S.E.M. CAO Zhongming

Ambassadeur de Chine en Belgique

En novembre dernier, la première Exposition Internationale d’Importation de la Chine (EIIC) s’est tenue avec succès à Shanghai. Monsieur Kris Peeters, Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Economie de la Belgique, y a participé à la tête d’une délégation commerciale importante, dont Antwerp World Diamond Centre, Guylian chocolate, Sarens Corporate. Les entrepreneurs belges ont obtenu une bonne récolte, à l’instar de Port of Zeebrugge qui a signé à cette occasion des contrats d’un montant total de plus de 2 milliards d’euros. La culture belge était aussi présente, avec le métro pour le pavillon d’Expo décoré des Schtroumpfs, un paysage magnifique aux yeux des participants du monde entier.

L’EIIC, première exposition nationale au monde dédiée au thème de l’importation, constitue une décision majeure du gouvernement chinois en vue de lancer une nouvelle vague d’ouverture à un niveau plus élevé. 172 pays, régions et organisations internationales, dont la Belgique, y ont été représentés. Plus de 400 000 acheteurs chinois et étrangers ont conclu des affaires d’une valeur totale de 57,83 milliards de dollars américains. « La porte de la Chine ne sera pas fermée, elle sera ouverte encore plus grande », a souligné le Président chinois XI Jinping dans son discours d’ouverture intitulé Construire une économie mondiale ouverte, innovante et inclusive. Le mot « ouverture », mentionné 52 fois tout au long du discours, est une clé principale de l’économie chinoise. Dans les 15 années à venir, les importations chinoises de biens et services dépasseront respectivement 30 000 milliards et 10 000 milliards de dollars, ce qui créera d’énormes opportunités pour les entreprises des différents pays.

Cette année marque le 40e anniversaire de la réforme et de l’ouverture de la Chine. En quatre décennies écoulées, le pays a réalisé des progrès remarquables de développement et apporté en même temps une grande contribution au développement mondial. Depuis des années, l’économie chinoise contribue pour plus de 30% à la croissance mondiale. Depuis l’accession de la Chine à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) il y a 17 ans, le taux moyen de ses droits de douane est passé de 15,3% à 9,8%, ses importations de biens ont augmenté en moyenne de 13,5% par an, soit 6,9 points de plus que la moyenne mondiale. Aujourd’hui, la Chine est devenue le deuxième importateur mondial de biens et le deuxième plus grand marché de consommation. Les Chinois peuvent facilement acheter dans leurs supermarchés des produits étrangers tels que le chocolat belge, le vin rouge français ou l’avocat mexicain. Chaque année, les touristes chinois dépensent plus de 200 milliards de dollars hors frontières.

Aujourd’hui, l’économie mondiale connaît une profonde mutation, avec de nombreux risques causés par la montée de l’unilatéralisme et du protectionnisme, et l’escalade des frictions commerciales internationales. Certains pays, cherchant à maximiser leurs propres intérêts, ont provoqué des « guerres commerciales » à l’échelle mondiale, ce qui a perturbé l’ordre de libre échange et plombé l’économie mondiale qui se redresse lentement. Pour la Chine, la mondialisation est une tendance irréversible et il n’y a pas de gagnant dans la « guerre commerciale ». Il est à tous les pays du monde de s’en tenir à l’esprit d’ouverture et de coopération, en vue d’établir les règles commerciales internationales équitables et rationnelles, et d’instaurer ensemble une économie mondiale ouverte.

C’est dans ce contexte que la Chine a organisé l’EIIC, créant une plate-forme de commerce international et de partage des opportunités de coopération, défendant ainsi par action concrète le libre échange mondial. Le système commercial multilatéral, incarné notamment par l’OMC, joue un rôle irremplaçable dans la lutte contre le protectionnisme et la promotion du développement durable. Bien entendu, l’OMC n’étant pas parfaite, la Chine soutient sa réforme nécessaire pour qu’elle puisse mieux répondre aux besoins du monde actuel. Trois principes devraient être maintenus dans la réforme : primo, il n’est pas question de changer les principes de base de l’Organisation, ni de réinventer un nouveau système au détriment de l’ancien ; secundo, le développement doit être mis au coeur de la réforme, prenant en compte les préoccupations légitimes des membres en développement ; tertio, il faudrait régler progressivement les questions et en priorité les enjeux liés à la survie de l’OMC, sur la base du respect mutuel, de l’égalité et des avantages réciproques.

Les entreprises belges sont acteurs importants dans la réforme et l’ouverture chinoises. Tout au début de ce processus, Xi’an Janssen, Shanghai Bell se sont installés en Chine. Ces dernières années, Bekaert, Solvay et Umicore ont connu une expansion rapide en Chine qui est maintenant leur meilleur marché étranger. Entré dans le marché chinois dans les années 1970, Solvay y dispose de 18 sites industriels et de 4 centres de recherche et d’innovation, et ses ventes en Chine ont atteint 912 millions d’euros en 2017. La Chine est devenue le deuxième partenaire commercial de la Belgique en dehors de l’UE. En 2017, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et la Belgique s’est élevé à 23,3 milliards de dollars, soit 1 150 fois le chiffre au début de leurs relations diplomatiques.

La Chine invite sincèrement la Belgique à saisir les merveilleuses opportunités offertes par son ouverture approndie, à encourager plus d’entreprises et de produits compétitifs à entrer dans le marché chinois, et à bénéficier davantage de sa coopération amicale et gagnant-gagnant avec la Chine.