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Conférence de presse du 18 mars 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
2021-03-18 20:38

Sur invitation du Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi, le Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergueï Viktorovitch Lavrov effectuera une visite en Chine les 22 et 23 mars.

Reuters : Le Ministère des Affaires étrangères du Canada a déclaré que les procès de Michael Kovrig et Michael Spavor devraient avoir lieu respectivement demain à Dandong et lundi prochain à Beijing. La Chine peut-elle le confirmer ?

Zhao Lijian : La Chine a exprimé à plusieurs reprises sa position sur les cas des citoyens canadiens concernés. Les organes judiciaires chinois traitent les affaires de manière indépendante conformément à la loi et protègent pleinement les droits légaux des personnes concernées. La Chine traite toujours les questions concernées, y compris les notifications consulaires, conformément à la Convention de Vienne sur les relations consulaires, à l'Accord consulaire entre le gouvernement de la République populaire de Chine et le gouvernement du Canada et aux lois et règlements chinois concernés.

Agence de presse Xinhua : Vous venez d'annoncer la visite prochaine en Chine du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Quelles sont les attentes de la Chine pour cette visite ?

Zhao Lijian : Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov effectuera une visite en Chine du 22 au 23 mars. La Chine et la Russie sont des partenaires de coordination stratégiques globaux, et le maintien d'échanges étroits entre les Ministres des Affaires étrangères des deux pays est naturellement important dans la promotion du développement des relations bilatérales. Cette année marque le 20e anniversaire de la signature du Traité de bon voisinage et de coopération d'amitié sino-russe, et s'inscrit comme un jalon dans l'histoire du développement des relations sino-russes. Il est nécessaire pour les deux parties de renforcer davantage la communication afin de jeter une base au développement des relations bilatérales cette année.

Au cours de la visite en Chine du Ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi s'entretiendra avec lui. Les deux parties se concerteront sur les relations bilatérales et les récents échanges de haut niveau, et échangeront leurs vues sur les questions internationales et régionales d'intérêt commun. Nous sommes convaincus que cette visite permettra de consolider davantage la bonne dynamique du développement de haut niveau des relations sino-russes et multipliera la coordination stratégique entre les deux parties dans les affaires internationales.

Yonhap News Agency : Lors de sa visite en République de Corée, le Secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que les options de pression et de diplomatie étaient toutes mises sur la table quant au contact avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Il a dit espérer que la partie chinoise emploierait efficacement son influence sur la RPDC pour faire avancer le processus de dénucléarisation. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous avons remarqué la situation concernée. La Chine estime que la situation détendue de dialogue dans la péninsule coréenne difficilement acquise ces dernières années vaut la peine d'être chérie. Les parties concernées doivent travailler dans le même sens, s'efforcer conjointement de gérer les divergences, de promouvoir activement le dialogue et les contacts, et de sauvegarder la paix et la stabilité régionales. Il est dans l'intérêt commun de toutes les parties de faire avancer fermement le processus de règlement politique de la question de la péninsule par l'intermédiaire d'une approche à double voie. La Chine continuera de jouer un rôle constructif à cet égard.

China Review News : À la veille du dialogue stratégique de haut niveau Chine-États-Unis, la partie américaine a fait pression sur la Chine en profitant des visites au Japon et en République de Corée, et annoncé l'augmentation de sanctions contre la Chine sur les questions liées à Hong Kong. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ? Et attend-elle toujours des résultats positifs de ce dialogue ?

Zhao Lijian : Ces derniers jours, les États-Unis ont tenu une série de propos et d'actions négatifs liés à la Chine. Le fait que cela intervient à la veille du dialogue stratégique de haut niveau Chine-États-Unis donne à réfléchir. La Chine a accepté de participer à ce dialogue stratégique de haut niveau proposé par la partie américaine, ce qui a reflété la sincérité et l'attitude constructive de la Chine pour relancer le dialogue et les échanges avec les États-Unis, et améliorer et développer les relations sino-américaines. La Chine exprimera sa position et ses préoccupations sur les questions concernées dans le dialogue. Tous les sujets dont on peut parler sont mis sur la table. Il n'y a pas de marge de compromis ou de concession pour la Chine face aux questions touchant à sa souveraineté, à sa sécurité et à ses intérêts vitaux, et la Chine a une détermination et une volonté inébranlables de sauvegarder ses intérêts vitaux.

Je tiens à souligner que des résultats positifs de ce dialogue dépendront des efforts conjoints des deux parties. La partie américaine doit aller dans le même sens que la Chine et mener un dialogue de bonne foi dans une attitude constructive. Les tentatives de s'engager dans la « diplomatie de microphone » et l'influence sur l'opinion publique, et de regrouper des alliés pour faire pression sur la Chine sont vouées à l'échec et inutiles.

La Chine espère mener une communication et des échanges amples avec la partie américaine pour promouvoir le développement sain et régulier des relations sino-américaines par le biais de ce dialogue. Pourtant, nous ne nous attendons pas à ce que toutes les questions entre les deux parties soient résolues par un seul dialogue. Les États-Unis doivent reconnaître la détermination de la Chine à sauvegarder fermement sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement.

FSN : L'Ambassade du Canada en Chine a été informée par la partie chinoise que les procès de Michael Kovrig et de Michael Spavor auraient lieu bientôt. Des reportages supposent que ce timing est lié au dialogue entre la Chine et les États-Unis en Alaska. Pourriez-vous le confirmer ?

Zhao Lijian : J'ai déjà exposé pleinement la position de la Chine sur les questions concernées tout à l'heure. Cela n'a rien à voir avec le dialogue stratégique de haut niveau Chine-États-Unis.

Bloomberg : La Commission fédérale des communications (FCC) des États-Unis a pris de nouvelles mesures pour révoquer l'autorisation accordée à China Unicom Americas, à Pacific Networks ainsi qu'à sa filiale en propriété exclusive ComNet de fournir des services aux États-Unis, indiquant que ces entreprises de télécommunications étaient toutes contrôlées par le gouvernement chinois et poseraient un risque à la sécurité. Il s'agit d'une autre mesure de répression contre des entreprises chinoises sous prétexte de question de sécurité après des actions prises par la FCC visant Huawei et ZTE. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : J'ai remarqué les reportages concernés. La Chine exprime sa ferme opposition à cet égard. Nous exhortons la partie américaine à respecter les principes de l'économie de marché, à mettre fin à leurs pratiques erronées consistant à généraliser le concept de la sécurité nationale et à politiser les questions économiques, à cesser d'abuser du pouvoir d'État pour réprimer de manière injustifiée les entreprises chinoises, et à offrir un environnement équitable, juste et non discriminatoire aux entreprises chinoises dans leurs investissements et opérations aux États-Unis. La Chine continuera de prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises.

FSN : Si la Chine et les États-Unis abordent l'affaire Meng Wanzhou dans leur dialogue en Alaska, qu'attend la Chine de la partie américaine sur cette affaire ?

Zhao Lijian : La position de la Chine sur l'affaire Meng Wanzhou est bien claire. Nous avons clarifié la position de la Chine plus d'une fois. Comme les faits l'ont prouvé depuis longtemps, l'affaire Meng Wanzhou est purement et simplement une affaire politique. Nous exhortons la partie américaine à remédier immédiatement à ses erreurs afin que Mme Meng puisse retourner en Chine en toute sécurité dès que possible.

Shenzhen TV : Selon des reportages, l'organisation « Arrêtez la haine contre les Américains d'origine asiatique et des insulaires du Pacifique (Stop AAPI Hate) » a publié un rapport le 16 mars, indiquant que du 19 mars 2020 au 28 février 2021, 3 795 incidents de discrimination raciale de toute sorte contre les Américains d'origine asiatique ont été signalés, y compris des agressions physiques et verbales. Parmi eux, les Américains d'origine chinoise étaient la communauté la plus attaquée. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Depuis un certain temps, le racisme contre les personnes d'origine asiatique, y compris les Américains d'origine chinoise et les Chinois, s'est multiplié aux États-Unis. Des crimes violents concernés n'ont cessé d'être commis, et même des personnes âgées d'origine asiatique sans défense ont été violemment attaquées et leur vie a été gravement menacée. Ces scandaleux comportements racistes nous rendent fâchés et tristes. En réalité, la « maladie chronique du racisme » aux États-Unis persiste depuis longtemps, et ce ne sont pas seulement les Américains d'origine asiatique et des insulaires du Pacifique qui risquent d'être blessés et sont victimes de la discrimination ! Le 25 mai 2020, l'Afro-Américain George Floyd a été asphyxié sous le genou d'un policier blanc. Le mouvement de protestation « La vie des Noirs compte » qui en a découlé a gagné les 50 États des États-Unis, et choqué la communauté internationale. Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies l'a également condamné fortement. J'espère que les États-Unis pourront écouter les voix du peuple américain et de la communauté internationale.

Je tiens également à souligner qu'à cause de leur mentalité de jeu à somme nulle et leurs préjugés idéologiques, certains politiciens de la précédente administration américaine et des forces antichinoises aux États-Unis ont concocté et diffusé sans scrupule des mensonges et de fausses informations sur la Chine, incité au racisme et à la haine, toléré la discrimination contre les citoyens chinois aux États-Unis dont des étudiants chinois, et les ont même surveillés, harcelés, interrogés et arrêtés de manière arbitraire. La Chine est profondément préoccupée par cela. Les États-Unis devront prendre des mesures concrètes pour résoudre leurs propres problèmes de racisme et de discrimination raciale en vue de sauvegarder et de protéger de façon tangible la sécurité et les droits et intérêts légitimes des citoyens chinois aux États-Unis.

The Paper : Lors de la 46e session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, le représentant de la Chine a exprimé ses profondes préoccupations quant à la détérioration continue de la situation des droits de l'homme aux États-Unis, et a exhorté les États-Unis à profiter de l'Examen périodique universel (EPU) pour mettre fin aux pratiques de violations des droits de l'homme sous toutes leurs formes. Quels sont vos commentaires à ce sujet ?

Zhao Lijian : Depuis trop longtemps, certaines personnes aux États-Unis se sont autoproclamées « juges des droits de l'homme », et cela fait trop longtemps que le prétendu « phare des droits de l'homme » s'occupe à scruter les autres sans s'examiner soi-même. Ils ont choisi de fermer les yeux sur des problèmes de droits de l'homme profondément enracinés dans leur pays. Voici quelques faits que j'aimerais partager avec vous :

Premièrement, le phénomène de discrimination raciale et de brutalité des forces d'application de la loi est très grave aux États-Unis. Les minorités ethniques, les musulmans, les réfugiés et les immigrés sont exposés à des menaces de discrimination et de xénophobie, et l'héritage nocif de la « suprématie des Blancs » perdure. Les statistiques montrent qu'entre janvier et novembre 2020, seuls 17 jours se sont écoulés sans que quelqu'un ne soit tué par les forces d'application de la loi américaines.

Deuxièmement, les États-Unis ont pratiqué l'« interventionnisme » sous le couvert de la démocratie et des droits de l'homme. Depuis 2001, ils ont mené des opérations dites antiterroristes dans plus de 80 pays du monde, ce qui fait que plus de 800 000 personnes, dont quelque 335 000 civils, sont mortes de la violence directe de la guerre et des dizaines de millions de personnes ont été déplacées. Aujourd'hui, environ 21 millions de personnes en Afghanistan, en Irak, en Syrie et dans d'autres pays sont toujours déplacées ou vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Les États-Unis ont en outre imposé des sanctions unilatérales à des pays en développement, ce qui a entraîné de graves crises humanitaires.

Troisièmement, les États-Unis doivent réfléchir profondément sur leur histoire de génocide des Amérindiens, qui ont été expulsés et massacrés pendant la conquête de l'Ouest, et dont la population a diminué de 95%, passant de 5 millions à la fin du XVe siècle à seulement 250 000 au début du XXe siècle.

Les États-Unis doivent écouter attentivement et examiner de près les critiques et les suggestions de la communauté internationale sur leur situation en matière de droits de l'homme, rejeter la pratique erronée du « deux poids deux mesures », et prendre des mesures concrètes pour promouvoir et protéger les droits de l'homme.

Bloomberg : Des diplomates de haut niveau de la Chine et des États-Unis tiendront bientôt un dialogue en Alaska. Je voudrais savoir s'il y aura une éventuelle rencontre entre le Président Xi Jinping et le Président Joe Biden après le dialogue, et si cette question sera abordée lors du dialogue.

Zhao Lijian : Pour autant que je sache, il n'y a pas d'arrangement de ce type pour le moment.

Question de Suivi : Lorsque vous dites qu'il n'y a pas d'arrangement de ce type pour le moment, voulez-vous dire que vous n'êtes pas sûr que ce soit un sujet du dialogue ?

Zhao Lijian : Lors du dialogue stratégique de haut niveau entre la Chine et les États-Unis, les deux parties pourront échanger leurs points de vue sur toutes les questions d'intérêt commun, y compris celle des échanges de haut niveau.

Bloomberg : La Chine a déclaré qu'il s'agirait d'une grave erreur si l'Union européenne (UE) sanctionnait des responsables chinois pour les questions liées au Xinjiang. Les deux parties ont récemment signé l'accord d'investissement Chine-UE. La décision de l'UE de mettre des responsables chinois sur une liste noire pour les questions liées aux droits de l'homme plongera-t-elle cet accord dans une crise ?

Zhao Lijian : Le peuple chinois est le mieux placé pour examiner la situation des droits de l'homme en Chine. À l'heure actuelle, le Xinjiang jouit d'une stabilité sociale durable, où la population vit et travaille en paix, les groupes ethniques s'unissent en harmonie, et les droits fondamentaux des personnes de tous les groupes ethniques, tels que le droit à la vie, le droit à la santé et le droit au développement, sont solidement protégés. Ceci est un fait indéniable.

Les soi-disant « violations des droits de l'homme » au Xinjiang, telles que le « travail forcé » et la « stérilisation forcée », sont de gros mensonges délibérément fabriqués et diffusés par une poignée de prétendus chercheurs et institutions non sans arrière-pensées. Le peuple chinois est fortement indigné de ces mensonges contraires à la justice et à la conscience. Toute personne disposée à respecter et à comprendre la Chine et qui ne nourrit pas de malveillance ni de préjugés à l'égard du Xinjiang doit y être vigilante et y résister. L'écrivain français Maxime Vivas a aussi clairement révélé, dans son livre intitulé Ouïghours, pour en finir avec les fake news, la conspiration de ces personnes qui ne se sont jamais rendues au Xinjiang visant à créer de la désinformation. Je suggère que les personnes concernées lisent attentivement ce livre afin d'apprendre soigneusement quels sont les faits.

Les questions liées au Xinjiang sont par nature des questions de lutte contre le terrorisme violent et le séparatisme. Les affaires du Xinjiang sont purement des affaires intérieures de la Chine. Nous exhortons l'UE à cesser de calomnier et de dénigrer la Chine ainsi que de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Chine sous prétexte des droits de l'homme et en instrumentalisant les questions liées au Xinjiang. La Chine reste inébranlable dans sa détermination à défendre sa souveraineté nationale, sa sécurité et ses intérêts de développement. Si l'UE prend une décision erronée en se basant seulement sur des mensonges concoctés par une minorité de forces antichinoises mal intentionnées, cela ne fera que montrer qu'il s'agit d'une manipulation politique. Si l'UE s'obstine à prendre des actions erronées qui nuisent aux intérêts de la Chine, celle-ci y répondra résolument et restera sur ses positions jusqu'au bout.

L'accord d'investissement Chine-UE, un accord équilibré et de haut niveau caractérisé par les bénéfices mutuels et gagnant-gagnant, offrira aux investissements mutuels entre la Chine et l'UE un accès plus large au marché, un meilleur environnement d'affaires, une garantie institutionnelle plus forte et de meilleures perspectives de coopération. La signature et la ratification de l'accord sont dans l'intérêt commun de la Chine et de l'UE. Plus tôt il entrera en vigueur, plus tôt il profitera aux entreprises et aux peuples des deux parties. Ce que l'UE doit faire, c'est de promouvoir la ratification et l'entrée en vigueur rapides de l'accord d'investissement, au lieu de s'immiscer dans les affaires intérieures de la Chine et de faire des remarques irresponsables en se posant en donneurs de leçons.

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