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Conférence de presse du 8 septembre 2020 tenue par le Porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
2020-09-08 09:49

1. Les réunions des Ministres des Affaires étrangères sur la coopération en Asie de l'Est se tiendront par liaison vidéo du 9 au 12 septembre. A l'invitation du Vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères du Vietnam Pham Binh Minh, dont le pays assume la présidence de l'ASEAN pour 2020, le Conseiller d'Etat et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi participera aux réunions concernées le 9 septembre.

2. Le Conseiller d'Etat et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a prononcé, par liaison vidéo, un discours inaugural lors du Séminaire international sur la gouvernance numérique mondiale, placé sous le thème « Saisir les opportunités numériques pour la coopération et le développement », qui s'est tenu à Beijing ce matin, et a proposé une initiative mondiale sur la sécurité des données.

Cette initiative de la Chine propose ce qui suit : les Etats devraient maintenir les chaînes d'approvisionnement mondiales ouvertes, sûres et stables ; s'opposer à l'utilisation des TIC pour endommager des infrastructures essentielles d'autres Etats ou voler des données importantes ; prévenir et empêcher les activités qui mettent en péril les informations personnelles en utilisant les TIC ; s'opposer à l'utilisation abusive des TIC pour mener une surveillance de masse contre d'autres Etats ; ne pas demander aux entreprises nationales de stocker sur le territoire national les données générées et obtenues à l'étranger ; ne pas obtenir de données situées dans d'autres Etats par l'intermédiaire d'entreprises ; et les fournisseurs de produits et de services TIC devraient s'abstenir d'installer des portes dérobées dans leurs produits et services. Vous pouvez trouver les transcriptions en chinois et en anglais du discours du Conseiller d'Etat Wang et de l'Initiative sur le site Web du Ministère des Affaires étrangères.

Actuellement, une nouvelle vague de révolution technologique et de transformation industrielle se dessine. Les risques croissants liés à la sécurité des données posent de nouveaux défis à la gouvernance numérique mondiale. Dans ce contexte, la Chine a lancé cette initiative dans le but de protéger la sécurité des données et des chaînes d'approvisionnement mondiales, de promouvoir le développement de l'économie numérique et de fournir une base pour l'élaboration de règles internationales dans ce domaine. Cette initiative correspond également à l'engagement de la Chine de protéger la sécurité des données au niveau mondial. Nous appelons toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements et les entreprises des divers pays, à soutenir l'initiative chinoise et à assumer leurs responsabilités mondiales à l'ère numérique en vue de parvenir à une coopération gagnant-gagnant et à un développement partagé.

CCTV : Vous venez d'annoncer que le Conseiller d'Etat et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi assistera aux réunions des Ministres des Affaires étrangères sur la coopération en Asie de l'Est. Comment la Chine apprécie-t-elle les relations actuelles entre la Chine et l'ASEAN ? Quelles sont les attentes de la Chine quant à ces réunions ?

Zhao Lijian : Les relations Chine-ASEAN sont plus dynamiques et ont plus de dimensions que toutes les autres relations que l'ASEAN entretient avec ses partenaires de dialogue. Grâce aux efforts concertés des deux parties, les relations Chine-ASEAN sont entrées dans une nouvelle étape de développement tous azimuts. Depuis que le Covid-19 a éclaté cette année, nous avons travaillé ensemble pour lutter contre le virus, stabiliser l'économie, assurer le bien-être des populations et ajouter plus de dimensions à notre partenariat stratégique. Au premier semestre de cette année, la coopération en matière de commerce et d'investissement entre la Chine et l'ASEAN s'est développée malgré la pandémie, faisant de l'ASEAN le premier partenaire commercial de la Chine pour la première fois et démontrant l'énorme potentiel et la forte résilience de la coopération bilatérale. La Chine saisira, l'année prochaine, le 30e anniversaire du partenariat de dialogue Chine-ASEAN comme une occasion de mieux planifier et de faire progresser la coopération pragmatique avec l'ASEAN et de porter les relations bilatérales à un nouveau palier. Alors que la pandémie continue de faire des ravages dans cette région et dans le monde, tous les pays sont confrontés à deux grands défis, à savoir la lutte contre l'épidémie et la reprise économique. La Chine espère que les réunions des Ministres des Affaires étrangères sur la coopération en Asie de l'Est se concentreront cette fois sur la solidarité contre le Covid-19 et le développement commun, se projetteront sur le long terme à partir des réalités présentes, consolideront davantage les résultats de la lutte contre l'épidémie dans cette région et favoriseront la reprise économique dans l'après-Covid-19, afin d'insuffler un nouvel élan à la stabilité et au développement de l'Asie de l'Est et d'accumuler des acquis dans la perspective des réunions des dirigeants sur la coopération en Asie de l'Est prévues à la fin de cette année.

The Papier : La Chine a-t-elle proposé l'Initiative mondiale sur la sécurité des données pour contrer le programme américain Réseau propre ?

Zhao Lijian : La gouvernance numérique mondiale appelle les pays à instaurer une confiance mutuelle et à approfondir la coopération. Comme l'a souligné le Conseiller d'Etat Wang Yi dans son discours prononcé ce matin, le principe de « concertation, synergie et partage » est la bonne voie à suivre pour résoudre les problèmes de gouvernance numérique mondiale. En proposant cette initiative, la Chine espère apporter des idées pour protéger la sécurité des données, développer l'économie numérique et promouvoir la gouvernance numérique mondiale. Nous sommes prêts à travailler avec les autres parties pour relever ensemble les nouveaux défis et bâtir une communauté de destin dans le monde numérique, en suivant les principes dits « maintenir le multilatéralisme, harmoniser la sécurité et le développement, garantir l'équité et la justice ».

Je tiens à souligner que la Chine est toujours honnête, ouverte et prête à travailler avec les autres sur la sécurité des données. Si les autres pays, en particulier ceux qui ont délibérément diffamé la Chine avec des mensonges et des allégations sans fondement, peuvent prendre le même engagement, ce sera très propice au renforcement de la confiance mutuelle et de la coopération sur la question de la sécurité des données.

AFP : Selon des reportages, le Président français Macron a déclaré dans une lettre de réponse aux députés que la façon dont la Chine traite les Ouïgours au Xinjiang était « inacceptable ». Il a également dit que la France s'y opposait fermement. Êtes-vous au courant de ce commentaire ? Et si oui, êtes-vous en communication avec la partie française à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le Xinjiang applique intégralement la politique ethnique de l'Etat en vertu de la loi, et tous les groupes ethniques du Xinjiang sont égaux. Il n'y a jamais eu de « camp de rééducation » au Xinjiang. La Région autonome ouïgoure du Xinjiang a pris une série de mesures de lutte contre le terrorisme et de déradicalisation, y compris la mise en place des centres d'enseignement et de formation professionnels. Ces mesures ont abouti à des résultats positifs, apportant des contributions importantes à la lutte mondiale contre le terrorisme et la radicalisation. Depuis fin 2018, près d'un millier de visiteurs de plus de 90 pays, dont la France, ont visité le Xinjiang, constatant par eux-mêmes l'unité interethnique, la stabilité sociale et la prospérité dans la Région autonome ouïgoure du Xinjiang.

Je tiens à souligner que les questions liées au Xinjiang ne concernent jamais les droits de l'Homme, la religion et l'ethnie. Il s'agit de lutter contre la violence, le terrorisme et le séparatisme. La partie concernée devrait respecter les faits et voir ce qui s'est passé au Xinjiang de manière objective et impartiale.

China News Review : Le gouvernement américain a récemment annoncé des interdictions d'exercer à des entreprises chinoises aux Etats-Unis, y compris TikTok, et a totalement exclu la technologie 5G de Huawei, en invoquant des menaces possibles à la sécurité des données. Alors, la Chine lance-t-elle cette initiative mondiale sur la sécurité des données pour des raisons de protection des entreprises chinoises développant des activités à l'étranger ? Cette initiative répondra-t-elle aux préoccupations de la partie américaine sur les entreprises chinoises dans le domaine de la sécurité des données ?

Zhao Lijian : Les risques liés à la sécurité des données sont le défi commun auquel tous les pays sont confrontés au cours du développement de l'économie numérique. Comme je viens de le dire, le but et l'objectif de cette initiative sont de relever ce défi et de promouvoir la coopération sur l'économie numérique pour un développement commun. L'initiative vise à fournir un modèle pour l'élaboration de normes mondiales, à trouver une voie de respect mutuel et de gouvernance partagée pour relever le défi de la sécurité numérique et à construire une communauté de destin plus dynamique dans le cyberespace.

Comme l'a souligné le Conseiller d'Etat Wang Yi dans son discours, pour faire face aux risques et aux défis dans ce domaine, nous devons maintenir le multilatéralisme, trouver un équilibre entre la sécurité et le développement, et adhérer à l'équité et à la justice. A la lumière de ces principes, toutes les parties devraient fonder leurs opinions sur des faits, préciser les problèmes, mettre des propositions sur la table et discuter de manière franche et honnête. Politiser la question des données et pratiquer le « deux poids, deux mesures » pour dénigrer et réprimer les entreprises étrangères nuit autant aux autres qu'à soi-même, ce qui perturbera gravement et entravera les efforts en matière de coopération et de développement numériques mondiaux.

Agence de presse Xinhua : Le Dr Bruce Aylward, conseiller supérieur du Directeur général de l'OMS, a félicité la Chine pour son succès dans la maîtrise de l'épidémie de Covid-19 lors d'une conférence de presse. Il a appelé le reste du monde à apprendre de la Chine les trois aspects auxquels ce succès peut être attribué, à savoir l'investissement de l'Etat dans les infrastructures de santé publique, le sens des responsabilités individuelles au sein du peuple chinois et l'effort incroyable pour renforcer les capacités et la préparation, même lorsque l'infection diminuait. Avez-vous des commentaires à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : Face à la pandémie de Covid-19, le Parti communiste chinois (PCC) a uni et conduit 1,4 milliard de Chinois dans une lutte des plus courageuses contre le virus, et a obtenu des résultats stratégiques majeurs. Cela montre pleinement le leadership fort du PCC et son rôle en tant que colonne vertébrale la plus fiable, et démontre les avantages remarquables du système national et du système de gouvernance de la Chine, la grande force du peuple chinois et de la nation chinoise, la profondeur de la civilisation chinoise, ainsi que le sens des responsabilités de la Chine en tant que grand pays responsable. Dans son discours important prononcé lors du rassemblement pour mettre à l'honneur les modèles dans la lutte de la Chine contre l'épidémie de Covid-19 ce matin, le Président Xi Jinping a résumé et expliqué l'esprit de la lutte contre l'épidémie de Covid-19, qui se caractérise par la primauté à la vie, la solidarité nationale, l'abnégation héroïque, le respect de la science et le sens de la mission pour l'humanité. Cet esprit accompagnera non seulement tout le processus de lutte de la Chine contre le Covid-19, mais deviendra également une force puissante pour construire un pays socialiste moderne sur tous les plans et réaliser le grand renouveau de la nation chinoise.

Au cours de la lutte du peuple chinois contre le Covid-19, la communauté internationale, y compris l'OMS, a apporté un soutien précieux à la Chine de diverses manières. Dans le même temps, malgré la forte pression en matière de prévention et de contrôle de l'épidémie, la Chine a fourni une assistance à la communauté internationale au mieux de ses capacités, a travaillé avec d'autres pays pour surmonter les difficultés et a aidé à sauver la vie de dizaines de milliers de personnes dans le monde avec des actions concrètes. Cela démontre le souhait sincère de la Chine de construire une communauté de destin pour l'humanité. Comme l'a souligné le Président Xi Jinping, aucun pays ne peut faire face seul à une crise majeure, et la solidarité et la coopération sont la bonne voie à suivre. Les actes égoïstes d'un quelconque pays visant à rejeter la responsabilité sur les autres et à confondre le bien et le mal nuiront non seulement à lui-même et à son propre peuple, mais également à des populations du monde entier.

A l'heure actuelle, l'épidémie fait toujours rage dans le monde. A la lumière du concept de communauté de destin pour l'humanité, la Chine continuera de promouvoir la coopération internationale dans la lutte contre l'épidémie, de soutenir le rôle leader de l'OMS dans la lutte mondiale contre le Covid-19, et de partager avec les autres pays l'expérience en matière de lutte contre le Covid-19 et de traitement. Nous continuerons à fournir une assistance aux pays et aux régions qui ont des systèmes de santé fragiles, afin de gagner ensemble cette guerre pour sauvegarder la santé publique mondiale.

Reuters : L'Ambassade d'Australie en Chine et deux médias australiens ont pris des dispositions pour que deux journalistes australiens quittent la Chine, en raison d'une grave préoccupation concernant leur sécurité dans le pays. Les deux journalistes ont déclaré avoir été interrogés par les départements concernés chinois dans le cadre d'une enquête concernant la sécurité nationale. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Les départements concernés chinois, au cours de leur enquête sur une affaire, ont interrogé les deux journalistes conformément à la loi. Il s'agissait d'activités normales d'application de la loi. Pendant tout le processus, les départements concernés chinois ont agi dans le strict respect de la loi.

Je tiens également à souligner que notre politique fondamentale d'ouverture sur l'extérieur n'a pas changé et ne changera pas. La Chine accueille toujours favorablement les journalistes étrangers, y compris ceux employés par les médias chinois, pour faire des reportages et travailler en Chine conformément aux lois et règlements. La Chine a toujours fourni et continuera de fournir des commodités et une assistance à cette fin. La Chine protège les droits et intérêts légitimes des journalistes et des rédacteurs conformément à la loi, mais les journalistes sont également tenus de se conformer aux lois et règlements chinois. Tant que les journalistes étrangers respectent la loi et font des reportages conformément à la réglementation, il est inutile qu'ils se fassent des soucis.

Global Times : La partie chinoise a-t-elle eu des consultations avec d'autres pays avant de proposer cette initiative mondiale sur la sécurité des données ? Quelles sont les considérations spécifiques pour la prochaine étape ?

Zhao Lijian : Renforcer la coopération et la gouvernance mondiales en matière de sécurité des données correspond aux besoins réels de toutes les parties. Plus de 100 pays ont mis en place des lois et règlements sur la protection des données, couvrant tous les aspects de la sécurité des données et servant de base solide à la gouvernance mondiale dans ce domaine. Il est donc opportun et pertinent d'élaborer des règles mondiales pour la sécurité des données.

Ces dernières années, la Chine a pris part de manière constructive aux discussions multilatérales et régionales sur la sécurité des données, notamment à l'ONU, au G20, aux BRICS et au Forum régional de l'ASEAN. L'une des observations qui en découlent est la nécessité urgente pour les pays de renforcer la communication et la coordination et promouvoir la gouvernance mondiale en matière de sécurité des données. A la lumière de cela, la Chine a proposé l'Initiative mondiale sur la sécurité des données en vue d'apporter la sagesse chinoise à l'élaboration des règles internationales en la matière. Nous espérons qu'elle bénéficiera d'un large soutien.

Nous sommes ouverts aux bonnes suggestions de toutes les parties et travaillerons conjointement pour des échanges significatifs au sein de plateformes multilatérales et régionales comme l'ONU et le G20 afin de parvenir à un ensemble de règles mondiales qui reflètent la volonté de tous les pays et respectent les intérêts de toutes les parties.

Beijing Youth Daily : Le Secrétaire d'Etat adjoint américain David Stilwell a récemment déclaré que la Chine manipulait les débits du Mékong à son propre profit, au détriment des nations en aval, et que cela posait un défi particulièrement urgent pour l'ASEAN. Il a cité un rapport affirmant que « la Chine manipule les débits d'eau le long du Mékong depuis 25 ans, la plus grande perturbation des débits naturels coïncidant avec la construction et l'exploitation des grands barrages ». Il a également déclaré que les Etats-Unis travaillaient avec les pays du Mékong, la Commission du Mékong et des partenaires internationaux pour s'assurer que les appels à la transparence des données sur l'eau de la Chine reçoivent une réponse. Quelle est votre réponse à cela ?

Zhao Lijian : Depuis l'année dernière, les Etats-Unis font un grand tapage autour de la question des ressources en eau du Mékong dans le but de créer un point chaud, de semer la discorde entre les pays de la région et de saboter l'atmosphère de la coopération Lancang-Mékong. Ce n'est pas nouveau. Je tiens à souligner ce qui suit :

Premièrement, nous devons avoir une vision scientifique des fonctions des installations hydrologiques. Les experts ont constaté qu'après la mise en service des réservoirs en cascade de la Chine, les débits de saison sèche des sections concernées ont augmenté de 20% par rapport aux niveaux naturels antérieurs. Le dernier rapport de la Commission du Mékong (MRC) publié en août a également reconnu la fonction des réservoirs consistant à stocker l'eau pendant la saison des crues pour une utilisation ultérieure pendant la saison sèche, ce qui contribue à maintenir les débits réguliers du Mékong. Dans l'ensemble, les installations hydroélectriques en Chine jouent un rôle bénéfique pour les pays du Mékong.

Deuxièmement, nous devons considérer d'une manière réaliste les efforts considérables déployés par la Chine dans la coopération en matière de ressources en eau Lancang-Mékong au cours des dernières années. Pendant 18 années consécutives, la Chine a fourni gratuitement des données hydrologiques sur la saison des crues à la MRC et aux pays en aval et a aidé ces derniers à élaborer des plans de prévention des inondations et d'atténuation de la sécheresse. Depuis le lancement du mécanisme de la Coopération Lancang-Mékong, la Chine a envoyé plus de 10 fois des notifications d'urgence sur les changements majeurs dans les rejets de la centrale hydroélectrique de Jinghong. Lors de la troisième réunion des dirigeants de la Coopération Langcang-Mékong qui s'est tenue récemment, le Premier ministre Li Keqiang a annoncé que la Chine partagerait avec les pays du Mékong les informations hydrologiques annuelles du fleuve Lancang, ce qui renforcera davantage la coopération à cet égard.

Troisièmement, le rapport cité par la partie américaine est vraisemblablement l'étude menée par Eyes on Earth, qui prétend que la Chine a saisi 280 milliards de mètres cubes d'eau. En fait, la capacité maximale des réservoirs chinois n'est que de 42 milliards de mètres cubes. Un rapport qui s'écarte aussi manifestement des faits n'a aucune valeur scientifique. De nombreux experts hydrologiques internationaux l'ont qualifié de « gravement défectueux ». Je conseillerais la prudence à mes collègues diplomates américains qui veulent citer ses conclusions.

Enfin, je voudrais dire que le fleuve Lancang-Mékong relie étroitement l'avenir des six pays riverains. La Chine est convaincue que tant que nous nous ferons confiance, que nous nous montrerons compréhensifs, que nous nous soutiendrons mutuellement, que nous surmonterons les perturbations extérieures et que nous mettrons l'accent sur la coopération pragmatique, nous pourrons gérer correctement nos ressources partagées et promouvoir un développement commun et durable au bénéfice de tous nos peuples.

Prasar Bharati : Un porte-parole de l'armée chinoise a publié le 7 septembre une déclaration concernant un incident survenu sur la rive sud du Pangong Tso, disant que la partie indienne avait fait des provocations. En réponse à cela, le gouvernement indien a également publié une déclaration, disant que la Chine avait pris des mesures provocatrices, et non l'Inde, et que les troupes chinoises avaient également tiré des coups de semonce. Quel est le commentaire de la Chine ?

Zhao Lijian : Le porte-parole du commandement de Théâtre Ouest de l'Armée populaire de Libération a déjà publié une déclaration sur l'incident que vous avez mentionné. Le 7 septembre, les troupes indiennes ont franchi illégalement la ligne pour pénétrer dans la région du mont Shenpao, sur la rive sud du lac Pangong, dans le secteur ouest de la frontière sino-indienne, et ont ouvertement tiré des coups de feu pour menacer le personnel de la patrouille frontalière chinoise qui s'est approchée d'eux pour des représentations. Les troupes chinoises n'ont eu d'autre choix que de prendre des mesures pour stabiliser et contrôler la situation sur le terrain. Le comportement de la partie indienne constitue une grave violation des accords bilatéraux concernés, ce qui a accru les tensions et rendu la situation particulièrement sensible aux malentendus et aux erreurs de jugement. Il s'agit d'une provocation militaire grave, de nature particulièrement vile.

Nous demandons à la partie indienne de mettre immédiatement fin aux actions dangereuses, de retirer les intrus, de discipliner strictement les troupes de première ligne, de tenir pour responsables ceux qui ont tiré les coups de feu par provocation et de veiller à ce que de tels incidents ne se reproduisent pas. Les troupes chinoises s'acquitteront résolument de leur devoir et défendront la souveraineté territoriale de la Chine.

Prasar Bharati : J'ai vu cette déclaration du porte-parole de l'armée chinoise. Quel genre de consultations les troupes chinoises voulaient-elles avoir avec les troupes indiennes ? Et quel genre de mesures ont-elles été prises pour stabiliser la situation ?

Zhao Lijian : La partie chinoise a formulé des représentations solennelles auprès de la partie indienne par les voies diplomatiques et militaires à ce sujet. Nous exigeons que la partie indienne mette immédiatement fin aux actions dangereuses, retienne les intrus, discipline strictement les troupes de première ligne, tienne pour responsables ceux qui ont tiré les coups de feu par provocation et veille à ce que de tels incidents ne se reproduisent pas.

Prasar Bharati : Il y a beaucoup de confusion parce que l'Inde et la Chine ont fait des déclarations similaires. La question du désengagement dans la région de Pangong Tso a-t-elle été abordée lors des discussions des Ministres chinois et indien de la Défense à Moscou ? Et est-on parvenu à un accord à ce sujet ?

Zhao Lijian : La partie chinoise a déjà publié des informations sur la rencontre entre les Ministres chinois et indien de la Défense le 4 septembre à Moscou. Je peux vous en donner un résumé.

Le Conseiller d'Etat et Ministre de la Défense nationale Wei Fenghe a déclaré qu'il était très important que les deux Ministres procèdent, en face à face, à un échange de vues franc, alors que les relations entre les deux pays et les deux armées étaient gravement affectées par les problèmes frontaliers. L'origine et la vérité des tensions actuelles sont très claires. La responsabilité incombe entièrement à la partie indienne. Aucun pouce du territoire chinois ne sera perdu. L'armée chinoise est tout à fait déterminée, capable et confiante dans la sauvegarde de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale. Les deux parties devraient mettre scrupuleusement en œuvre l'important consensus atteint par le Président Xi Jinping et le Premier ministre Modi et s'en tenir au dialogue et à la consultation pour résoudre les problèmes concernés. Nous espérons que la partie indienne suivra strictement la série d'accords signés avec la Chine, renforcera son contrôle sur les troupes de première ligne et veillera à ce qu'elles ne lancent aucune provocation en franchissant la ligne de contrôle réel, ne prendra aucune mesure qui pourrait attiser les tensions, et s'abstiendra de médiatiser ou de répandre des informations négatives. Les deux parties devraient tenir compte de l'intérêt général des relations sino-indiennes et de la paix et de la stabilité régionales. Nous devons travailler ensemble et aller dans le même sens afin d'apaiser la situation le plus rapidement possible et de maintenir la paix et la tranquillité dans les zones frontalières.

Le Ministre indien de la Défense Singh a déclaré que la paix et la stabilité dans les zones frontalières étaient d'une importance cruciale pour les relations bilatérales, compte tenu de la situation actuelle. Les deux parties devraient poursuivre le dialogue à tous les niveaux, y compris par les voies militaire et diplomatique, et s'efforcer de trouver une solution pacifique aux problèmes concernés par le biais du dialogue et de la consultation. Les deux parties devraient agir de manière responsable et prendre des mesures pour désengager complètement les troupes de première ligne le plus vite possible et éviter d'aggraver ou de compliquer la situation. Les divergences ne devraient pas devenir des différends. Les relations entre les deux pays et entre les deux armées doivent être ramenées sur la bonne voie au plus vite.

Je tiens également à ajouter que, dans cet incident, c'est la partie indienne qui a ouvert le feu et menacé le personnel de la patrouille frontalière chinoise. La tranquillité des zones frontalières a été, pour la première fois depuis 1975, brisée par les coups de feu. La Chine a souligné maintes fois que les deux parties devraient chercher à résoudre les divergences par le biais des consultations et du dialogue pacifiques. La confrontation ne profite à aucune des deux parties.

Reuters : Je voulais demander si les deux journalistes australiens sont autorisés à revenir en Chine et si ces deux médias australiens pourront obtenir une accréditation à l'avenir. Et le Ministère des Affaires étrangères continuera-t-il à traiter les visas d'autres journalistes australiens ?

Zhao Lijian : Nous n'avons pas plus d'informations à offrir pour le moment. Je voudrais souligner encore une fois que la Chine traite les affaires concernant les médias et les journalistes étrangers en Chine conformément aux lois et règlements.

Reuters : Les médias australiens ont suggéré que les deux journalistes australiens interrogés étaient liés à l'affaire de Cheng Lei, la journaliste australienne de CGTN. Pourriez-vous confirmer cela ?

Zhao Lijian : Comme je viens de le dire, les départements concernés chinois, au cours de leur enquête sur une affaire, ont interrogé les deux journalistes australiens conformément à la loi. Il s'agit d'activités normales d'application de la loi. Pendant tout le processus, les départements concernés chinois ont agi dans le strict respect de la loi.

Quant à la citoyenne australienne Cheng Lei, l'affaire fait toujours l'objet d'une enquête et d'une procédure judiciaire, et ses droits et intérêts légitimes sont pleinement garantis.

Reuters : Des groupes de défense des droits de l'Homme et des chercheurs en dehors de la Chine ont critiqué la société de divertissement américaine Disney pour avoir coopéré avec les départements de sécurité publique et d'autres organismes gouvernementaux au Xinjiang pendant la réalisation du film Mulan. Ils disent que les départements de sécurité publique et d'autres organismes gouvernementaux au Xinjiang sont impliqués dans des violations des droits de l'Homme. Quel est le commentaire du Ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Zhao Lijian : Je dois souligner que les soi-disant problèmes liés au Xinjiang ne concernent pas l'ethnie, la religion ou les droits de l'Homme, mais la lutte contre la violence, le terrorisme et le séparatisme. Il n'y a pas de soi-disant « camps de rééducation » au Xinjiang. Le programme d'enseignement et de formation professionnels est une exploration significative de la lutte préventive contre le terrorisme et de la déradicalisation. Il ne diffère pas de ce que font de nombreux pays. Le Xinjiang n'a connu aucune attaque terroriste depuis plus de trois ans. A la fin de 2019, tous les stagiaires ayant suivi des cours comprenant le chinois standard parlé et écrit, la compréhension du droit, les compétences professionnelles et la déradicalisation avaient terminé leur cursus et obtenu un emploi stable.

Certaines forces étrangères antichinoises ont dénigré et attaqué la politique chinoise concernant le Xinjiang, et elles ont essentiellement cité un soi-disant chercheur allemand nommé Adrian Zenz. Les médias ont révélé à plusieurs reprises qu'Adrian Zenz était un membre clé du groupe de recherche mis en place par l'agence de renseignement américaine sur les centres d'enseignement et de formation professionnels du Xinjiang, et qu'il vivait de la fabrication de rumeurs sur le Xinjiang et de la diffamation de la Chine. Nous espérons que les médias ne seront pas bernés par ses propos. Vous pouvez également consulter son compte Twitter et le soi-disant rapport qu'il a produit, qui est plein de mensonges.

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