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Conférence de presse du 18 janvier 2021 tenue par la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hua Chunying
2021-01-18 19:53

CCTV : Le 15 janvier, le Ministère russe des Affaires étrangères a publié une déclaration, selon laquelle le retrait des États-Unis du traité Ciel ouvert l'année dernière avait gravement saboté l'équilibre des intérêts établi par toutes les parties contractantes, et les alliés des États-Unis avaient tourné le dos aux propositions concrètes présentées par la Russie sur la mise en œuvre continue des engagements dans le nouveau contexte pour maintenir l'efficacité du traité. La Russie a annoncé donc le lancement d'une procédure nationale de retrait du traité. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Nous avons remarqué les reportages concernés. À ma connaissance, la cause directe du lancement de procédure de retrait du traité Ciel ouvert par la Russie est le retrait unilatéral et en premier des États-Unis du traité malgré l'opposition de la communauté internationale. Le retrait américain a gravement compromis la confiance mutuelle et la transparence militaires entre les pays concernés. La Russie a fait des efforts pour sauver le traité, mais elle n'a pas reçu de réponses positives des États-Unis et d'autres parties contractantes.

Ces dernières années, les États-Unis s'accrochent à la mentalité de guerre froide, poursuivent la politique de « l'Amérique d'abord », et se sont retirés successivement de différents traités et organisations, ce qui a eu un impact grave et négatif sur les processus internationaux de maîtrise des armements et de désarmement. Les faits ont prouvé que l'unilatéralisme n'aboutirait à rien, et que seuls le dialogue et la coopération auraient un avenir. La Chine appelle les États-Unis à tenir compte des préoccupations de la communauté internationale et à prendre des actions concrètes pour maintenir la stabilité stratégique mondiale et protéger la paix et la sécurité internationales et régionales.

Shenzhen TV : Le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi est revenu à Beijing le week-end dernier après sa visite aux Philippines, dernière étape de sa visite en Asie du Sud-Est. Le Ministère philippin des Affaires étrangères a tweeté, en citant le Ministre philippin des Affaires étrangères Teodoro Locsin, que la visite aux Philippines du Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi avait démontré une fois de plus les liens solides et diversifiés entre les deux pays. Comment évaluez-vous les acquis de cette visite ?

Hua Chunying : La visite aux Philippines du Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a été un grand succès. Lors d'une interview, M. Wang a qualifié cette visite d'un autre voyage d'échanges sincères et de coopération, et a résumé la visite en cinq mots, à savoir l'engagement initial sur l'amitié sino-philippine, la sincérité pour la coopération antiépidémique, la confiance dans la reprise économique, la détermination à gérer adéquatement les divergences, et la compréhension entre les deux peuples proches l'un de l'autre.

Durant sa visite, le Conseiller d'État Wang Yi a rencontré le Président philippin Rodrigo Duterte, s'est entretenu avec son homologue philippin Teodoro Locsin et a participé avec l'ancienne Présidente philippine Gloria Macapagal Arroyo à la cérémonie de lancement du Forum de Manille pour les relations Chine-Philippines et du Prix pour la promotion de la compréhension entre la Chine et les Philippines. La Chine a annoncé la fourniture d'un lot de vaccins aux Philippines et son soutien à la coopération sur l'achat de vaccins entre les entreprises des deux pays, en vue de mettre en œuvre l'engagement du Président Xi Jinping de faire des vaccins un bien public mondial. Comme l'a dit le Président Duterte, la fourniture par la Chine d'une aide vaccinale aux Philippines malgré ses propres besoins considérables a reflété la sincérité de la Chine à l'égard des Philippines. Les deux parties ont annoncé le lancement d'une « voie rapide » pour le déplacement nécessaire des personnes entre les deux pays, signé un accord de coopération économique et technologique et inauguré la banque de compensation du RMB aux Philippines assumée par la Banque de Chine à Manille. Le lancement du Forum de Manille pour les relations Chine-Philippines et du Prix pour la promotion de la compréhension Chine-Philippines encouragera les deux peuples à avoir des échanges plus intenses, afin de réunir plus de gens dans les efforts conjoints pour promouvoir l'amitié bilatérale. Sur la question de la Mer de Chine méridionale, le Ministre philippin des Affaires étrangères Teodoro Locsin a déclaré que la question de la Mer de Chine méridionale n'était qu'un caillou sur la vaste avenue des relations bilatérales, et les deux parties se sont mises d'accord qu'il ne fallait pas laisser un point de différence affecter l'intérêt général, car c'est de subordonner 99% à 1%. Les deux parties sont convenues de faire progresser la coopération en matière de pétrole et de gaz offshore, et de rechercher une solution en phase avec le temps pour résoudre les difficultés léguées par l'histoire.

La Chine et les Philippines ont vécu main dans la main une année 2020 hors du commun, et réussi à résister aux épreuves et défis de tout genre. Sur le nouveau point de départ qu'est l'année 2021, la Chine est disposée à travailler avec les Philippines pour suivre fermement la voie tracée conjointement par les deux Chefs d'État, pendre la lutte conjointe contre l'épidémie et la promotion de la reprise économique comme fil conducteur, approfondir la synergie entre l'Initiative « la Ceinture et la Route » et le programme dit « Build, Build, Build » et élargir la coopération pragmatique dans divers domaines, afin de faire fructifier davantage le partenariat stratégique global Chine-Philippines.

Yonhap News : Le Président de la République de Corée Moon Jae-in a dit dans la conférence de presse du Nouvel An que la Chine était le premier partenaire commercial de la République de Corée et qu'il travaillerait pour une visite rapide du Président Xi Jinping dans son pays. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Nous avons noté les remarques positives faites par le Président de la République de Corée Moon Jae-in. Les relations Chine-République de Corée ont résisté à l'épreuve de la COVID-19 et ont démontré une forte résilience et vitalité. Le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a effectué une visite en République de Corée en novembre dernier, au cours de laquelle les deux parties sont parvenues à dix consensus. En tant que partenaire de coopération stratégique de la République de Corée, la Chine entend travailler ensemble avec elle pour suivre l'orientation stratégique donnée par les deux Chefs d'État, accroître l'amitié et la confiance mutuelles, approfondir la coopération dans divers domaines et porter leur partenariat de coopération stratégique à un nouveau niveau.

La diplomatie de Chefs d'État est la forme la plus importante des échanges de haut niveau et joue un rôle irremplaçable dans le développement des relations bilatérales. La Chine et la République de Corée restent toujours en étroit contact sur les échanges et la coopération dans divers domaines, y compris les échanges de haut niveau.

The Papar : Le Secrétaire d'État américain Mike Pompeo a publié des dizaines de tweets hier en énumérant ses soi-disant « exploits » sur les questions liées à la Chine au cours des dernières années, à savoir ses attaques et accusations effrénées contre la Chine sur une série de questions liées notamment à Hong Kong, au Xinjiang, aux droits de l'homme, à l'épidémie et au système politique chinois. Quelle est la réponse de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Ce diplomate en chef américain qui est fier de « mentir, tricher, voler » montre une fois de plus au monde ce qu'est la « folie du dernier jour » de « mener la diplomatie du mensonge jusqu'au bout ». Envers les virus politiques et les mensonges politiques fabriqués et répandus sans cesse par Pompeo, la partie chinoise les a démentis à plusieurs reprises un par un avec les faits. Sa représentation antichinoise n'a pas de marché et est encore moins populaire. La « diplomatie du mensonge » de Pompeo a non seulement ruiné toute sa crédibilité personnelle, mais aussi porté une atteinte irréparable à l'image et aux intérêts des États-Unis. Nous croyons que l'histoire rendra un verdict juste sur cette personne.

À notre avis, les soi-disant « exploits » vantés par Pompeo sont justement les preuves de sa culpabilité consistant à s'ingérer constamment dans les affaires intérieures de la Chine, à saboter les relations sino-américaines et à nuire aux intérêts chinois et américains pour servir ses intérêts égoïstes. Le monde le voit clairement. J'ai remarqué que plusieurs médias avaient fait des commentaires à cet égard. Par exemple, un média américain a commenté que « Mike Pompeo est constamment engagé dans des activités inconvenantes visant à gagner de l'attention avant de quitter son poste. Son compte Twitter est rempli de slogans politiques et d'exploits dont il se vante. Sa représentation égoïste pourrait devenir fatale ». Un éditorial de son État d'origine, le Kansas, considère que « son mandat fait des États-Unis un pays plein de chagrin, de colère et de pitié aux yeux du monde, les États-Unis seront meilleurs après le départ de Pompeo ». Des médias d'autres pays, comme le Bangkok Post de la Thaïlande, a fait des commentaires selon lesquels « Lorsqu'une armée vaincue se retire, elle poserait des mines derrière elle si le temps le lui permettait. C'est ce que Pompeo fait maintenant ». Certains médias américains montrent avec sagacité que « Pompeo s'empresse de brûler tous les ponts maintenant ». Le monde voit donc très clairement les véritables intentions et les conséquences de la « folie du dernier jour » de Pompeo.

La Voix du Vietnam : Selon les données publiées par l'Administration générale des Douanes de Chine il y a quelques jours, le Viet Nam a dépassé l'Allemagne et l'Australie pour devenir le sixième partenaire commercial de la Chine dans le monde. Quels sont vos commentaires à ce sujet ? En outre, aujourd'hui marque le 71e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Viet Nam. Qu'attendez-vous des relations entre les deux pays dans la prochaine étape ?

Hua Chunying : Nous sommes contents des progrès des relations économiques et commerciales entre la Chine et le Viet Nam. Le Viet Nam est un voisin très important de la Chine, et également un pays socialiste. La Chine attache une grande importance au développement des relations avec le Viet Nam. Nous espérons sincèrement qu'avec les efforts conjoints des deux parties, les relations sino-vietnamiennes continueront à prospérer davantage et que la coopération bilatérale dans divers domaines, y compris l'économie et le commerce, produira plus de résultats mutuellement avantageux et gagnant-gagnant, de sorte à bénéficier davantage aux deux peuples.

Beijing Daily : Le Secrétaire d'État américain Mike Pompeo a dit le 15 janvier dans une déclaration que pour répondre à l'arrestation de plus de 50 personnalités pro-démocratie par la police de Hong Kong, le Département d'État américain imposait des sanctions, en vertu d'un décret présidentiel, à six fonctionnaires du gouvernement central de la Chine et du gouvernement de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong. Quelle est la réponse de la Chine à cet égard ?

Hua Chunying : Les actes concernés des États-Unis constituent une ingérence flagrante dans les affaires de Hong Kong, une ingérence grossière dans les affaires intérieures et la souveraineté judiciaire de la Chine, et une violation grave du droit international et des normes fondamentales régissant les relations internationales. La Chine s'y oppose fermement et les condamne fortement.

Hong Kong est une société de droit. Tous sont égaux devant la loi. Toutes les lois doivent être strictement respectées et tout cas d'infraction sera puni. Voilà les exigences élémentaires de la gouvernance en vertu de la loi. Nous soutenons fermement les efforts des départements concernés de la RAS de Hong Kong visant à lutter contre les activités illégales et criminelles conformément à la loi, à défendre l'autorité des lois et à préserver la sécurité nationale.

Face aux actes erronés de la partie américaine, la Chine a décidé d'imposer des sanctions réciproques aux fonctionnaires de l'administration, aux membres du Congrès et aux personnels des organisations non gouvernementales des États-Unis qui agissent de manière indigne et portent des responsabilités majeures sur les questions liées à Hong Kong ainsi qu'aux membres directs de leur famille.

Je tiens à souligner une fois de plus que Hong Kong fait partie de la Chine et que les affaires de Hong Kong relèvent purement des affaires intérieures de la Chine. Les États-Unis doivent immédiatement cesser de s'immiscer dans les affaires de Hong Kong, d'interférer dans les affaires intérieures de la Chine et de porter atteinte à la sécurité nationale de la Chine sous divers prétextes. Ils doivent s'abstenir d'aller plus loin sur la voie erronée et dangereuse.

Beijing Youth Daily : Les États-Unis ont adopté récemment des mesures pour assouplir les restrictions sur leurs échanges avec Taiwan. La Chine a déclaré qu'elle adopterait toutes les mesures nécessaires pour défendre fermement sa souveraineté et ses intérêts en matière de sécurité et que les États-Unis paieraient un lourd tribut pour leurs actes erronés. Quelles sont les mesures spécifiques de la Chine ?

Hua Chunying : Compte tenu des actes erronés de la partie américaine, la Chine a décidé d'imposer des restrictions aux fonctionnaires responsables américains qui agissent de manière indigne dans les questions liées à Taiwan.

BBC : Les médias d'État chinois rapportent actuellement de plus en plus que « la COVID-19 était apparue dans de multiples endroits dans le monde ». Dans le contexte où il manque de preuves scientifiques et que l'« enquête » de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient à peine de débuter, pourquoi la Chine propage-t-elle une telle narration ?

Hua Chunying : Votre question en elle-même révèle vos préjugés contre la Chine. Pourquoi les médias chinois ne peuvent-ils pas en parler ? Les médias britanniques n'en ont-ils jamais parlé ? Vos médias ont rapporté qu'une variante du virus était apparue en septembre dernier, mais le gouvernement britannique n'a fait aucune annonce officielle avant décembre. L'Australie, l'Italie et certains autres pays ont également des reportages selon lesquels la COVID-19 était apparue dans plusieurs endroits du monde en automne 2019, et la chronologie de la pandémie remonte de plus en plus loin. Ne s'agit-il pas des faits ?

Pourquoi les médias d'autres pays peuvent-ils faire des reportages là-dessus, mais les médias chinois ne peuvent pas le faire ? Que voulez-vous insinuer par votre question ? Et comme vous l'avez vu, la Chine adopte toujours une attitude ouverte, transparente et responsable dans sa coopération avec l'OMS en matière de traçage de l'origine du virus. En février et juillet de l'année dernière déjà, quand nous étions encore confrontés à une tâche antiépidémique ardue sur le plan intérieur, nous avons invité à deux reprises des experts de l'OMS en Chine pour une coopération en matière de traçage épidémiologique. Les experts de l'OMS, y compris le directeur exécutif du Programme de gestion des situations d'urgence sanitaire de l'OMS, ont récemment affirmé publiquement que le traçage de l'origine du virus était un travail scientifique et non politique. Nous cherchons la réponse pour assurer la sécurité de l'avenir, et des buts autres que la science n'aideront pas à faire avancer les études scientifiques. L'objectif des études concernées est de trouver une réponse scientifique sur les voies de transmission de l'animal à l'homme, afin d'éviter que des épidémies similaires ne mettent une fois de plus en danger la société humaine. Tout le monde voit très clairement l'ouverture et la coopération de la Chine. Mais pourquoi certains autres pays n'ont-ils pas mené une coopération aussi étroite avec l'OMS comme la Chine ?

Global Times : Le 14 janvier, la Mission permanente des États-Unis auprès des Nations Unies a publié sur son site Web officiel une vidéo, dans laquelle l'Ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies Kelly Craft avait donné une allocution à des étudiants taiwanais. Craft a déclaré dans la vidéo que les États-Unis soutenaient au sein des Nations Unies et dans d'autres enceintes le rôle de Taiwan sur la scène internationale. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Le porte-parole de la Mission permanente de la Chine auprès des Nations Unies a déjà fait des commentaires sur les remarques et actes erronés de l'Ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies concernant la question de Taiwan. Je tiens à souligner qu'il n'y a qu'une seule Chine dans le monde et que Taiwan fait partie inaliénable du territoire chinois. Les faits ont montré et continueront à montrer qu'aucune tentative visant à remettre en cause le principe d'une seule Chine et de diviser la Chine ne sera soutenue par les nombreux membres des Nations Unies et que de telles tentatives sont toutes vouées à l'échec.

Ce qui est intéressant, c'est qu'il a été vérifié par les Nations Unies qu'aucune réunion n'avait eu lieu dans la salle de l'Assemblée générale le 14 janvier, et que le Secrétariat n'avait autorisé aucun pays à organiser un événement quelconque dans la salle ce jour-là. Craft a abusé de son droit en tant qu'Ambassadrice auprès des Nations Unies pour se faufiler dans la salle et « poser » devant la caméra.

Permettez-moi de citer un adage chinois, les farces qu'elle est capable de faire sont bien au-delà de vos imaginations les plus folles. Cette farce mise en scène et jouée par Craft elle-même est vraiment absurde et méprisable.

BBC : Vous avez dit tout à l'heure qu'il existe différentes versions de théories sur les origines de la COVID-19 dans le monde. Ce ne sont pas seulement les médias chinois, mais aussi de hauts fonctionnaires qui en ont parlé. Par conséquent, puis-je vous demander de confirmer si c'est une position officielle de la Chine de dire que « le virus n'a pas commencé en Chine » ?

Hua Chunying : Vous êtes doué pour la déduction. Comme nous l'avons dit d'innombrables fois, la position officielle du gouvernement chinois est que la question du traçage de l'origine de la COVID-19 est une question scientifique très sérieuse. Nous devons nous appuyer sur les scientifiques et les experts médicaux pour arriver à une conclusion fondée sur la science et les faits. Telle est la position officielle et constante de la partie chinoise.

Je voudrais bien porter à votre attention la grande partialité de certains médias occidentaux, dont la BBC, sur les questions concernant la Chine. Comme il s'agit d'une question sérieuse et que l'équipe d'experts de l'OMS mène encore des études scientifiques à cet égard, pourquoi y a-t-il eu auparavant tant de théories du complot contre la Chine ? Ces derniers jours, nous avons vu une fois de plus que certains politiciens américains antichinois avaient avancé la théorie du complot selon laquelle le virus était lié à l'Institut de virologie de Wuhan. Alors, quelle est la position de la BBC sur ce sujet ? Lorsque les médias britanniques ont rapporté qu'une nouvelle variante du virus avait été découverte au Royaume-Uni en septembre dernier, comment avez-vous raconté cette découverte ? Ce sont des faits, n'est-ce pas ? Ils ne peuvent pas être de la prétendue « propagande chinoise », n'est-ce pas ? Les reportages de médias doivent se baser sur les faits pour avoir une réelle vitalité.

RCI : Il y a quelques jours, le Secrétaire d'État américain Mike Pompeo a publié une déclaration et une fiche d'information sur le site Internet du Département d'État américain, disant qu'il disposait de nouvelles informations sur les activités des laboratoires du gouvernement chinois, attaquant la Chine pour obstruction au traçage de l'origine du virus et pour « désinformation », et accusant l'Institut de virologie de Wuhan de créer artificiellement le virus, de le laisser fuir, et de coopérer secrètement avec l'armée, entre autres. Il a souligné la nécessité d'une enquête complète et sans restriction sur l'origine de la COVID-19. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Bloomberg nous a également posé cette question plus tôt dans la journée. La déclaration et la fiche que vous avez mentionnées sont pleines de théories du complot et de mensonges, ce qui est conforme au style d'une poignée de politiciens américains qui répondent de façon passive à l'épidémie sur le plan intérieur et s'efforcent de rejeter leurs responsabilités sur autrui sur le plan extérieur. La prétendue fiche d'information n'est qu'une autre liste de mensonges concoctée par la partie américaine. Elle a pleinement reflété l'attitude des politiciens américains concernés qui, pour servir leurs propres intérêts égoïstes, laissent de côté la sécurité du public, méprisent la vie, défient la science, se livrent à la diffusion de théories du complot et s'adonnent à la propagation de « virus politiques ». C'est la « folie du dernier jour » de Pompeo le « Monsieur Mensonge ».

Les prétendues obstructions aux enquêtes sur le traçage et « désinformation » du gouvernement chinois évoquées dans les documents susmentionnés sont totalement incompatibles avec les faits. Face à la COVID-19 inconnue, la Chine a tiré sans tarder la sonnette d'alarme pour la lutte mondiale contre la pandémie et publié dans les plus brefs délais les informations clés telles que la séquence génétique du virus, pris le plus tôt possible des mesures de prévention et de contrôle les plus globales, les plus strictes et les plus drastiques, réalisé d'importants progrès d'étape et gagné un temps précieux pour la communauté internationale dans la lutte contre l'épidémie. L'OMS et les scientifiques de nombreux pays estiment tous que la Chine a pris les mesures de prévention et de contrôle les plus courageuses, les plus souples et les plus proactives de son histoire, permettant de changer le cours dangereux de la propagation rapide de l'épidémie et de prévenir l'apparition de centaines de milliers de cas. Depuis le début de l'épidémie, la Chine, attachée à l'esprit d'ouverture, de transparence et de responsabilité, a pris les devants dans la coopération avec l'OMS en matière de traçage de l'origine du virus et maintenu une communication étroite avec celle-ci. En février et en juillet de l'année dernière, malgré des tâches très lourdes de lutte contre l'épidémie sur le plan intérieur, la Chine a invité à deux reprises des experts de l'OMS à venir dans le pays pour mener la coopération internationale sur le traçage. L'équipe d'experts de l'OMS est déjà arrivée à Wuhan la semaine dernière pour un nouveau tour de coopération et d'échanges scientifiques sur le traçage avec des experts chinois. En revanche, aux États-Unis, certains politiciens sont allés jusqu'à politiser une mesure de prévention de l'épidémie aussi élémentaire que le port du masque, ont diffusé de fausses informations sur la pandémie de COVID-19 dans les médias et lors d'autres occasions publiques, délibérément minimisé l'épidémie depuis longtemps en jetant la confusion, et induit le public en erreur en défiant la science.

Les allégations selon lesquelles la COVID-19 proviendrait d'un laboratoire et que l'Institut de virologie de Wuhan serait secrètement lié à l'armée n'ont aucun fondement scientifique ou factuel. Les opinions et les informations contenues dans cette prétendue fiche sont en contradiction avec elles-mêmes, inondées d'erreurs et d'omissions et totalement insoutenables devant les faits. Presque tous les scientifiques et experts éminents en contrôle des maladies du monde, y compris des experts éminents en la matière aux États-Unis, les ont publiquement rejetées. Dans une interview accordée à Cable News Network (CNN) en avril dernier, Peter Daszak, un expert américain en virologie qui travaille avec l'Institut de virologie de Wuhan depuis 15 ans, a déclaré que l'Institut de virologie de Wuhan ne possédait pas encore le virus qui avait provoqué l'épidémie de COVID-19, et qu'il était donc impossible que le virus provienne du laboratoire de Wuhan. Les scientifiques chinois dans ce domaine ont accordé plusieurs interviews aux médias, et des médias américains se sont rendus à l'Institut de virologie de Wuhan pour des visites et des interviews sur le terrain avant de présenter d'un point de vue professionnel les informations concernées telles que la gestion et la recherche dans l'institut. Des médias chinois ont également publié des articles mettant en contraste les mensonges et les vérités sur l'épidémie, en citant un grand nombre de chiffres et de faits précis et détaillés pour réfuter en profondeur ces allégations. L'administration américaine a fermé les yeux et fait la sourde oreille à ces faits réels, ce qui montre justement qu'aux yeux de certains politiciens américains, les mensonges peuvent être transformés en « faits » tant qu'ils peuvent servir à attaquer et à salir la Chine.

Je tiens à souligner que si la partie américaine respecte vraiment les faits, elle doit ouvrir la base de Fort Detrick, publier davantage de faits sur les plus de 200 laboratoires biologiques à l'étranger établis par les États-Unis, inviter des experts de l'OMS à aller dans le pays enquêter sur l'origine du virus, répondre aux préoccupations de la communauté internationale et donner à celle-ci une explication par des actions concrètes. Nous espérons que certains politiciens américains respecteront la science, feront preuve d'un minimum de conscience, renonceront au jeu consistant à faire porter des responsabilités à autrui ainsi qu'au jeu politique et créeront un bon environnement pour la coopération internationale en matière de traçage et de lutte contre l'épidémie. Voilà ce qu'ils doivent faire maintenant.

Reuters : Vous avez parlé des sanctions contre les fonctionnaires américains liés à Taiwan. Sont-elles de nouvelles sanctions ? La China a-t-elle imposé auparavant des sanctions aux fonctionnaires américains liés à Taiwan ?

Hua Chunying : Face aux actes erronés de la partie américaine, la Chine a décidé d'imposer des sanctions aux personnes concernées des États-Unis qui agissent de manière indigne et portent des responsabilités majeures sur les questions liées à Taiwan et à Hong Kong.

BBC : Non seulement les médias officiels chinois, mais aussi de hauts fonctionnaires chinois parlent de plus en plus du fait que l'épidémie de COVID-19 « était apparue dans plusieurs régions du monde ». Pourriez-vous préciser une fois de plus si la position officielle de la Chine est la suivante : la COVID-19 est originaire de l'extérieur de la Chine ?

Hua Chunying : Je viens de l'expliquer très clairement. Les médias de nombreux pays du monde ont rapporté que l'épidémie de COVID-19 était apparue dans plusieurs régions du monde en automne 2019. Ce n'est pas une narration propre à la Chine, mais un fait. Il s'agit d'une narration objective partagée par de nombreux pays.

La position de la Chine est que le traçage de l'origine est une question scientifique très sérieuse qui doit être confiée aux scientifiques et aux experts médicaux pour qu'ils mènent une coopération scientifique fondée sur des faits. Sur cette question, la Chine est le premier à donner un exemple par sa coopération étroite avec l'OMS. Nous espérons que les autres pays concernés pourront également coopérer étroitement avec l'OMS et lui apporter un soutien solide.

Nous nous attendons à ce que la réponse à cette question soit trouvée le plus tôt possible, afin que l'humanité puisse mieux faire face à des crises de santé publique similaires à l'avenir et les régler d'une meilleure façon. Telle est la position officielle de la Chine. Je ne sais pas si j'ai été assez claire pour vous, et j'espère que vous pourrez citer fidèlement ce que j'ai dit dans vos reportages sans aucune interprétation.

Beijing Youth Daily : Selon des reportages, l'administration Trump a notifié à des fournisseurs de Huawei, dont le fabricant de puces Intel, le retrait de licence de certains de leurs produits vendus à Huawei. Quels sont les commentaires de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : J'ai remarqué les reportages concernés.

La Chine a exprimé à plusieurs reprises sa position solennelle sur la répression injustifiée d'entreprises chinoises par les États-Unis. Les actes des États-Unis sont une intimidation flagrante, violent les principes de l'économie de marché et de concurrence loyale dont ils se targuent toujours ainsi que les règles du commerce international. Ces actes perturbent les chaînes industrielles, d'approvisionnement et de valeur mondiales et nuisent aux intérêts et à l'image propres des États-Unis. Nous exhortons les États-Unis à retirer immédiatement leur décision erronée et à arrêter leurs actes erronés de réprimer de façon injustifiée les entreprises étrangères. La Chine continuera de prendre des mesures nécessaires pour défendre les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises.

Je voudrais également vous faire noter que de nombreux médias, y compris des médias américains, ont d'ores et déjà indiqué que l'administration américaine actuelle effectuait une « politique de la terre brûlée » en s'employant à « brûler tous les ponts », dans l'objectif de faire obstacle à la prochaine administration qui prendra bientôt ses fonctions. C'est évident pour tous.

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