Page d'accueil > Déclaration du porte-parole
Conférence de presse du 8 juin 2020 tenue par la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hua Chunying
2020-06-08 10:46

Comme convenu par les deux parties, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell tiendront, le 10 juin, le 10e Dialogue stratégique de haut niveau Chine-UE pour discuter des relations sino-européennes et des questions d'intérêt commun. Le Dialogue stratégique sera convoqué par liaison vidéo.

Le gouvernement chinois a décidé d'envoyer un groupe d'experts médicaux au Bangladesh pour soutenir ses efforts contre le COVID-19. Constitué par la Commission nationale de la Santé et sélectionné par la Commission provinciale de la Santé de Hainan, le groupe est parti pour le Bangladesh le 8 juin dans la matinée.

CCTV : Comme vous venez de l'annoncer, la Chine et l'UE tiendront le 10e Dialogue stratégique de haut niveau. Pouvez-vous nous donner plus de détails à ce sujet ?

Hua Chunying : Cette année marque le 45e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l'UE. Au cours des 45 dernières années, les relations bilatérales Chine-UE ont réalisé de grands progrès, procuré des avantages pragmatiques aux deux populations et contribué à la paix et à la prospérité mondiales. Après la survenue du COVID-19, la Chine et l'UE se sont apporté un soutien indéfectible à la lutte contre l'épidémie, ont déployé des efforts conjoints pour promouvoir la coopération internationale et enrichir le contenu du partenariat stratégique global entre les deux parties.

Depuis l'instauration du Dialogue stratégique de haut niveau Chine-UE en 2010, neuf cycles de dialogue se sont tenus avec succès jusqu'à présent, ce qui a été important pour renforcer la compréhension mutuelle, la confiance et la coopération dans différents domaines entre les deux parties. Dans les circonstances actuelles, le Conseiller d'État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi coprésidera, avec le haut représentant de l'UE Josep Borrell et par liaison vidéo, le nouveau tour de Dialogue stratégique de haut niveau Chine-UE. Les deux parties échangeront des vues sur les relations bilatérales et les questions d'intérêt commun et feront les préparatifs pour les échanges de haut niveau entre la Chine et l'UE à la prochaine étape.

Agence de presse Xinhua : Aujourd'hui marque le 70e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Myanmar. Le Président Xi Jinping a effectué une visite d'État au Myanmar en janvier de cette année. Quelles sont les attentes de la Chine pour le développement des relations entre les deux pays dans la nouvelle ère ?

Hua Chunying : La Chine et le Myanmar sont bons voisins. L'amitié particulière « pauk-phaw » entre les deux pays dure depuis des milliers d'années et a résisté aux épreuves du temps. Depuis l'établissement de leurs relations diplomatiques le 8 juin 1950, la Chine et le Myanmar, soutenant la communion d'esprit de leurs populations et la sincérité partagée dans les relations bilatérales, ont donné l'exemple pour la promotion et la mise en pratique des cinq principes de la coexistence pacifique, ce qui a apporté des avantages réels aux deux peuples et aux relations interétatiques, et a contribué à la construction d'une communauté de destin pour l'humanité.

Au cours de la visite historique et très réussie du Président Xi Jinping au Myanmar en janvier dernier, les dirigeants des deux pays sont parvenus à un consensus important sur la construction d'une communauté de destin entre les deux pays, ont élaboré un nouveau plan pour le développement futur des relations bilatérales et ont inauguré une nouvelle ère pour les relations bilatérales. Après la survenue du COVID-19, les dirigeants des deux pays se sont exprimé par lettres et entretiens téléphoniques leur ferme soutien, les deux peuples se sont apporté aide et assistance dans la lutte contre l'épidémie, démontrant de façon vivante l'esprit de la communauté de destin entre les deux pays, marqué par la solidarité et la volonté de partager heurs et malheurs.

Aujourd'hui, les dirigeants des deux pays ont échangé des messages de félicitations à l'occasion du 70e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Myanmar, exprimant leurs meilleurs vœux pour le développement sain et durable des relations d'amitié bilatérales. À l'avenir, les deux parties continueront de mettre activement en œuvre les résultats de la visite du Président Xi Jinping au Myanmar et le consensus atteint par les deux Chefs d'État lors de leurs entretiens téléphoniques, de faire avancer la construction du couloir économique Chine-Myanmar et d'autres projets de coopération mutuellement avantageuse, d'organiser de manière ordonnée les activités célébrant le 70e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays pour renforcer et consolider la construction de la communauté de destin pour la Chine et le Myanmar. Nous avons la certitude que les relations sino-myanmaraises connaîtront un avenir plus radieux après l'épreuve de la coopération anti-épidémique, et que les deux peuples resteront de bons voisins, de bons amis, de bons partenaires et de bons « pauk-phaw ».

China Daily : Le 5 juin, l'AIEA a publié deux rapports concernant le dossier nucléaire iranien. L'un d'eux est un rapport trimestriel sur le respect par l'Iran de ses obligations dans le cadre du JCPOA, déclarant que l'Iran continue de violer de nombreuses restrictions imposées par l'accord sur le dossier nucléaire. L'autre porte sur des questions liées à la vérification et à la surveillance en Iran, indiquant que le pays refuse toujours à l'AIEA l'accès à deux sites. Les affaires y relatives seront discutées lors d'une réunion du Conseil d'administration de l'agence à partir du 15 juin. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : La Chine a pris note des derniers rapports de l'AIEA concernant la question nucléaire iranienne. Les rapports ont confirmé que l'Iran continuait d'accepter la supervision et la vérification par l'Agence de la mise en œuvre du JCPOA, qu'il n'a pas mis en œuvre les mesures de la cinquième étape de réduction des engagements et qu'il n'a pas transféré les matières nucléaires annoncées à d'autres fins. Les rapports montrent également que l'Iran est disposé à continuer de renforcer le dialogue et la coopération avec l'Agence pour s'acquitter de ses obligations.

Je voudrais réitérer que le retrait unilatéral est à l'origine de la crise nucléaire iranienne actuelle. Le seul moyen correct est de maintenir et de mettre en œuvre le JCPOA. Les États-Unis devraient abandonner l'approche erronée, éviter d'entraver la mise en œuvre du JCPOA par les autres parties et laisser de l'espace aux efforts diplomatiques. La Chine soutient le renforcement du dialogue et de la coopération entre l'Iran et l'AIEA pour, sur la base du maintien du consensus précédent, rechercher des solutions appropriées à la question des obligations de garantie. Dans le même temps, nous espérons que toutes les parties pourront soutenir les efforts diplomatiques susmentionnés et faire davantage pour contribuer à apaiser la situation plutôt qu'à aggraver les contradictions. Nous sommes certains que l'AIEA résoudra judicieusement la question d'une manière objective et impartiale.

Sur la question nucléaire iranienne, la Chine est toujours déterminée à respecter le JCPOA, à maintenir le multilatéralisme, à sauvegarder la paix et la stabilité au Moyen-Orient et à défendre l'ordre international fondé sur le droit international. Nous sommes prêts à mener une coordination plus étroite avec les parties concernées et à déployer sans relâche des efforts pour la solution politique et diplomatique de la question nucléaire iranienne.

China Radio International : Les membres du groupe des personnalités éminentes du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) ont publié une déclaration exprimant leurs vives inquiétudes à propos des médias rapportant que les États-Unis avaient discuté de la possibilité d'une reprise des essais nucléaires, soulignant que si les États-Unis le faisaient, cela briserait les normes mondiales de « suspension des essais nucléaires » et porterait gravement atteinte au mécanisme du TICE. Les membres du groupe appellent tous les pays à réaffirmer leur ferme soutien au TICE et à prendre des mesures spécifiques pour assurer son entrée en vigueur dans les meilleurs délais. La partie russe a clairement exprimé son soutien à cette déclaration. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : La Chine a précédemment exprimé ses sérieuses préoccupations au sujet du débat interne américain sur le redémarrage des essais nucléaires. La Chine soutient la déclaration du groupe des personnalités éminentes du TICE. Le Traité est un pilier important du système international de contrôle des armes nucléaires et a établi des normes internationales interdisant les essais nucléaires, ce qui est d'une grande importance pour promouvoir le désarmement nucléaire, empêcher la prolifération des armes nucléaires et maintenir ainsi la paix et la sécurité mondiales. Nous exhortons la partie américaine à s'acquitter de ses obligations, à rester fidèle à son engagement de suspendre les essais nucléaires et à respecter les buts et principes du TICE. Nous espérons également que la partie américaine écoutera attentivement la voix de la communauté internationale, fera plus de choses qui aideront le système international de désarmement nucléaire et de non-prolifération nucléaire, au lieu d'aller plus loin sur la voie de l'atteinte à la stabilité stratégique mondiale.

Beijing Youth Daily : Le Secrétaire d'État américain Pompeo a déclaré dans un communiqué et sur Twitter que la Chine avait cruellement profité de la mort de George Floyd à des fins de propagande. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Selon les médias, le nombre de cas confirmés de COVID-19 a dépassé le cap des 1,9 million de personnes aux États-Unis avec plus de 110 000 patients décédés, tandis que les manifestations de masse provoquées par la mort de George Floyd se poursuivent toujours. Nous sommes vraiment désolés pour le peuple américain et nous espérons qu'il pourra surmonter les difficultés dans les meilleurs délais.

Même dans de telles circonstances, M. Pompeo n'arrête de faire des mensonges et des calomnies, ce qui est déplorable. Du discours de Martin Luther King, « J'ai un rêve », prononcé en 1963, au gémissement de George Floyd « Je ne peux pas respirer », 57 ans se sont écoulés, et pourtant l'égalité des droits demeure toujours un rêve pour les communautés minoritaires aux États-Unis, un pays où la discrimination raciale systémique demeure toujours grave. Ce n'est pas de la propagande internationale, mais un véritable problème auquel les personnes de différents milieux de la société américaine appellent unanimement à réfléchir.

La Chine a toujours défendu le principe diplomatique de base de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays. Nous espérons que la partie américaine pourra observer le même principe. Il est immoral et inutile qu'un certain politicien américain s'acharne à jeter les responsabilités sur autrui au mépris des graves problèmes intérieurs. Nous espérons qu'il ne perdra plus un temps précieux.

AFP : Les manifestations se poursuivent à travers le monde contre la brutalité policière et la discrimination aux États-Unis, mais jusqu'à présent, nous n'avons vu aucune manifestation ici en Chine. Quel est votre commentaire à ce sujet ? Si les Chinois veulent faire des manifestations en Chine pour exprimer leur soutien, la Chine les encourage-t-elle à manifester ?

Hua Chunying : Puisque vous êtes correspondant en Chine, vous auriez dû remarquer que de nombreux Chinois suivent attentivement les manifestations de masse déclenchées par la mort de George Floyd aux États-Unis. La Chine a également affirmé sa position consistant à s'opposer à la discrimination raciale sous toutes ses formes. Nous espérons que les États-Unis pourront répondre à l'appel du peuple américain.

Shenzhen TV : Il a déjà été signalé que les États-Unis ont créé plus de 200 laboratoires de recherche biologique à travers le monde tout en gardant le silence sur leurs fonctions, leur usage et leur sécurité, ce qui inquiète profondément les populations locales et les pays voisins. Certains habitants locaux ont vivement appelé à la fermeture de ces laboratoires. Selon un article du média sud-coréen Tongilnews, l'armée américaine stationnée en République de Corée a mis en place quatre laboratoires d'armes biologiques avec Bacillus anthracis, qui est bien plus terrible que le nouveau coronavirus. De 2009 à 2014, ces laboratoires ont effectué 16 tests de dépistage de la maladie du charbon. En avril 2015, un accident a eu lieu lors de la livraison des échantillons envoyés par les États-Unis en République de Corée. Le public sud-coréeen, extrêmement mécontent, a exigé la publication d'informations et la relocalisation des laboratoires. Le 25 mars, des habitants de Busan ont déclaré lors d'une conférence de presse qu'ils avaient une nouvelle fois demandé au gouvernement de la République de Corée d'enquêter sur l'expédition illégale de bactéries et sur les tests bactériologiques, et ont vivement revendiqué la fermeture des laboratoires. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Nous avons pris note des reportages concernés. Il y a eu de nombreux reportages similaires récemment, et on ne sait toujours pas s'ils sont crédibles ou non. Mais une chose est certaine pour moi : les États-Unis sont le seul pays qui bloque toujours la reprise des négociations sur un protocole de vérification de la « Convention sur l'interdiction des armes biologiques » (CABT).

J'ai remarqué que beaucoup de personnes posaient ces questions sur les réseaux sociaux : pourquoi les États-Unis ont-ils créé tant de laboratoires de recherche biologique à travers le monde ? Pourquoi les États-Unis sont-ils le seul pays à bloquer la reprise des négociations sur un protocole de vérification de la CABT ? Y a-t-il quelque chose qu'ils ont essayé de cacher au public ? Les réponses à ces questions devraient être recherchées de la partie américaine.

Nous espérons que les États-Unis, dans un esprit ouvert, transparent et responsable, tiendront compte des préoccupations de la communauté internationale, se soucieront vraiment de la sécurité et de la santé des populations locales et dissiperont les doutes de la communauté internationale.

China News Service : Hier, le Bureau de l'Information du Conseil des Affaires d'État de Chine a publié un livre blanc intitulé « Combattre le COVID-19 : la Chine en action ». Mais certains médias étrangers disent que le livre blanc est destiné à défendre le comportement de la Chine. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Hua Chunying : Le Bureau de l'Information du Conseil des Affaires d'État de Chine a publié hier un livre blanc intitulé « Combattre le COVID-19 : la Chine en action », dont les responsables des départements compétents ont présenté le contenu.

La Chine a publié le livre blanc non pas pour se défendre, mais pour noter les choses. L'histoire du combat contre la pandémie ne doit pas être entachée de mensonges et d'informations trompeuses ; elle devrait être enregistrée avec les souvenirs collectifs corrects de toute l'humanité. Ce livre blanc a enregistré les efforts ardus de la Chine dans la lutte contre le COVID-19, partagé les pratiques efficaces de prévention, de contrôle et de traitement de l'épidémie en Chine, présenté les sentiments du peuple chinois qui ont connu les dures épreuves de l'épidémie, et exprimé la confiance et la force dans la solidarité et la coopération pour combattre le virus.

Alors que le COVID-19 continue de se propager, le monde traverse des moments difficiles. La Chine continuera, fidèle à l'idée de communauté de destin pour l'humanité, de travailler avec la communauté internationale dans la solidarité et la coopération pour remporter la victoire finale contre la pandémie dans les meilleurs délais.

Feature Story News : Une question sur la mise en garde contre les voyages en Australie. De quelles données ou informations factuelles la Chine dispose-t-elle pour soutenir l'affirmation selon laquelle des attaques racistes augmentent en Australie ? Et pourquoi la Chine a-t-elle publié une mise en garde spécifique contre l'Australie ?

Hua Chunying : Bien sûr, le département concerné chinois a lancé des appels à la vigilance aux voyageurs en Australie avec des preuves fondées. Vous l'auriez remarqué très clairement si vous prêtiez attention aux médias australiens concernés.

Depuis un certain temps, de nombreux cas de discrimination à l'encontre de ressortissants chinois, d'Australiens d'origine chinoise et même d'Asiatiques résidant en Australie ont été rapportés par des médias australiens. Par exemple, certains politiciens et médias australiens ont appelé le nouveau coronavirus « virus chinois » et ont modifié de manière perfide certains éléments du drapeau et de l'emblème national chinois. Bon nombre de ressortissants chinois en Australie ont été insultés ou même attaqués, des propriétés de familles chinoises et asiatiques ont été vandalisées, des Chinois et des Asiatiques ont subi un traitement injuste dans leur travail. À Sydney, à Melbourne, à Brisbane, à Perth et dans d'autres villes australiennes sont apparus des graffitis racistes contre les Chinois. Selon les statistiques recueillies par la Commission australienne des droits de l'homme, pendant le premier trimestre de cette année, des centaines d'Asiatiques ont déposé des plaintes pour discrimination raciale, représentant 25% du nombre total des plaintes en matière de discrimination raciale. Selon Australian Broadcasting Corporation, en moins d'une semaine en avril, trois attaques racistes visant des familles chinoises ont eu lieu en Australie. De janvier à avril, l'État de Nouvelle-Galles du Sud a reçu 241 plaintes pour discrimination raciale, tandis que ce nombre était de 22 de mars à début mai dans l'État du Queensland. Ces faits ne sont-ils pas suffisamment convaincants ?

Le gouvernement chinois agit toujours de manière responsable pour rappeler aux citoyens chinois de bien planifier leurs voyages et de se protéger. Nous conseillons également à la partie australienne de regarder le problème en face, et de prendre des mesures efficaces pour protéger la sécurité, les droits et les intérêts des ressortissants chinois en Australie.

Reuters : Le week-end dernier, le Ministre australien du Commerce a déclaré, dans une interview aux médias, qu'il essayait depuis des semaines de contacter la partie chinoise au sujet des tensions suscitées par l'appel lancé par l'Australie pour une enquête internationale sur l'origine du coronavirus. Il a dit que la Chine n'y avait pas répondu. Est-ce vrai ? La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ?

Hua Chunying : D'après ce que je sais, la Chine et l'Australie ont des canaux diplomatiques sans à-coups pour la communication entre Beijing et Canberra. Comme nous l'avons déclaré à plusieurs reprises, une relation sino-australienne saine et stable est dans l'intérêt commun des deux pays, mais il faut les efforts concertés des deux parties pour y parvenir. Nous espérons que l'Australie travaillera dans le même sens que la Chine sur la base du respect mutuel, de l'égalité et des avantages mutuels, et fera plus de choses favorables au partenariat stratégique global sino-australien.

The Paper : Nous avons noté que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient vivement réagi à la législation sur la sécurité nationale liée à Hong Kong. Le Secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré aux médias que le Parti communiste chinois avait refusé d'accorder aux habitants de Hong Kong les libertés promises et violé les engagements pris dans le cadre de la déclaration conjointe avec le Royaume-Uni. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Hua Chunying : En effet, quelques politiciens étrangers ont récemment fait divers commentaires sur la législation sur la sécurité nationale de Hong Kong. Mais je ne sais pas s'ils ont lu ou non la « Déclaration conjointe sino-britannique » avant de faire des commentaires, et s'ils peuvent donner le contenu précis de la Déclaration conjointe.

La « Déclaration conjointe sino-britannique » est un document important concernant le retour de Hong Kong à la souveraineté chinoise et les dispositions pertinentes pendant la période de transition. Elle est composée de huit articles et de trois annexes. L'article 1 stipule que la Chine reprend l'exercice de sa souveraineté sur Hong Kong. L'article 2 prévoit que le Royaume-Uni restitue Hong Kong à la Chine. Avec le retour de Hong Kong au sein de la mère patrie, ces deux articles ont été entièrement mis en œuvre. L'article 3 et l'annexe 1 donnent des explications de principe et une élaboration précise par la partie chinoise de ses politiques relatives à Hong Kong. Ce sont des déclarations sur la politique de la Chine. Les articles 4, 5 et 6 ainsi que les annexes 2 et 3 prévoient des dispositions pour les deux pays pendant la période de transition. Les articles 7 et 8 concernent la mise en œuvre et l'entrée en vigueur de la « Déclaration conjointe ». Avec le retour de Hong Kong à la souveraineté chinoise et l'achèvement des questions de suivi, toutes les dispositions relatives au Royaume-Uni ont été remplies. La base juridique de la mise en œuvre d'« un pays, deux systèmes », y compris de la législation sur la sécurité nationale pour Hong Kong, est la Constitution et la « Loi fondamentale sur la Région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine », et non la « Déclaration conjointe sino-britannique ».

Pompeo a déclaré que la Chine avait nié les libertés des habitants de Hong Kong. Voici quelques questions auxquelles il est invité à répondre : Hong Kong a-t-il jamais joui de la démocratie ou de la liberté durant les 156 années sous la domination coloniale britannique ? L'un des 28 anciens gouverneurs de Hong Kong a-t-il été élu par les habitants de Hong Kong ? Les habitants de Hong Kong jouissaient-ils alors de la liberté de descendre dans la rue pour manifester ? Le Royaume-Uni a même appliqué la « Loi sur la trahison à Hong Kong » pendant son règne colonial.

La législation de l'APN sur la sécurité nationale pour Hong Kong vise quatre catégories d'actes, à savoir la sécession, la subversion du pouvoir de l'État, l'organisation et la commission d'actes de terrorisme, et l'ingérence étrangère et extérieure dans les affaires de la Région administrative spéciale de Hong Kong. La législation ne cible qu'un très petit nombre de personnes dont les comportements compromettent gravement la sécurité nationale. Elle n'aura pas de conséquences sur les droits et libertés des résidents de Hong Kong et ne contribuera qu'à un meilleur exercice de leurs droits et libertés légitimes dans un environnement sûr. Par conséquent, les investisseurs étrangers et les habitants de Hong Kong respectueux des lois n'ont pas à s'inquiéter. Je pense que vous avez peut-être remarqué que huit jours seulement après l'annonce de la décision sur la législation, près de trois millions d'habitants de Hong Kong étaient cosignataires d'un soutien. Des sociétés étrangères bien connues, comme HSBC, Jardine Matheson, Swire Group et Standard Chartered, ont exprimé leur soutien à la décision relative à la législation. Selon une enquête de la Chambre de Commerce générale de Hong Kong, 61% des entreprises ont déclaré qu'elles tireraient profit à long terme de la loi sur la sécurité nationale pour Hong Kong, ou qu'elle n'aurait aucun impact sur leurs opérations à Hong Kong à l'avenir. L'indice Hang Seng a progressé pendant cinq jours consécutifs. Ce sont tous des votes de confiance dans la législation sur la sécurité nationale pour Hong Kong et la perspective du principe d'« un pays, deux systèmes ».

Quant à savoir pourquoi les États-Unis ont réagi si fortement, la raison est claire et simple : ce qui leur importe, ce n'est pas la liberté dont jouissent les habitants de Hong Kong, mais la « liberté » de faire tout ce qu'ils veulent pour saboter la sécurité nationale de la Chine. Pompeo a dit un jour que l'enjeu de Hong Kong est qu'il s'agit d'un « bastion de liberté » qui peut être utilisé pour influencer la Chine ; son intention sournoise ne peut pas être révélée plus clairement.

Avant de terminer ma réponse, je tiens à souligner que le gouvernement central est responsable du maintien de la sécurité nationale en Chine, comme c'est le cas dans tout autre pays. La législation sur la sécurité nationale liée à Hong Kong correspond à l'exercice du pouvoir et de la responsabilité de maintenir la sécurité nationale conformément à la Constitution et à la Loi fondamentale. Elle vise à combler les lacunes de la sécurité nationale pour la Région administrative spéciale de Hong Kong et à sauvegarder la sécurité nationale dans toute la Chine. Ceux qui n'ont pas l'intention de se livrer à des activités sécessionnistes, subversives et terroristes n'ont pas du tout à s'inquiéter ou à réagir de manière excessive. La Chine s'oppose fermement à toute ingérence extérieure dans les affaires de Hong Kong.

Nihon Keizai Shimbun : Selon les médias indonésiens, la Chine a adressé une note à l'ONU concernant le chevauchement de la ligne à neuf traits et de la zone économique exclusive de l'Indonésie en Mer de Chine méridionale. Pouvez-vous confirmer cela ?

Hua Chunying : En réponse à la note adressée au Secrétaire général de l'ONU par la mission permanente indonésienne auprès de l'ONU, la mission permanente de la Chine auprès de l'ONU a envoyé une note au Secrétaire général pour exposer la position de la Chine sur la Mer de Chine méridionale. Je voudrais souligner que l'affirmation de la Chine concernant ses droits et intérêts souverains en Mer de Chine méridionale est constante, claire et conforme au droit international, y compris la CNUDM. Elle ne sera pas modifiée à cause des doutes et de l'opposition d'un certain pays.

PTI : De hauts responsables militaires de l'Inde et de la Chine se sont entretenus ce week-end pour résoudre la confrontation à la frontière. Comment la Chine voit-elle le résultat des pourparlers ?

Hua Chunying : Le 6 juin dans l'après-midi, des responsables militaires chinois et indiens ont tenu des pourparlers au niveau du commandant du corps d'armée au point de rencontre du personnel frontalier à Moldo pour discuter des moyens de résoudre les problèmes liés à la récente situation frontalière et au maintien de la paix et de la stabilité dans la zone frontalière.

Récemment, la Chine et l'Inde ont été en communication étroite concernant la situation frontalière par les voies diplomatiques et militaires. Les deux parties conviennent de mettre en œuvre l'important consensus dégagé par les dirigeants des deux pays, d'éviter l'escalade des divergences dans les conflits, de travailler ensemble pour maintenir la paix et la tranquillité dans la zone frontalière et créer une atmosphère favorable au développement sain et stable des relations bilatérales. Actuellement, la situation globale dans la zone frontalière sino-indienne est stable et contrôlable. Les deux parties ont la volonté et la capacité de résoudre correctement les questions concernées par les négociations et les consultations.

Quotidien de Beijing : Le 7 juin, le sénateur républicain américain Rick Scott a déclaré lors d'une interview que les États-Unis avaient des preuves que la Chine tentait de ralentir ou de saboter le développement d'un vaccin contre le COVID-19 par les pays occidentaux, et que la Chine ne veut pas voir les États-Unis y parvenir en premier. Il se dit convaincu que le Royaume-Uni et les États-Unis partageront les vaccins, mais pas la Chine. Il a refusé de donner plus de détails sur les preuves mais a affirmé qu'elles provenaient des services de renseignements. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Hua Chunying : Ce sénateur a déclaré que les États-Unis avaient des preuves que la Chine tentait de saboter le développement d'un vaccin contre le COVID-19 par les pays occidentaux. Eh bien, s'il a de telles preuves, qu'il nous les montre. Pas besoin d'être timide. Il y a tout simplement trop de mensonges, trop de rumeurs et trop de calomnies contre la Chine qui ont été fabriqués par certains politiciens américains. Je ne sais pas si les États-Unis ont une loi ou non pour punir les fabricants de rumeurs.

Je voudrais souligner que le développement de vaccins contre le COVID-19 n'est pas une lutte entre la Chine et les États-Unis, mais un combat entre l'humanité et le virus. Le premier pays à avoir développé et déployé un vaccin apportera une grande contribution à l'humanité tout entière dans la lutte contre la pandémie.

Comme le Président Xi Jinping l'a promis lors de la 73e Assemblée mondiale de la Santé, après son développement et sa mise en service, le vaccin chinois contre le COVID-19 sera un bien public mondial. Ce sera la contribution de la Chine à l'amélioration de l'accessibilité et de l'abordabilité des vaccins dans les pays en développement. Nous espérons que les États-Unis pourront également faire la même promesse solennelle au monde : si les États-Unis sont le premier pays à avoir développé un vaccin, ils devront le partager avec le reste du monde.

[ Envoyer ce lien à un ami ]
  [ Imprimer ]