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Conférence de presse du 1er juin 2020 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
2020-06-01 09:49

CCTV : Le Président américain Trump a récemment accusé la Chine sur des questions telles que la législation sur la sécurité nationale pour Hong Kong, la pandémie de COVID-19 et les problèmes commerciaux. Il a annoncé le lancement du processus de suppression des exemptions accordant à Hong Kong un traitement différent et spécial, l’arrêt de l’entrée aux États-Unis de certains étudiants et chercheurs chinois et une enquête sur différentes pratiques d’entreprises chinoises cotées sur le marché américain. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Les accusations du dirigeant américain contre la Chine montrent un mépris total des faits. Les mesures annoncées interviennent gravement dans les affaires intérieures de la Chine et sabotent les relations sino-américaines, ce qui nuira à autrui autant qu’aux États-Unis eux-mêmes. La Chine s’y oppose fermement.

Hong Kong fait partie de la Chine et les affaires de Hong Kong sont purement des affaires intérieures de la Chine. L’Assemblée populaire nationale (APN) de Chine exerce les pouvoirs conférés par la Constitution chinoise en adoptant la décision de créer et d’améliorer le système juridique et les mécanismes d’application pour sauvegarder la sécurité nationale dans la Région administrative spéciale de Hong Kong, dans le but de combler une lacune législative en matière de sécurité nationale dans la Région administrative spéciale de Hong Kong, pour mieux mettre en œuvre le principe « un pays, deux systèmes » et maintenir la stabilité et la prospérité à long terme de Hong Kong. Aucun pays étranger n’a le droit et ne doit y intervenir. Le gouvernement chinois est déterminé à sauvegarder la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts du développement, à mettre en œuvre le principe « un pays, deux systèmes » et à s’opposer à toute ingérence extérieure dans les affaires de Hong Kong. L’ingérence flagrante de la partie américaine dans la législation sur la sécurité nationale pour Hong Kong va à l’encontre du droit international et des normes fondamentales régissant les relations internationales, et est vouée à l’échec.

La coopération sino-américaine dans les domaines de l’économie, du commerce et de l’éducation est mutuellement avantageuse et gagnant-gagnant. Depuis un certain temps, les États-Unis oppriment des entreprises chinoises pour des raisons infondées en généralisant abusivement le concept de sécurité nationale, menacent désormais d’enquêter sur les entreprises chinoises cotées aux États-Unis, et ont adopté des mesures pour restreindre les visas des étudiants chinois en partance pour les États-Unis. Ces pratiques ont gravement violé le principe de la concurrence sur le marché, vont à l’encontre du souhait des deux populations de mener des échanges amicaux et saboteront davantage les relations économiques et commerciales sino-américaines et le fondement social des relations bilatérales.

Le COVID-19, défi commun auquel toute l’humanité est confrontée, appelle à une réponse internationale concertée. La communauté internationale est parvenue au consensus consistant à s’opposer à la stigmatisation liée au virus et à lutter ensemble contre la pandémie. Cependant, les États-Unis continuent de blâmer sans fondement la Chine et l’OMS pour détourner l’attention de la population américaine et dissimuler la réalité de leur réponse inefficace à la pandémie. Cette pratique est immorale et ne parviendra pas à tromper le public.

Quant aux relations entre la Chine et les États-Unis, la coopération profite à chacune des deux parties, et l’affrontement nuit à l’une comme à l’autre partie. La Chine s’est engagée à travailler avec les États-Unis pour développer les relations bilatérales caractérisées par le non-conflit, la non-confrontation, le respect mutuel et la coopération gagnant-gagnant. Dans le même temps, la Chine défendra résolument ses propres intérêts liés à la souveraineté, à la sécurité et au développement. La Chine ripostera fermement à tout propos et tout acte des États-Unis qui nuiraient aux intérêts de la Chine. La tentative américaine de contenir le développement de la Chine est vouée à l’échec. Nous exhortons les États-Unis à corriger immédiatement leurs erreurs, à abandonner leur mentalité de la guerre froide, leur concept de jeu à somme nulle et leurs préjugés idéologiques, à traiter de manière prudente et judicieuse les questions concernées et à cesser d’aller de plus en plus loin sur le mauvais chemin.

CCTV : Le Président américain Donald Trump a déclaré lors d’une conférence de presse le 29 mai que l’incompétence du gouvernement chinois avait fait souffrir le monde entier. Pourquoi, a-t-il dit, la Chine n’autorise-t-elle pas les personnes infectées à Wuhan à se rendre dans d’autres régions du pays, tout en leur permettant de voyager librement à travers le monde, y compris aux États-Unis et en Europe ? Comment la Chine réagit-elle à cela ?

Zhao Lijian : Ce qu’il a dit est totalement faux et est extrêmement irrespectueux envers les grands efforts et les sacrifices faits par le peuple chinois pour prévenir et contrôler l’épidémie.

Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, le gouvernement chinois a pris en temps utile les mesures de prévention et de contrôle les plus complètes, les plus rigoureuses et les plus strictes pour contenir la propagation de l’épidémie, couper efficacement la chaîne de transmission du virus et apporter une contribution importante à la sécurité sanitaire publique mondiale, ce qui a été largement salué par la communauté internationale. Selon une étude de la revue « Science », les mesures prises par la Chine ont permis d’éviter 700 000 infections dans le pays.

Les faits donnent la meilleure réponse. La partie chinoise a fermé toutes les voies permettant de quitter la ville de Wuhan le 23 janvier et aucun vol commercial ni aucun train n’ont quitté Wuhan du 24 janvier au 8 avril. Cela inclut le départ de Wuhan pour d’autres villes chinoises, et bien sûr le départ de Wuhan pour d’autres pays du monde. Les trois principales compagnies aériennes américaines ont annoncé, le 31 janvier, la suspension de leurs vols directs entre la Chine et les États-Unis, et l’administration américaine a interdit, à partir du 2 février, l’entrée des citoyens chinois et des étrangers qui s’étaient rendus en Chine pendant les 14 derniers jours. Je ne sais pas d’où vient le propos sur la permission aux personnes infectées de « voyager librement ».

Selon des reportages publiés, les statistiques épidémiques dans plusieurs grandes provinces canadiennes indiquent que le virus a été introduit au Canada par des voyageurs américains. Une étude de l’Institut Pasteur, en France, a révélé que l’origine de la souche virale qui a été transmise en France était inconnue. Aucun des cas importés trouvés en Russie n’est venu de Chine. Le Ministère australien de la Santé a noté que seule une très petite partie des cas importés provenait d’Asie du Nord-Est. À Singapour, les cas importés de Chine représentaient moins d’un dixième de ceux d’autres pays. L’Institut national japonais des maladies infectieuses a fait savoir que l’épidémie qui s’est propagée au Japon depuis mars n’était pas originaire de Chine.

Entre la Chine et les États-Unis, lequel de ces deux pays est incompétent et inefficace devant la pandémie ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les États-Unis comptent désormais plus de 1,8 million de cas confirmés et plus de 100 000 décès, soit près de 22 fois plus qu’en Chine. Selon une étude de l’Université Columbia, publiée dans un reportage sur le site web du « New York Times » le 20 mai, les retards dans les actions restrictives américaines ont coûté la vie à au moins 36 000 personnes aux États-Unis. Si les États-Unis avaient commencé à adopter des mesures restrictives une semaine plus tôt, la vie de 36 000 personnes aurait été sauvée ; et si l’administration américaine avait commencé à adopter des mesures restrictives deux semaines plus tôt, 83% des décès causés par le COVID-19 auraient été évités.

À l’heure actuelle, la situation épidémique aux États-Unis est toujours très grave. Rien n’est plus important que la vie humaine et sauver la vie est la première préoccupation. Rejeter les responsabilités sur la Chine ne chassera pas le virus ni ne guérira les patients. Nous exhortons ceux aux États-Unis qui veulent encore étiqueter et politiser le virus à mettre leur énergie dans la lutte contre l’épidémie dans le pays.

Bloomberg : Première question, pensez-vous que la montée des tensions entre la Chine et les États-Unis affectera la mise en œuvre de l’accord commercial de première phase ? Deuxième question, votre collègue a répondu sur son compte Twitter au porte-parole du Département d’État américain faisant référence aux manifestations aux États-Unis. Le Ministère chinois des Affaires étrangères a-t-il un commentaire officiel au sujet des manifestations qui se déroulent aux États-Unis en ce moment ?

Zhao Lijian : Concernant votre première question, la Chine a exprimé sa position à plusieurs reprises.

Concernant votre deuxième question, nous suivons les derniers développements de la situation suite au décès de George Floyd. La vie des Noirs compte également. Les droits de l’homme des Noirs doivent être protégés. Aux États-Unis, la discrimination raciale à l’égard des communautés minoritaires demeure un fléau social. Ce qui se passe en ce moment aux États-Unis montre une fois de plus la gravité de la discrimination raciale et de l’application violente de la loi par la police, et l’urgence pour les États-Unis d’y remédier. Nous espérons que l’administration américaine prendra des mesures concrètes pour s’acquitter des obligations qui lui incombent en vertu de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, afin de protéger les droits légaux des communautés minoritaires aux États-Unis.

China Review News : Nous avons noté que l’Afrique avait réagi très fortement à la mort de l’Afro-américain en raison de l’utilisation violente de la force par un policier blanc aux États-Unis. Le Président de la Commission de l’UA et les dirigeants de certains pays africains ont publiquement condamné cet acte de diverses manières. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Les pays et les peuples africains ont été victimes de la discrimination raciale et ont lutté sans relâche contre la discrimination et la ségrégation raciales. Face à la situation aux États-Unis, les dirigeants de l’UA et de nombreux pays africains ont appelé à la justice contre la discrimination raciale. Leurs voix représentent le consensus de la communauté internationale et méritent une sérieuse attention de la partie américaine.

La Chine soutient la partie africaine dans ses appels à la justice, et travaillera avec la partie africaine pour lutter fermement contre la discrimination raciale sous toutes ses formes, y compris les propos et actes incitant à la discrimination raciale et à la haine.

China Radio International : Pour lutter conjointement contre le COVID-19 et renforcer la coopération dans le libre-échange, le 29 mai, la Chine et l’ASEAN ont publié la « Déclaration conjointe des Ministres de l’Économie et du Commerce de la Chine et de l’ASEAN sur la lutte contre le COVID-19 et le renforcement de la coopération dans le libre-échange ». Le même jour, le premier événement de 2020 du Forum de Jakarta sur les relations Chine-ASEAN a eu lieu via une liaison vidéo avec Jakarta où l’accent a été mis sur la coopération Chine-ASEAN contre le COVID-19 et les efforts concertés pour construire une communauté de destin pour l’humanité. Dans les circonstances actuelles, la Chine et l’ASEAN ont renforcé leur coopération en nouant des liens plus étroits. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Merci de votre attention à ce sujet. Depuis la survenue de l’épidémie, la Chine et les pays de l’ASEAN travaillent ensemble pour lutter contre le virus. En février, nous avons tenu la réunion spéciale des Ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN et de la Chine sur le COVID-19, envoyant un signal positif de solidarité entre les pays de la région, qui a donné un exemple à suivre dans la coopération mondiale contre la pandémie. Alors que les deux parties travaillent à la prévention et au contrôle réguliers du virus, nous avons publié ladite Déclaration commune et tenu ledit forum. Tout en luttant contre le COVID-19 par solidarité et coopération, nous nous engageons à maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement et à promouvoir la reprise et le développement socio-économiques, ce qui démontre le haut niveau de notre confiance mutuelle et de notre coopération.

Actuellement, tous les pays font face à la tâche urgente de contenir le virus et de retrouver la croissance économique. La Chine continuera de travailler en solidarité et en coopération avec l’ASEAN à renforcer la connexion de l’initiative « la Ceinture et la Route » et du plan de développement de l’ASEAN, à améliorer le niveau de coopération économique et commerciale et de coopération en matière de santé publique, à approfondir l’intégration économique régionale, à construire la « Route de la Soie de la Santé » et à donner de nouvelles impulsions à la construction d’une communauté de destin Chine-ASEAN plus étroite.

Macao Monthly : Selon des reportages, le Président russe Poutine a déclaré, le 30 mai, qu’il y avait peu de chance de maintien du nouveau traité START signé par la Russie et les États-Unis. La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : La prorogation du nouveau traité START, l’unique accord bilatéral important existant entre les États-Unis et la Russie sur le désarmement nucléaire, a retenu l’attention de la communauté internationale. Cette question met en jeu non seulement les relations de sécurité stratégique russo-américaine, mais aussi la stabilité stratégique mondiale.

Les États-Unis, avec l’arsenal nucléaire le plus important et le plus sophistiqué au monde, devraient assumer sérieusement leur responsabilité particulière en matière de désarmement nucléaire, répondre activement à l’appel de la Russie à prolonger le nouveau traité START, réduire considérablement leurs stocks nucléaires et créer les conditions permettant aux autres États nucléaires de se joindre aux négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire.

Agence de presse Xinhua : Le groupe de travail conjoint chinois est revenu du Tadjikistan le 31 mai. Pouvez-vous nous présenter son travail dans le pays ? La Chine continuera-t-elle à fournir de l’assistance au Tadjikistan ?

Zhao Lijian : Merci pour votre question. Le groupe de travail conjoint chinois envoyé au Tadjikistan était composé des experts de la province du Shaanxi spécialisés dans les affaires étrangères, les affaires relatives aux ressortissants chinois à l’étranger, la santé et la prévention et le contrôle des maladies. Pendant leur séjour de 8 jours au Tadjikistan, les experts chinois se sont rendus dans des zones gravement touchées par le COVID-19, notamment Douchanbé et la province de Khatlon, et ont rencontré plusieurs fois des responsables tadjiks du Ministère de la Santé et de la Protection sociale et des autorités locales. Ils ont visité l’hôpital municipal des maladies infectieuses de Douchanbé et des sites de quarantaine désignés pour se faire une idée du système médical du Tadjikistan, ils ont échangé, avec des représentants des hôpitaux désignés, des expériences de prévention de l’épidémie et des méthodes de traitement, ont offert des services de consultation sur la prévention et le traitement de l’épidémie, ont dispensé des formations professionnelles sur la lutte contre le COVID-19, et ont fourni à la partie tadjike des matériels médicaux et des documents sur la prévention et le contrôle du COVID-19.

La partie tadjike a vivement salué le bon travail du groupe de travail chinois, estimant que les avis et les propositions formulées par le groupe de travail étaient très utiles pour la lutte anti-épidémique de la partie tadjike. Le gouvernement et les experts médicaux tadjiks ont remercié le gouvernement et le peuple chinois, et ils ont trouvé que l’aide de la Chine démontrait le haut niveau de relations bilatérales et l’amitié profonde entre les deux peuples.

Lors de leur séjour au Tadjikistan, les experts ont également travaillé en étroite coordination avec l’ambassade de Chine pour partager, en vidéo, le savoir-faire sur le COVID-19 avec la communauté chinoise, les entreprises et institutions chinoises, les enseignants des Instituts Confucius et les étudiants chinois. Ils ont également distribué 3 000 « colis de santé » pour transmettre des soins et la sollicitude de la patrie.

La Chine et le Tadjikistan sont de bons voisins et des partenaires stratégiques sur tous les plans. Fidèle à l’idée de construction d’une communauté de destin pour l’humanité, la Chine continuera de soutenir et d’aider le Tadjikistan dans la mesure de ses capacités pour une victoire rapide contre le virus.

CNN : Selon des responsables et des agences américains, les forces étrangères influencent la situation intérieure aux États-Unis. Le conseiller du Président américain pour les affaires de sécurité nationale Robert O’Brien a affirmé que certains utilisateurs de médias sociaux chinois se réjouissent de ce qui se passe aux États-Unis, et que certains autres comparent la situation américaine à celle de Hong Kong. Selon une société de surveillance des médias, des comptes de médias sociaux chinois, russes et iraniens sont extrêmement actifs pour commenter ce que vivent les États-Unis. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : Les remarques faites par M. O’Brien et d’autres responsables américains, ainsi que la conclusion faite par des institutions américaines, sont tout simplement sans fondement. La Chine n’intervient pas dans les affaires intérieures des autres pays. Dans le même temps, le monde entier voit ce qui se passe en ce moment aux États-Unis. Les politiciens américains feraient mieux de bien régler les affaires intérieures de leur pays.

La Chine a ses critères pour distinguer le vrai du faux. Nous nous opposons à toutes les activités violentes et illégales sous toutes leurs formes. Nous espérons également que les États-Unis regarderont en face la question de la discrimination raciale.

En ce qui concerne votre indication selon laquelle certaines personnes ont comparé les manifestations américaines avec les violences à Hong Kong, les causes des deux événements sont complètement différentes. Pendant la perturbation liée aux propositions de modifications législatives pour Hong Kong, les forces locales et extérieures hostiles se sont engagées de manière flagrante dans des activités sécessionnistes, subversives et terroristes qui menacent gravement la sécurité nationale ; il s’agit d’actes liés à l’« indépendance de Hong Kong » et de violence terroriste qui mettent gravement en danger la sécurité nationale. En ce qui concerne l’origine des manifestations aux États-Unis, les médias américains en ont fait une couverture complète.

Beaucoup de personnes voudront peut-être se poser cette question : pourquoi les États-Unis embellissent-ils ces éléments favorables à l’« indépendance de Hong Kong » et à la violence terroriste en les qualifiant de « héros » et de « combattants », et qualifient-ils ceux qui protestent contre la discrimination raciale d’« émeutiers » ? Pourquoi les États-Unis ont-ils accusé sans aucune raison valable la police de Hong Kong, qui fait preuve de retenue dans l’application policée de la loi, mais ont-ils menacé de tirer sur des manifestants à l’intérieur du pays et ont-ils même mobilisé la Garde nationale ? L’approche américaine est le plus typique du « deux poids deux mesures » de renommée mondiale. Les problèmes sous-jacents méritent réflexion et vigilance.

The Paper : La Chine et Singapour ont convenu dans une déclaration conjointe publiée le 29 mai de lancer une « voie rapide » pour faciliter les échanges commerciaux et officiels nécessaires entre les deux pays au début du mois de juin à condition de prendre comme il faut les mesures de prévention et de contrôle du COVID-19. Pouvez-vous nous donner plus de détails à ce sujet ? Avec quels autres pays voisins la Chine discutera-t-elle pour établir des accords similaires de « voie rapide » ?

Zhao Lijian : Merci d’avoir posé la question. La Chine et Singapour sont des partenaires importants l’un pour l’autre. Depuis la survenue de l’épidémie de COVID-19, les deux pays ont travaillé en étroite coopération et se sont soutenus à toutes les étapes. Début avril, le Vice-Ministre chinois des Affaires étrangères Luo Zhaohui et le Secrétaire permanent Chee Wee Kiong du Ministère singapourien des Affaires étrangères ont coprésidé la première réunion vidéo sur le COVID-19 pour discuter de la lutte contre l’épidémie et de la coopération pragmatique bilatérale dans différents domaines. À ce moment-là, les deux parties ont exprimé leur souhait de créer une « voie rapide » à un moment opportun. Après près de deux mois de communication et de préparation, les deux parties ont annoncé, lors de la deuxième réunion vidéo le 28 mai, le lancement d’une « voie rapide » début juin pour faciliter les échanges commerciaux et officiels nécessaires entre les deux pays.

Dans le cadre de cet arrangement, les hommes d’affaires et les officiels des deux pays qui en ont besoin peuvent demander des visas après que leurs demandes, soumises par les entreprises ou les services gouvernementaux chargés de les recevoir dans le pays de destination, ont été approuvées par les autorités compétentes. Après avoir passé le contrôle de santé avant de quitter leur pays et les procédures de quarantaine après leur arrivée, ils seront mis en quarantaine pour une période plus courte et leur séjour dans le pays de destination sera efficacement géré selon le principe de la boucle fermée pour assurer la sécurité.

L’accord de « voie rapide » Chine-Singapour est une mesure importante pour normaliser les échanges et la coopération et soutenir la reprise du travail et de la production dans le contexte de la prévention et du contrôle de l’épidémie à long terme. Cette première « voie rapide » entre la Chine et les pays d’Asie du Sud-Est favorisera le développement économique et social dans ces pays et la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement régionales et mondiales. La première phase de la « voie rapide » Chine-Singapour sera mise en œuvre entre Singapour et six provinces et municipalités chinoises (Shanghai, Tianjin, Chongqing, Jiangsu, Zhejiang et Guangdong). Les deux parties en élargiront progressivement, selon les circonstances, le champ d’application et discuteront de la reprise progressive des vols commerciaux entre les deux pays.

À l’heure actuelle, la « voie rapide » entre la Chine et la République de Corée a été mise en œuvre dans d’heureuses conditions et a donné de bons résultats. Celle de la « voie rapide » entre la Chine et Singapour sera mise en œuvre et je pense qu’elle atteindra les objectifs prévus. Nous sommes également prêts à continuer d’explorer des arrangements similaires avec d’autres pays. Tout en faisant du bon travail en matière de prévention et de contrôle de l’épidémie, nous œuvrons également à reprendre les échanges interpersonnels nécessaires, à soutenir la reprise du travail et de la production ainsi qu’une coopération plus approfondie dans les deux pays, et à contribuer à la croissance économique et sociale et au développement de la région et du monde entier.

Le Quotidien de Beijing : Le Ministre indien de la Défense, Singh, a déclaré dans une interview que l’Inde ne laisserait pas « nuire à sa dignité » dans le conflit frontalier sino-indien. L’Inde a toujours clairement poursuivi une politique de maintien de bonnes relations avec ses pays voisins et s’efforce de faire en sorte que les tensions ne connaissent pas d’escalade. L’Inde et la Chine mènent des consultations par les voies militaire et diplomatique. Quel est le commentaire de la Chine au sujet de la situation actuelle dans la zone frontalière sino-indienne et la prise de position de l’Inde ?

Zhao Lijian : Sur les questions frontalières, la Chine a mis en œuvre l’important consensus dégagé par les dirigeants des deux pays, respecte strictement les accords bilatéraux, et œuvre à sauvegarder la souveraineté nationale et la sécurité territoriale, ainsi que la paix et la stabilité dans la zone frontalière sino-indienne.

Actuellement, la situation globale dans la zone frontalière est stable et contrôlable. Les canaux de consultations diplomatiques et militaires entre la Chine et l’Inde sont ouverts et aisés concernant la question frontalière. Nous avons la certitude que les deux pays sauront résoudre les problèmes bilatéraux par les négociations et les consultations.

Beijing Youth Daily : Lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche le 29 mai, le Président américain Trump a déclaré que les États-Unis mettraient fin à leurs relations avec l’OMS, car celle-ci a refusé de procéder aux réformes demandées par la partie américaine et qui sont indispensables. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : J’ai également remarqué les réactions de nombreux pays, y compris des alliés américains. D’une manière globale, la communauté internationale n’est pas d’accord avec le comportement égoïste de la partie américaine, qui se dérobe à ses responsabilités et qui sabote la coopération internationale contre l’épidémie. En fait, depuis un certain temps, les États-Unis, qui s’adonnent à « revenir sur leurs promesses » et à « se retirer des groupes », se sont retirés successivement d’organisations internationales telles que l’UNESCO et le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, de l’Accord de Paris, du JCPOA, du traité INF et du traité « Ciel ouvert ». Le comportement des États-Unis révèle une fois de plus leur poursuite de l’unilatéralisme et de la politique du plus fort.

Comme l’a récemment souligné le Conseiller d’État Wang Yi, l’OMS est un organisme international composé de 194 États souverains. Il est impossible pour l’OMS de ne servir qu’un seul pays, encore moins de succomber à la volonté d’un pays qui fournit plus de financement que d’autres. Face au COVID-19, toute tentative d’attaquer ou de faire du chantage à l’OMS est une négligence de la vie humaine, un défi à l’humanitarisme et un sabotage de la coopération internationale, et sera sûrement rejetée par la communauté internationale.

Grand pays responsable, la Chine continuera de déployer des efforts pour soutenir le rôle de premier plan de l’OMS dans la coopération mondiale contre l’épidémie. Nous appelons la communauté internationale à consolider davantage le consensus en approuvant le multilatéralisme, et à accroître le soutien politique et financier à l’OMS pour sauvegarder conjointement la sécurité sanitaire publique mondiale.

Global Times : Le Président américain Trump a déclaré, dans un avis publié le 29 mai, que le gouvernement chinois profitait des étudiants pour acquérir des technologies américaines sensibles et des droits de propriété intellectuelle. À compter du 1er juin, les étudiants et chercheurs chinois qui partent faire des études et mener des recherches aux États-Unis avec des visas F ou J et qui ont des liens avec l’armée chinoise sont soumis à des interdictions ou restrictions. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Zhao Lijian : J’ai donné ma réponse la semaine dernière. Cet acte américain est une persécution politique et une discrimination raciale sans fard, et une grave violation des droits et intérêts légitimes des étudiants et chercheurs chinois aux États-Unis. Cela va à l’encontre de l’ouverture et de la liberté que les États-Unis prétendent défendre, et des promesses données publiquement par le dirigeant américain. Cela va à l’encontre de la tendance de notre époque marquée par les échanges interpersonnels internationaux. Cela affectera gravement les échanges socio-culturels et interpersonnels normaux entre les deux pays. Nous exprimons notre vive condamnation et notre ferme opposition à cet égard.

Comme les faits l’ont prouvé, il ne faut pas agir contre la volonté du peuple. Toute tentative de « découplage », de mener une nouvelle guerre froide contre la Chine, de pousser la Chine et les États-Unis vers le conflit et la confrontation, et de semer la rivalité et l’hostilité entre les deux peuples est vouée à l’échec. Nous exhortons les États-Unis à cesser immédiatement de restreindre et d’opprimer délibérément les étudiants et les chercheurs chinois sous différents prétextes, à retirer immédiatement leur décision erronée, et à respecter et à protéger les droits et intérêts légitimes des étudiants chinois aux États-Unis.

Reuters : Selon des documents obtenus par Reuters, certains membres républicains de la Chambre des Représentants des États-Unis prévoient de publier un projet de loi cette semaine pour empêcher les Américains d’investir dans des entreprises liées à l’armée chinoise. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?

Zhao Lijian : J’ai pris note des reportages concernés. Nous exhortons ces politiciens américains à abandonner leurs préjugés et à respecter scrupuleusement les principes du marché. Ils doivent cesser d’abuser du concept de sécurité nationale pour politiser les questions économiques, et mettre fin aux allégations injustifiées et à l’oppression contre les entreprises chinoises. Nous espérons qu’ils agiront davantage pour faire progresser la coopération économique et commerciale sino-américaine et apporter le bonheur aux populations des deux pays.

Macao Monthly : Le Président russe Poutine a invité le Président chinois Xi Jinping à assister au défilé militaire en commémoration du 75e anniversaire de la victoire de la Grande Guerre patriotique qui se tiendra sur la place Rouge à Moscou. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Zhao Lijian : Cette année marque le 75e anniversaire de la victoire de la Seconde Guerre mondiale. En tant que grandes nations victorieuses de la Seconde Guerre mondiale, la Chine et la Russie ont apporté une importante contribution à la victoire. La Chine soutient la Russie dans l’organisation des activités de célébration du 75e anniversaire de la victoire de la Grande Guerre patriotique. Nous continuerons de travailler avec la Russie et le reste de la communauté internationale pour défendre les résultats de la victoire de la Seconde Guerre mondiale et préserver la paix gagnée aux prix de grands efforts.

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Zhao Lijian : Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de l’Enfant. Les enfants sont l’espoir et l’avenir de notre patrie. Je profite de cette occasion pour leur souhaiter bonne fête, bonne santé et un plein épanouissement.

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