté au malheur d'autrui ou ont pris de vaines promesses. Il y a quelque temps, ils ont même décidé de se passer de vaines promesses, mettant un accent excessif sur « l'Amérique d'abord ». Récemment, les États-Unis ont fait quelques gestes sans prendre d'actions concrètes, mais ils se font déjà prendre pour « sauveur du monde ». Si les États-Unis se soucient vraiment de la vie et de la santé des habitants dans d'autres pays, s'ils se tiennent sincèrement à leurs côtés, et s'ils croient vraiment en la démocratie et les droits de l'homme comme ils le disent, ils devront joindre leurs paroles à leurs actes.

La Chine a été le premier pays à proposer de faire des vaccins un bien public mondial, et à le pratiquer activement. Malgré sa propre population énorme et son approvisionnement insuffisant en vaccins, la Chine a jusqu'à présent fourni des assistances matérielles antiépidémiques à plus de 160 pays et organisations internationales dans le monde entier. Maintenant, elle fournit par différents moyens des vaccins très demandés à plus de 100 pays et organisations internationales, et effectue le transfert technologique et la coopération sur la production de vaccins avec plus de 10 pays en développement, dont l'Égypte et les Émirats arabes unis. Récemment, après que le vaccin de Sinopharm a été autorisé pour une utilisation d'urgence par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Chine travaille activement à fournir des vaccins au mécanisme COVAX. La Chine continuera de contribuer à l'accessibilité et à l'abordabilité des vaccins dans les pays en développement. Nous espérons que les États-Unis pourront cesser d'utiliser les vaccins pour faire des manipulations politiques et prendre de davantage d'actions concrètes pour contribuer à la coopération mondiale dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Al Jazeera : Une réunion ouverte sur la question palestino-israélienne du Conseil de Sécurité de l'ONU, prévue aujourd'hui, a dû être reportée au 16 mai en raison de l'obstruction des États-Unis. Quelle est la réponse de la Chine ? Selon la Chine, quelles sont les raisons possibles pour lesquelles les États-Unis ont demandé un report de la réunion ? Ce report, dans le contexte de la crise actuelle, peut être désastreux pour la vie et la sécurité des Palestiniens. La Chine envisage-t-elle de rétablir la stabilité de la situation par d'autres moyens ?

Hua Chunying : Je comprends très bien votre préoccupation et votre inquiétude concernant la situation israélo-palestinienne actuelle. La Chine et la communauté internationale sont très préoccupées et gravement inquiètes de l'escalade continue des tensions entre Israël et la Palestine. À la présidence du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le mois de mai, la Chine a toujours joué un rôle actif de médiateur. Nous avons convoqué deux consultations d'urgence au Conseil de Sécurité pour discuter des affrontements entre Israël et la Palestine. Les membres du Conseil de Sécurité ont généralement exprimé leur préoccupation et leur inquiétude à l'égard de ces affrontements et ont demandé au Conseil de Sécurité de jouer le rôle qui lui revient pour promouvoir la stabilisation et la désescalade de la situation et empêcher qu'elle ne devienne incontrôlable. Toutefois, comme vous l'avez dit, il est regrettable que les États-Unis aient été le seul pays à s'opposer à la publication d'une déclaration du Président lors de la consultation d'urgence du Conseil de Sécurité du 10 mai. Lors de la deuxième consultation d'urgence du 12 mai, presque tous les membres du Conseil de Sécurité ont soutenu la publication d'une brève déclaration aux médias sur la situation palestinienne, mais les États-Unis ont toujours été le seul pays à s'opposer à la prise de parole du Conseil de Sécurité, contre la volonté de la communauté internationale. Pourquoi les États-Unis ont-ils agi ainsi ? Nous aimerions également poser à la partie américaine cette question que vous avez soulevée, et nous nous demandons si les États-Unis peuvent nous donner ouvertement une réponse claire ?

Les États-Unis prétendent se soucier des droits de l'homme des musulmans. Cependant, alors que la récente reprise des affrontements entre Israël et la Palestine a plongé un grand nombre de musulmans palestiniens dans la guerre et les souffrances, les États-Unis ont fermé les yeux sur leurs souffrances et ont même risqué une condamnation universelle pour empêcher vigoureusement le Conseil de Sécurité de s'exprimer à ce sujet. Dans le même temps, les États-Unis, en collusion avec le Royaume-Uni et l'Allemagne ainsi que quelques-uns de leurs alliés ont mis en scène une farce politique en organisant, au nom des Nations Unies, une réunion inutile sur les questions liées au Xinjiang en se basant sur des mensonges et des préjugés politiques. Quelle est la véritable intention des États-Unis derrière cela ? La partie américaine doit savoir que la vie des musulmans palestiniens est tout aussi précieuse.

Lors de sa visite dans les pays du Moyen-Orient en mars dernier, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a présenté une initiative en cinq points pour parvenir à la sécurité et à la stabilité au Moyen-Orient, dont le maintien de l'équité et de la justice pour résoudre la question de la Palestine. Face à la gravité de la situation actuelle, tous les efforts doivent être déployés pour apaiser les tensions, protéger la sécurité et les droits des civils et empêcher que la crise ne s'aggrave et ne devienne incontrôlable. La Chine continuera d'exhorter le Conseil de Sécurité à s'acquitter de sa responsabilité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, à prendre des mesures sur les affrontements israélo-palestiniens dans les plus brefs délais, à réaffirmer son engagement et son soutien ferme à la « solution à deux États », et à promouvoir le rétablissement de la paix et de la stabilité locales le plus tôt possible.

HRTN : Gerald Mbanda, fondateur du site Internet Africa-China Review a récemment publié sur cette plateforme un article intitulé Pourquoi les pays africains soutiennent la Chine et s'opposent à l'Occident sur les questions de droits de l'homme. Selon l'article, les accusations de « génocide » et de « travail forcé » au Xinjiang sont des allégations mensongères et que leur véritable objectif est d'attaquer les affaires intérieures de la Chine ainsi que de saper le développement de la Chine. Certains pays occidentaux, y compris les États-Unis, utilisent les droits de l'homme comme un outil politique pour réprimer d'autres pays, tout en fermant les yeux sur les actes de violation des droits de l'homme dans leurs propres pays, tels que la discrimination raciale et la violence armée, ce qui est une pratique très hypocrite. Selon l'article, ces pays n'ont aucune autorité morale pour juger d'autres pays en raison de leur mauvais bilan en matière de violation des droits de l'homme en Afrique. La Chine et l'Afrique ont toutes deux connu des souffrances causées par l'Occident et ont aussi des valeurs communes, ce qui explique pourquoi les pays africains soutiennent la Chine sur les questions de droits de l'homme. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Nous avons entendu dernièrement des voix justes de nos amis africains de tous les horizons, dont l'article que vous avez mentionné. Franchement, nous sommes très émus par ces articles qui réchauffent le cœur. Nous avons le sentiment que la Chine et l'Afrique peuvent s'entendre sur de nombreuses questions et sont véritablement de bons amis et frères.

En fait, le complot d'une poignée de pays occidentaux, y compris les États-Unis, visant à créer les prétendues questions de droits de l'homme au Xinjiang pour perturber et contenir la Chine, a été découvert par de plus en plus de personnes clairvoyantes sur la scène internationale, y compris nos frères africains. L'hypocrisie des États-Unis en matière de droits de l'homme a également été révélée par de plus en plus de personnes dans le monde.

J'ai remarqué qu'Alfred de Zayas, ancien expert indépendant sur la promotion d'un ordre international démocratique et équitable nommé par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, a déclaré dans une récente interview exclusive que les accusations américaines sur le prétendu « génocide » au Xinjiang en Chine étaient des allégations sans aucun fondement, et étaient une propagande motivée par des arrière-pensées et des symptômes de sinophobie. Les États-Unis ne se préoccupent pas du tout des droits des Ouïgours et les accusations de « génocide » ne sont rien d'autre qu'une arme géopolitique et de propagande.

Nous avons également remarqué l'indignation exprimée par des personnes de tous les horizons en Afrique du Sud après que Lindani Myeni, un ancien joueur de rugby sud-africain, a été abattu par un policier blanc aux États-Unis en avril dernier. Ils estiment que cette affaire a mis à nu la discrimination raciale profondément enracinée dans la société américaine dont sont victimes les Afro-Américains. Le Ministre sud-africain du Développement social a déclaré, à l'arrivée de la dépouille de Lindani Myeni en Afrique du Sud, que de tels incidents violaient gravement les droits de l'homme, constituaient un manque de respect pour la vie des Africains et devaient être condamnés dans les termes les plus forts. Le vice-gouverneur de la province natale de Lindani Myeni a déclaré que pour comprendre les disparités raciales aux États-Unis, il fallait aller au-delà des frontières nationales et du racisme institutionnalisé et se demander comment les États-Unis se sont engagés dans une ingérence violente dans d'autres pays au nom de la démocratie. Le pouvoir absolu exercé par les policiers blancs aux États-Unis est l'exemple de la façon dont les États-Unis traitent les autres pays, c'est-à-dire l'exportation de la guerre et la création de la misère en échange de ressources.

Comme je l'ai dit hier, nous devons fabriquer ensemble le plus grand miroir du monde et l'envoyer aux États-Unis pour qu'ils puissent se regarder dans le miroir et procéder aux réajustements nécessaires.

Bloomberg : Selon le journal japonais Nikkei, la Chine et l'ASEAN tiendront une réunion en face-à-face en juin prochain. Pourriez-vous le confirmer ? Et selon des reportages, les Ministres de la Défense de la Chine et du Japon rencontreront lors du Dialogue Shangri-La à Singapour. Pourriez-vous confirmer cette information ?

Hua Chunying : En ce qui concerne votre première question, je n'ai pas d'information détaillée à vous fournir pour le moment. Comme je viens de le dire, nous tiendrons une session des consultations de hauts responsables Chine-ASEAN le 18 mai. Cette année marque le 30e anniversaire de l'établissement des relations de dialogue entre la Chine et l'ASEAN, et les deux parties maintiennent des échanges étroits.

Pour votre deuxième question, je vous conseille de vous renseigner directement auprès du Ministère de la Défense nationale.

China Daily : Lors d'une conférence de presse conjointe avec la Ministre australienne des Affaires étrangères Marise Payne le 13 mai, le Secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que les États-Unis ne laisseraient pas l'Australie seule face à la « coercition économique » de la Chine, et que la « coercition économique » exercée par la Chine envers les alliés des États-Unis entraverait les relations américano-chinoises. Quels sont les commentaires de la Chine ?

Hua Chunying : Le mot « coercition » est fréquemment utilisé récemment. Mais je ne sais pas sur quelle base les États-Unis accusent la Chine de « coercition économique » contre leurs alliés ?

Nous savons tous que la « coercition » est un atout et une caractéristique des États-Unis. Ils ont proposé des exemples typiques en matière de diplomatie coercitive au monde par leurs politiques et actions, à savoir la réalisation de leurs objectifs stratégiques à travers notamment la menace militaire, l'isolement politique, les sanctions économiques et le blocus technologique.

En effet, en 1971, le Professeur Alexander George à l'Université de Stanford a avancé pour la première fois le concept de « diplomatie coercitive » pour résumer les politiques des États-Unis de l'époque envers le Laos, Cuba et le Viet Nam. L'administration américaine n'a jamais hésité à utiliser ouvertement le terme de la « diplomatie coercitive », et en est même très fière. Par exemple, les États-Unis ont forcé le gouvernement militaire d'Haïti à démissionner en 1994 et qualifié cet événement d'« exemple classique de diplomatie coercitive des États-Unis ». En 2003, ils ont explicitement qualifié les 30,3 milliards de dollars de dépenses militaires supplémentaires de dépenses engagées pour « la diplomatie de la coercition ». Le Conseiller à la Sécurité nationale du Président américain Jake Sullivan a écrit que la politique de la précédente administration américaine à l'égard de l'Iran n'était faite que de « coercition » et non de « diplomatie ».

S'agissant de la coercition économique, les États-Unis brandissent depuis des années le « gros bâton des sanctions » contre Cuba, la République populaire démocratique de Corée (RPDC), l'Iran et le Venezuela, et ont provoqué à leur gré des « guerres commerciales » contre de nombreux pays, abusé de la sécurité nationale pour réprimer sans scrupule les entreprises de haute technologie d'autres pays. Qu'il s'agisse d'Alstom de la France, de Toshiba et de Toyota du Japon, de l'industrie aérospatiale de l'ex-URSS ou de l'industrie des technologies de pointe de la Chine d'aujourd'hui comme des entreprises de télécommunications, ils sont tous victimes de la « coercition économique » des États-Unis.

J'ai remarqué que de plus en plus de personnes aux États-Unis préconisent le renforcement du dialogue et de la coopération entre la Chine et les États-Unis, appellent la Chine et les États-Unis à aller dans le même sens et à améliorer leurs relations, estiment qu'une relation sino-américaine saine, stable et durable est dans l'intérêt des peuples des deux pays. Je ne sais pas si le Secrétaire d'État Antony Blinken a dit cela car il croyait que les intérêts australiens étaient plus importants que les intérêts américains. Si tel est le cas, je me demande depuis quand la politique américaine est-elle passée de « l'Amérique d'abord » à « l'Australie d'abord » ?

Global Times : Selon des reportages du 13 mai, le Livre blanc de la défense 2021 du Japon énoncera pour la première fois que « la stabilité de la situation de Taiwan est un contenu très important pour la garantie de la sécurité du Japon et la stabilité de la communauté internationale », et indiquera que les actions militaires de la Chine susciteront des inquiétudes. Le Livre blanc dénigrera également la Chine en accusant les navires de la Garde côtière chinoise d'avoir violé le droit international dans ses activités autour des îles Diaoyu. Quels sont les commentaires de la Chine là-dessus ?

Hua Chunying : Ces derniers jours, le Japon ne cesse de faire du tapage autour de la Chine, de s'ingérer grossièrement dans les affaires intérieures de la Chine, de critiquer de façon injustifiée l'édification de la défense nationale et les activités militaires normales de la Chine, de faire des remarques irresponsables sur les activités maritimes légitimes de la Chine, et d'inventer la prétendue « menace chinoise ». Cela est extrêmement erroné et irresponsable. La Chine y exprime son fort mécontentement et sa forte opposition, et a fait des représentations solennelles auprès du Japon.

Je dois souligner que Taiwan fait partie du territoire chinois, et que la question de Taiwan relève purement des affaires intérieures de la Chine. La Chine ne tolère jamais l'ingérence dans la question de Taiwan par quelque pays que ce soit et de quelque manière que ce soit. La Chine doit être réunie et sera certainement réunie.

L'île Diaoyu et ses îlots affiliés font partie inaliénable du territoire chinois. Les activités de patrouille et d'application de la loi de la Chine dans les eaux au large des îles Diaoyu constituent un exercice légitime et légal de son droit inhérent. Nous espérons que la partie japonaise rectifiera son état d'esprit et fera preuve de respect de la souveraineté de la Chine et de sincérité dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité régionales.

Shenzhen TV : Récemment, la Consule générale d'Inde à Hong Kong a appelé le gouvernement chinois à intervenir dans le prix des fournitures antiépidémiques achetées par l'Inde et a déclaré que les chaînes d'approvisionnement devaient rester ouvertes. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Nous suivons de près les reportages selon lesquels l'épidémie sévit en Inde, et exprimons notre sympathie au peuple indien pour sa souffrance. La Chine a été l'un des premiers pays à offrir son soutien et son assistance à l'Inde. Depuis la nouvelle vague de l'épidémie en Inde, le gouvernement chinois a toujours encouragé et guidé les entreprises chinoises pour qu'elles collaborent activement et facilitent les achats de toutes sortes de matériels antiépidémiques par la partie indienne. Pour autant que je sache, de nombreuses entreprises et institutions non gouvernementales chinoises prennent des actions agissantes pour fournir, à leur manière, diverses sortes d'assistance à la partie indienne.

À notre connaissance, les autorités compétentes chinoises ont fourni et fournissent des facilités pour le transport du matériel concerné vers l'Inde à partir de plusieurs villes chinoises ainsi que son dédouanement. En avril dernier, la partie chinoise a exporté vers l'Inde un total de plus de 26 000 respirateurs et concentrateurs d'oxygène, plus de 15 000 moniteurs et près de 3 800 tonnes de matériels médicaux et de médicaments. Selon des informations, les entreprises chinoises concernées ont reçu des commandes de plus de 70 000 unités de concentrateurs d'oxygène depuis l'Inde et elles intensifient leur production en vue d'une livraison dans les meilleurs délais. En outre, la partie indienne a une demande forte de matières premières et auxiliaires pour la production de vaccins. Depuis le début de cette année, les entreprises chinoises concernées ont fourni plus de 10 tonnes de ce genre de matières à la partie indienne, et des commandes de plus de 20 tonnes devront être livrées rapidement.

Nous sommes d'accord avec l'appel lancé par la Consule générale d'Inde à Hong Kong à maintenir les chaînes d'approvisionnement ouvertes et stables, et nous espérons que toutes les parties prendront des actions concrètes pour garantir la stabilité et l'ouverture des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales. Aucune partie ne devra les couper artificiellement ou miner l'ouverture et la stabilité des chaînes d'approvisionnement mondiales à des fins politiques.

En ce qui concerne la question du prix des matériels antiépidémiques que vous avez mentionnée, il s'agit d'un comportement de marché, qui est déterminé par l'offre et la demande. Selon des informations obtenues auprès des entreprises concernées, prenons l'exemple des concentrateurs d'oxygène, l'augmentation importante de la demande en Inde a affecté les chaînes d'approvisionnement mondiales. Les entreprises chinoises concernées ont augmenté leur production, mais à cause de l'offre insuffisante de certaines matières premières qui devaient être importées d'Europe, la capacité de production a été affectée. Lorsque l'épidémie était sévère au début de l'année dernière, la Chine avait également connu une situation similaire. En outre, les acheteurs du côté indien expriment généralement largement leur demande par le biais de divers canaux, et font parfois des achats par de différents canaux, ce qui peut également conduire à une amplification excessive de leur demande, affectant dans une certaine mesure l'ordre du marché et poussant les prix à la hausse. Nous espérons que toutes les parties pourront travailler ensemble pour garantir l'ouverture et la stabilité des chaînes d'approvisionnement grâce à la coopération internationale.

Bloomberg : Hier, vous avez dit que mon collègue était titulaire d'une carte de presse valable pour un an. Ma question est la suivante : ma carte de presse a déjà expiré le 15 avril. Je n'ai pas de carte de presse valable pour un an. La carte de presse de mon collègue, qui a assisté à la conférence de presse d'hier, a déjà expiré en octobre dernier. De nombreux journalistes américains ou journalistes des médias américains ont vu leur carte de presse expirer et n'ont pas pu obtenir de carte de presse valable pour un an. Pourriez-vous confirmer que nous devons avoir des cartes de presse valables pour un an ? Et pourriez-vous nous dire quand nous les obtiendrons ?

Hua Chunying : Vous venez de dire que vous et votre collègue n'avez pas de carte de presse valable pour un an, n'est-ce pas ?

Bloomberg : Je peux vous montrer ma carte de presse. Elle a déjà expiré le mois dernier.

Hua Chunying : Si votre carte de presse a expiré le mois dernier, comment se fait-il que vous puissiez toujours travailler ici ?

Bloomberg : Nous disposons d'un document émis par la partie chinoise indiquant que les nouvelles cartes de presse sont en cours de traitement. Nos anciennes cartes de presse ont déjà expiré.

Hua Chunying : Je peux répondre à votre question.

J'ai expliqué cela à votre collègue hier. Près de 500 journalistes étrangers se trouvent actuellement en Chine, et la grande majorité, soit plus de 95% d'entre eux, disposent d'une carte de presse permanente valable pour un an, y compris des journalistes américains. Malgré la situation épidémique actuelle, la partie chinoise a fait de son mieux pour faciliter le travail et la vie des journalistes étrangers en Chine.

Vous savez bien comment l'administration américaine traite les journalistes des médias chinois aux États-Unis. Suite à l'expulsion de 60 journalistes chinois en mars de l'année dernière, la partie américaine a réduit en mai dernier la durée de séjour de tous les journalistes chinois aux États-Unis titulaires d'un visa I à moins de 90 jours. Dans de telles circonstances, la partie chinoise aurait dû immédiatement prendre des mesures réciproques à l'égard de tous les journalistes des médias américains en Chine. Mais, sachant qu'il faut faciliter une meilleure communication et compréhension mutuelle entre les peuples des deux parties, et tenant compte des préoccupations des journalistes des médias américains en Chine, nous avons pris des mesures provisoires par bonne volonté afin de garantir qu'en attente d'approbation de leur demande de prolongation de carte de presse, le travail et la vie normaux des journalistes concernés en Chine ne soient pas affectés. Nous fournissons à ces journalistes un avis indiquant que leur demande de prolongation de carte de presse est en cours de traitement, et coordonnons avec les autorités de gestion des entrées et sorties pour leur délivrer un permis de séjour pour une certaine période. Vous devriez pouvoir constater que sur votre avis de traitement de prolongation de carte de presse est clairement écrit : « la nouvelle carte de presse est en cours de traitement et l'ancienne carte de presse est toujours considérée comme valide ». Par conséquent, avec le permis de séjour actuel et la carte de presse permanente dont vous disposez, votre travail et votre vie en Chine ne seront pas affectés. Bien que les permis de séjour concernés soient valables pour une durée de trois mois, ils peuvent être prolongés sans aucun obstacle après leur expiration.

Vous pouvez comparer cette situation à celle des journalistes chinois aux États-Unis. Les demandes de prolongation de visa soumises par un correspondant de l'Agence de presse Xinhua et un correspondant du Quotidien du Peuple en ligne aux États-Unis en novembre 2020 n'ont toujours pas été approuvées. Ils ont été donc contraints de cesser leurs reportages depuis février dernier. Le correspondant de l'Agence de presse Xinhua a déjà été obligé de quitter les États-Unis le 1er mai pour rentrer en Chine. Si vous vous mettez à leur place, vous devrez savoir que vous avez de la chance d'être en Chine et compatir à la situation des journalistes chinois aux États-Unis. Vous devez également faire davantage d'efforts pour informer l'administration américaine de la situation réelle. En tant que confrères des journalistes chinois aux États-Unis, vous pouvez mieux comprendre que la situation est très incertaine et difficile pour eux.

En prenant les dispositions actuelles, nous avons pleinement démontré notre compréhension pour les besoins des journalistes américains en Chine en termes de travail et de vie, ainsi que notre bonne volonté, sincérité, tolérance et patience. Mais c'est aux États-Unis de décider de la suite de nos actions. La balle est dans le camp de l'administration américaine. Si la partie américaine persiste dans les mesures de répression politique déraisonnables à l'encontre des journalistes des médias chinois, la partie chinoise sera obligée de prendre des contre-mesures formelles et réciproques.

Bloomberg : Combien de journalistes d'origine américaine, ou travaillant pour des médias américains, sont actuellement dans cette situation ?

Hua Chunying : La partie américaine doit en avoir une idée claire. La Chine a fourni beaucoup de facilités aux journalistes de Bloomberg dans leur travail, n'est-ce pas ?

Mais les journalistes des médias chinois aux États-Unis doivent demander une nouvelle prolongation de visa tous les trois mois. Si la partie américaine ne l'approuve pas, ils seront obligés d'arrêter leur travail. Pensez-vous que les médias américains souhaitent que la Chine prenne immédiatement des mesures réciproques ?

Il faut chérir de telles opportunités. Nous espérons que vous présenterez fidèlement la situation à l'administration américaine et lui demanderez de mettre immédiatement fin à sa répression politique contre les médias chinois. S'ils corrigent leurs erreurs, nous serons certainement disposés à vous fournir de meilleurs services et facilités. Mais pour l'instant, la partie chinoise a déjà fait preuve d'un maximum de bonne volonté et de tolérance, et nous espérons que la partie américaine en tiendra compte.

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