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Conférence de presse du 18 juin 2020 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
2020-06-18 22:38

CCTV : Le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a eu un entretien téléphonique avec le Ministre indien des Affaires extérieures, le Dr S. Jaishankar, sur la situation dans la section ouest de la frontière sino-indienne. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? La tension à la frontière sino-indienne va-t-elle continuer de s'intensifier ?

Zhao Lijian : Concernant ce qui s'est passé récemment dans la section ouest de la frontière sino-indienne, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi a exposé la position solennelle de la Chine lors de son entretien téléphonique avec le Ministre indien des Affaires extérieures, S. Jaishankar. La Chine a réitéré à plusieurs reprises que cela s'était produit parce que les troupes indiennes de première ligne, en violation de l'accord conclu lors de la rencontre au rang de commandant de corps d'armée, avaient à nouveau franchi la ligne de contrôle effective pour provoquer avec préméditation, et même attaqué violemment les officiers et soldats chinois qui s'étaient rendus sur le terrain pour négocier, déclenchant ainsi de violents conflits physiques et faisant des blessés et des morts.

Après l'incident, la Chine et l'Inde ont eu des échanges et des concertations par les voies militaire et diplomatique. Les deux parties sont convenues de gérer de manière juste la situation grave causée par l'affrontement dans la vallée de Galwan, de respecter ensemble le consensus conclu lors de la rencontre au rang de commandant du corps d'armée, de calmer la situation sur le terrain le plus vite possible et de maintenir la paix et la tranquillité de la zone frontalière. À présent, la situation dans la zone frontalière est stable et contrôlable dans son ensemble. Nous pensons que, sous la conduite de l'important consensus réalisé par les dirigeants des deux pays, la Chine et l'Inde sauront gérer judicieusement la situation actuelle, maintenir conjointement la paix et la stabilité dans la zone frontalière et assurer un développement sain et régulier des relations bilatérales.

The Paper : Le Sommet extraordinaire Chine-Afrique de solidarité contre le COVID-19 s'est tenu hier. La Chine va faire plus pour aider les pays africains à lutter contre la pandémie, à réduire leur dette et à surmonter les difficultés économiques. Mais certains médias estiment que la Chine a organisé le Sommet pour accroître davantage son influence en Afrique. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le Sommet extraordinaire Chine-Afrique de solidarité contre le COVID-19 s'est tenu avec succès le 17 juin. C'était un rassemblement spécial de dirigeants chinois et africains en pleine lutte commune contre la pandémie. Dans son allocution introductive, le Président Xi Jinping a avancé une série d'initiatives et de propositions importantes, dont le plein soutien aux efforts des pays africains dans la lutte contre le COVID-19, l'engagement à continuer d'offrir de l'assistance matérielle et d'envoyer des experts médicaux en Afrique, et la construction accélérée du siège du CDC africain. La Chine a promis que les pays africains seraient les premiers à bénéficier du vaccin contre le COVID-19 dès son développement et sa mise en service. La Chine entend travailler avec la communauté internationale pour intensifier son soutien aux pays africains, en particulier ceux qui sont très gravement touchés par l'épidémie et qui rencontrent de graves difficultés financières, par la prolongation de la période de suspension du service de la dette et d'autres moyens, pour les aider à faire face aux difficultés actuelles.

Les dirigeants africains se sont chaleureusement félicités de cela et en ont fait une haute appréciation. Ils ont déclaré que le Sommet avait été tenu au bon moment et permettrait de renforcer la confiance des pays africains pour vaincre l'épidémie. La Chine, véritable ami de l'Afrique, lui a apporté l'aide dont elle a le plus besoin. Le resserrement des liens de solidarité et le renforcement de la coopération entre la Chine et l'Afrique contre la pandémie permettront de consolider la confiance mondiale pour remporter la victoire sur le COVID-19 dans les meilleurs délais et offriront un bon exemple de coopération internationale.

À présent, la pandémie continue de se propager en Afrique et les pays africains sont confrontés à de multiples défis, et attendent un soutien accru de la communauté internationale. La Chine appelle la communauté internationale à écouter attentivement la voix de l'Afrique, à répondre à ses préoccupations et à prendre plus de mesures pour contribuer à aider l'Afrique à remporter rapidement la victoire contre la pandémie et à réaliser le développement durable.

CGTN : Le Président américain Trump a promulgué la « Loi sur la politique des droits de l'homme des Ouïgours 2020 », selon laquelle il doit soumettre un rapport et une liste de sanctions au Congrès 180 jours après son entrée en vigueur. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Le Ministère des Affaires étrangères, la Commission des Affaires étrangères de l'APN, la Commission des Affaires étrangères de la CCPPC et le Comité permanent de l'Assemblée populaire de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang ont tous publié des déclarations en réponse à cela. Les États-Unis ont promulgué la « Loi sur la politique des droits de l'homme des Ouïgours 2020 ». Cette soi-disant loi dénigre délibérément les conditions des droits de l'homme dans le Xinjiang en Chine, attaque dans les termes les plus perfides la politique du gouvernement chinois à l'égard du Xinjiang, viole de manière flagrante le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales et interfère grossièrement dans les affaires intérieures de la Chine. Le gouvernement et le peuple chinois expriment leur vive indignation et leur ferme opposition à cet égard.

Au fond, les questions liées au Xinjiang ne concernent pas les droits de l'homme, l'ethnie ou la religion, mais la lutte contre le terrorisme violent et le séparatisme. Le Xinjiang a profondément souffert de l'extrémisme, du terrorisme violent et du séparatisme, la vie et les biens de sa population ont été gravement menacés. Le Xinjiang s'attaque à l'extrémisme et au terrorisme, tant à leurs manifestations qu'à leurs racines, en associant la lutte et la prévention. Les mesures adoptées dans le Xinjiang sont conformes aux lois chinoises, et incarnent aussi l'approche de la Chine pour mettre en œuvre les initiatives internationales de lutte antiterroriste et de déradicalisation, notamment la « Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies » et le « Plan d'action pour prévenir l'extrémisme violent ».

Les mesures prises dans le Xinjiang ont effectivement freiné la multiplication de fréquentes activités terroristes violentes, préservé dans toute la mesure du possible l'unité et la sécurité nationales, et protégé les droits fondamentaux des habitants de différentes ethnies du Xinjiang, y compris leur droit à la vie, à la santé et au développement. Pendant les trois dernières années, aucun cas de terrorisme violent n'a eu lieu dans le Xinjiang. Les habitants de différentes ethnies et de différentes croyances religieuses du Xinjiang jouissent de la solidarité sur un pied d'égalité, de l'harmonie sur le plan religieux, et mènent une vie paisible et stable. La politique de la Chine à l'égard du Xinjiang fait l'objet d'une appréciation positive de la communauté internationale.

Le terrorisme et l'extrémisme sont des ennemis communs de la société humaine. Les efforts des différents pays dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme ne doivent pas être jugés selon des critères différents, encore moins délibérément déformés en violation de la justice internationale et de la conscience humaine. La soi-disant Loi américaine, au mépris des faits et en inversant le vrai et le faux, cherche à stigmatiser les mesures adoptées dans le Xinjiang contre le terrorisme, le séparatisme et la radicalisation, et pratique sans scrupule le « deux poids deux mesures » en matière de lutte contre le terrorisme. La Loi révèle l'intention perfide de la partie américaine de bafouer la souveraineté et la sécurité de la Chine, de semer la discorde entre les différentes ethnies en Chine, de saboter la prospérité et la stabilité du Xinjiang et de contenir le développement de la Chine.

Nous avertissons sévèrement la partie américaine que les affaires du Xinjiang sont des affaires purement intérieures de la Chine, ne permettant aucune ingérence étrangère. Le gouvernement et le peuple chinois sont déterminés à sauvegarder la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement du pays. Une fois encore, nous recommandons aux États-Unis de corriger immédiatement leur erreur et de cesser d'utiliser cette loi liée au Xinjiang pour nuire aux intérêts de la Chine et s'immiscer dans les affaires intérieures de la Chine. Sinon, la Chine répondra résolument par des contre-mesures et les États-Unis devront en assumer toutes les conséquences.

China Daily : Pouvez-vous confirmer que le Directeur Yang Jiechi et le Secrétaire d'État américain Mike Pompeo ont discuté des questions liées à la pandémie de COVID-19 lors de leur dialogue ?

Zhao Lijian : Nous avons publié des informations sur le dialogue entre Yang Jiechi, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et Directeur du Bureau de la Commission des Affaires étrangères du Comité central du PCC, et le Secrétaire d'État américain Michael R. Pompeo à Hawaï. Concernant la pandémie de COVID-19, Yang Jiechi a souligné que, comme le montrent les faits, les mesures de prévention et de contrôle de la Chine sont ouvertes, transparentes, rapides et efficaces. Alors que l'épidémie de COVID-19 continue de se propager dans le monde, la Chine et les États-Unis devraient renforcer la coopération anti-épidémique, soutenir le rôle de premier plan de l'OMS, aider les pays en développement à lutter contre l'épidémie et apporter leur contribution à la coopération en matière de sécurité sanitaire publique mondiale.

AFP : Vous avez mentionné que la Chine s'oppose fermement à la « Loi sur la politique des droits de l'homme des Ouïgours 2020 » et que les États-Unis devront en assumer les conséquences. Pouvez-vous préciser quelles pourraient être ces conséquences ?

Zhao Lijian : L'évolution de la situation dépend entièrement de ce que feront les États-Unis.

Kyodo News : La déclaration des Ministres des Affaires étrangères du G7 sur Hong Kong a été publiée aujourd'hui. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Nous exprimons notre vif mécontentement et notre ferme opposition à la publication de la déclaration des Ministres des Affaires étrangères du G7 sur Hong Kong, qui fait des remarques irresponsables et qui critique avec force gestes autoritaires les affaires de Hong Kong. Nous avons souligné à plusieurs reprises que les affaires de Hong Kong sont des affaires purement intérieures de la Chine, ne permettant l'ingérence d'aucun gouvernement, organisation ou individu étranger.

La décision de l'APN et la législation du Comité permanent de l'APN visent à combler des lacunes juridiques en matière de sécurité nationale à Hong Kong. La mise en place et le perfectionnement d'un cadre juridique et de mécanismes d'application pour la sauvegarde de la sécurité nationale dans la Région administrative spéciale de Hong Kong illustrent en soi le principe d'« un pays, deux systèmes », assureront la mise en œuvre durable de ce principe et maintiendront la stabilité et la prospérité de Hong Kong. Comme nous l'avons déclaré à maintes reprises, le recouvrement de l'exercice par la Chine de sa souveraineté sur Hong Kong est au cœur de la Déclaration commune sino-britannique. La Constitution de la République populaire de Chine et la Loi fondamentale de la Région administrative spéciale de Hong Kong constituent la base constitutionnelle de Hong Kong.

La Chine est fermement déterminée à faire progresser cette législation sur la sécurité nationale pour Hong Kong. Je recommande aux parties concernées de bien étudier la Constitution de la République populaire de Chine et la Loi fondamentale de Hong Kong, à adopter une vision objective et juste de ladite législation, à respecter le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales, et à cesser de se mêler des affaires de Hong Kong et d'intervenir dans les affaires intérieures de la Chine.

RIA Novosti : Hier, le Ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que la visioconférence entre les Ministres des Affaires étrangères russe, indien et chinois se tiendrait mardi 23 juin. Mais plus tard, il a été rapporté que la visioconférence était reportée, pour des raisons inconnues. Pouvez-vous confirmer cela ?

Zhao Lijian : La Chine, la Russie et l'Inde sont en communication concernant la visioconférence des Ministres des Affaires étrangères. Nous vous tiendrons au courant s'il y a quelque chose de nouveau.

AFP : L'Inde semble avoir envoyé des troupes de renfort à la frontière. Alors, la Chine fait-elle de même ? Et pouvez-vous révéler plus de détails aujourd'hui ?

Zhao Lijian : J'ai déjà exposé la position de la Chine sur la situation dans la section ouest de la frontière sino-indienne. Les deux parties travaillent à résoudre le problème par les voies militaire et diplomatique. Je n'ai rien à vous annoncer.

Reuters : Une autre question sur le conflit à la frontière sino-indienne. Des responsables indiens ont déclaré qu'un colonel de l'armée et des soldats avaient été attaqués par des soldats chinois avec des barres de fer. Avez-vous des commentaires à faire à ce sujet ? Par ailleurs, le conflit a-t-il pour origine la démolition par des troupes indiennes des structures installées par la Chine sur ou à travers la ligne de contrôle effective ?

Zhao Lijian : La réalité de cette affaire est très claire et la responsabilité n'incombe pas à la Chine. Nous avons expliqué clairement les tenants et les aboutissants de l'affaire. Le 15 juin au soir, des troupes indiennes de défense frontalière de première ligne ont brisé le consensus dégagé lors des pourparlers au rang de commandant du corps d'armée entre les deux parties. Dans le contexte marqué par une tendance à la détente de la situation dans la vallée de Galwan, les troupes indiennes ont de nouveau franchi la ligne de contrôle effective pour faire des provocations délibérées, et ont même violemment attaqué les officiers et soldats chinois qui s'étaient rendus sur le terrain pour négocier, déclenchant ainsi des conflits physiques violents et faisant des blessés et des morts. La Chine demande à l'Inde de mener une enquête approfondie sur l'incident, de punir sévèrement les provocateurs qui devraient être tenus pour responsables du conflit, de surveiller strictement les troupes de première ligne et d'arrêter immédiatement toutes les actions provocatrices afin d'assurer que de tels incidents ne se reproduisent plus.

Nous avons publié des informations sur l'entretien téléphonique entre le Conseiller d'État Wang Yi et le Ministre indien des Affaires extérieures, le Dr S. Jaishankar. Les deux parties sont convenues de gérer de manière impartiale la grave situation causée par l'affrontement dans la vallée de Galwan, de respecter le consensus conclu lors de la rencontre au niveau de commandant du corps d'armée pour calmer rapidement la situation sur le terrain et maintenir la paix et la tranquillité de la région frontalière, conformément aux accords bilatéraux conclus jusqu'à présent.

PTI : S'agissant de l'entretien téléphonique entre les Ministres des Affaires étrangères des deux pays, quelles mesures les deux parties envisagent-elles de prendre à la prochaine étape ?

Zhao Lijian : Le Conseiller d'État Wang Yi a souligné, dans l'entretien téléphonique avec le chef de la diplomatie indienne, que la Chine et l'Inde, deux puissances émergentes comptant chacune plus d'un milliard d'habitants, ont pour mission historique d'accélérer le développement du pays et le renouveau de la nation. Par conséquent, le respect mutuel et le soutien réciproque entre les deux pays représentent la bonne voie à suivre et sont également conformes aux intérêts à long terme des deux pays, tandis que la méfiance mutuelle et les frictions réciproques représentent une voie erronée et vont à l'encontre des aspirations fondamentales des deux peuples. La Chine et l'Inde devraient suivre l'important consensus réalisé par les dirigeants des deux pays et renforcer la communication et la coordination, en tirant parti des canaux existants tels que le mécanisme de rencontres entre les représentants spéciaux des deux pays pour la question des frontières et le mécanisme de rencontres entre les troupes frontalières des deux parties, afin de traiter de manière appropriée la situation frontalière et de maintenir conjointement la paix et la tranquillité des zones frontalières.

Les deux parties sont convenues de gérer de manière équitable la grave situation causée par le conflit dans la vallée de Galwan, de respecter conjointement le consensus dégagé lors de la rencontre au rang de commandant du corps d'armée, de calmer rapidement la situation sur le terrain et de maintenir la paix et la tranquillité de la région frontalière conformément aux accords bilatéraux conclus jusqu'à présent.

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